Essais

Passionnément raisonnable

Savant mélange de sportivité et de raffinement, la SLK poursuit sa dissertation sur les compromis entamée il y a maintenant plus de quinze ans.
  • Piette François
  • 25 mars 2011
  • Mercedes-Benz
Avantages et inconvénients
  • Agrément de conduite
  • Confort général
  • Performances/consommation
  • Élégance et discrétion
  • Accoudoir gênant
  • Guidage de boîte
  • Toit non manoeuvrable en roulant
  • Volume du coffre

En voyant le Pic du Teide émerger d’une mer de nuages compacte, difficile de rester indifférent. Ici, on se sent tout petit, et la nature semble toute puissante. Nous sommes à Ténériffe, île volcanique de l’archipel des Canaries située à moins de 200 kilomètres des côtes africaines et du Sahara. A 2.500 mètres d’altitude, la route se déroule sous nos pieds, tel un ruban de bitume au milieu des coulées de lave figées depuis la dernière éruption. C’était il y a un siècle. L’ambiance est quasi-lunaire, à l’exception de ce soleil de printemps qui cogne déjà méchamment. Ca tombe bien, on est là pour essayer un cabriolet : la nouvelle SLK de Mercedes. Aucun radar à l’horizon, peu de touristes, des lacets à n’en plus finir et une visibilité parfaite. La partie peut commencer…

Un toit magique

Véritable success story depuis le lancement de la première génération en 1996, la SLK s’inscrit dans la lignée des « roadsters bourgeois ». Avec elle, pas question de se radicaliser, de privilégier le sport au détriment du confort ou des équipements. On est chez Mercedes, après tout. A bord, le raffinement est omniprésent. Cuir, aluminium brossé, télématique de pointe et foultitude d’assistants électroniques à la conduite : la SLK soigne ses occupants. Le dispositif Airscarf (chauffage de la nuque) apparu sur la précédente génération a été reconduit, tout comme le toit rigide escamotable. Mercedes a cependant planché sur le sujet et propose, en première mondiale (et en option, cela va de soi), le « Magic Sky ». Une simple pression du doigt sur un bouton fait varier l’intensité de la teinte du toit en verre, du plus sombre au plus foncé. De quoi se mettre à l’abri des rayons du soleil si nécessaire, grâce à un ingénieux système de courant électrique qui polarise le verre.

Pas en roulant

Belle prouesse technologique, mais la première chose qui vient à l’esprit sous le soleil des Canaries, c’est de replier le toit. Une manœuvre qu’il est malheureusement impossible d’effectuer en roulant, et qui réduit drastiquement le volume du coffre (225 litres). Ainsi « décapotée », la nouvelle SLK présente son meilleur profil. Les designers ont su conserver l’âme des précédentes générations tout en allant de l’avant. Long capot, habitacle très en retrait et partie arrière ramassée : les ingrédients du roadster sont réunis. La calandre avant, très verticale, fait un clin d’œil à la légendaire 190 SL des années 50 et s’inspire clairement de la stupéfiante SLS. Une harmonie encore accentuée par certains détails comme la moulure creuse qui dissimule la jointure du coffre pour ne pas perturber la ligne de caisse. Du grand art !

Juste ce qu’il faut

Pour partir à l’assaut du volcan éteint, c’est le modèle de base qui nous sert de monture. Une SLK 200 à boîte manuelle. Le moteur est un quatre cylindres suralimenté qui n’a certes pas la mélodie d’un V6, mais les ingénieurs ont savamment travaillé la sonorité à l’échappement. Même la soupape de décharge du turbo est audible, juste ce qu’il faut… A vrai dire, pour un modèle d’entrée de gamme, cette SLK 200 est plutôt impressionnante à emmener. Malgré sa faible cylindrée, le bloc de 1.800cc à injection directe développe 184 valeureux chevaux. Au volant, on a même l’impression qu’il y en a davantage, ce qui devient rare dans la production actuelle. Souple « en bas », élastique « au milieu » et rageur « en haut », il donne le meilleur de lui-même dans toutes les plages de régime. Un vrai bonheur.

Double visage

Le comportement routier, ensuite. Là aussi, nous avons opté pour « la base » : une suspension classique à ressorts en acier proposée de série (un châssis adaptatif est disponible en option) qui offre un excellent compromis entre confort et précision. Car sous ses airs de bourgeoise coquette avide de balades tranquilles, cette nouvelle SLK cache un autre visage. Menée tambour battant, elle se montre précise, prévenante et progressive dans ses réactions, laissant deviner peu à peu où sont ses limites sans jamais se montrer piégeuse. Du coup, on se sent en confiance avec elle, même à un rythme (très) élevé. Neutre ou légèrement sous-vireuse en entrée de courbe, elle laisse gentiment dériver son postérieur en sortie, bien aidée par le couple omniprésent et facilement dosable du moteur. Et tout cela avec l’ESP branché, preuve qu’il y a parfaitement moyen de combiner sportivité et sécurité sans tomber dans l’excès.

Start/stop

La vie est faite de compromis, les voitures aussi. Et cette nouvelle SLK réussit parfaitement cet exercice. Cerise sur le gâteau, elle ne vous coûtera pas trop cher en essence grâce notamment au système start/stop livré de série avec toutes les motorisations. Mais comptez quand même un bon 40.000 euros pour la version de base…
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Mercedes-Benz.

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