Essais

Charismatique

La cible du Tribeca est claire : le constructeur nippon entend clairement s’attaquer au marché américain avec un SUV qui porte d’ailleurs le nom d’un quartier branché de Manhattan. Mais Subaru a courageusement décidé d’importer ce lourd SUV en Europe. Se pose alors la question de savoir si l’engin est réellement apte à sillonner nos rues étroites ? Et si la clientèle européenne, réputée plus exigeante que les autres, sera convaincue ?
  • Piette François
  • 01 juin 2007
  • Subaru
Avantages et inconvénients
  • Coffre logeable
  • Confort
  • Equipement complet
  • Fiabilité
  • Moteur performant
  • Personnalité esthétique
  • Sécurité
  • Consommationé
  • Direction trop légère
  • Détails bâclés
  • Politique d’équipement
  • Pédale de frein spongieuse
  • Troisième rangée étriquée
Style On accroche ou pas, mais dans tous les cas, le Tribeca ne laisse pas indifférent. A l’analyser en détails, on remarque quelques inspirations, comme la face avant qui semble provenir d’une Alfa Romeo, les phares qui font penser aux Porsche Cayenne,… Mais l’ensemble, s’il est massif, ne manque pas pour autant de personnalité. C’est sûr que l’on a fait plus léger et plus dynamique comme ligne mais on ne pourra reprocher au Tribeca de s’enliser dans une banalité affligeante. Moteur C’est sans doute ici que se trouve le défaut majeur du Tribeca : il n’est en effet disponible qu’avec une motorisation essence, ce qui, dans nos contrées fortement diéselisées, constitue un handicap insurmontable. Cela dit, ce n’est pas une raison pour ne pas s’arrêter plus en profondeur à ce chapitre, car le 6 cylindres qui se cache sous le capot vaut réellement le détour. Unique motorisation disponible, les six cylindres sont disposés à plat (comme sur une Porsche, Cayenne excepté), comme le veut la tradition maison, et cubent 3 litres, tout rond. Mais les valeurs de puissance et de couple développées par cette unité sont réellement dignes d’intérêt : 245 chevaux au régime élevé de 6.600 tours/min et un couple de 297 Nm à 4.200 tr/min. En terme de rendement, c’est excellent, même si BMW fait encore un peu mieux avec son 6 cylindres en ligne qui avance une bonne dizaine de chevaux supplémentaires. En terme d’agrément, ce moteur nous aura vraiment surpris ! Souple et élastique, il reprend sans broncher dès les plus bas régime pour véritablement se libérer, une fois la barre des 4.000 tr/min franchie ! L’aiguille du compte-tours semble alors irrémédiablement attirée par la zone rouge et la mécanique lâche des vocalises graves. Une noble sonorité qui tranche avec le physique particulier du Tribeca. Quel dommage qu’une telle mécanique soit associée à une boîte automatique aussi désuète ! Dotée de cinq rapports, sa gestion semble aussi évolué qu’une « Turbo Hydramatic » de la grande époque, les patinages de convertisseur compris ! Bref, c’est tout, sauf sportif. Quant au mode séquentiel, autant l’oublier, tant les réactions sont lentes. Il lui reste la douceur lors du passage des rapports, ce qui incite à la jouer au « cruising on the West Coast », le pied droit chatouillant délicatement la pédale de droite. Vient alors la frustration d’avoir une mécanique de haute volée mais impossible à exploiter ! On se prend dès lors à rêver d’une Impreza dotée de cette mécanique accouplée à une boîte manuelle, ce qui rendrait l’engin orienté Grand Tourisme et se destinerait à ceux qui sont lassés des coups de massue assénés par le turbo de la version STi. Un gros SUV de deux tonnes motorisé par un moteur boxer essence de trois litres et accouplé à une boîte auto désuète, forcément, ça boit ! Beaucoup, même. Avec une consommation moyenne de 15,8 litres, chiffre pouvant s’envoler joyeusement si le pied droit se fait plus lourd, les 64 litres du réservoir ne tiennent pas longtemps… Tenue de route Ce chapitre était l’objet de toutes les craintes, car on savait l’engin destiné avant tout au marché américain. Pourtant, sur la route, tout se passe sans encombre ! Pas de déhanchements excessifs, pas de pompages exagérés, bref le Tribeca tient le pavé honorablement ! Bon, c’est sûr, inutile de lui demander de suivre un BMW X5 ou un Audi Q7, le nippon en est incapable ! Il se montre en tout cas, bien plus homogène qu’un Kia Sorento à ce niveau. Seule la direction, trop légère, marque le pas et rappelle le marché auquel se destine cet SUV. Même remarque pour les freins, dont la sensation à l’attaque de la pédale est bien trop spongieuse. Mais ça finit par ralentir et même freiner ! Il s’agit donc juste d’une question d’habitude… Confort Rien à redire à ce chapitre. Le Tribeca se montre habitable, relativement silencieux (du moins, si l’on ne demande pas aux six cylindres de chasser la zone rouge, ce qu’il fait en faisant entendre sa voix raffinée), avec une bonne position de conduite. On regrettera juste que les sièges sont à l’américaine, c’est à dire qu’ils ne vous empêcheront pas de glisser en cas de virages pris assez sèchement ! Suivant la mode actuelle, le Tribeca propose 7 places… Enfin, cinq habitables et deux réservées à une très jeune progéniture encore dépourvues de jambes encombrantes… L’ergonomie est excellente et on félicite la marque d’avoir pensé à doter le Tribeca d’un écran tactile… Quoiqu’il aurait tout de même été préférable de l’avoir positionné à portée de main ! En effet, pour ceux que la nature n’a pas doté de bras télescopique, il vaudra mieux éviter de chipoter à l’écran, véhicule en mouvement. Peut-être est-ce une manœuvre subtile du constructeur pour renforcer la sécurité routière et empêcher toute manœuvre pouvant distraire l’attention ? Enfin, les espaces de rangements sont nombreux et spacieux. Quant au coffre, il est gigantesque, un véritable soute ! A moins de relever les deux strapontins de la dernière rangée, au quel cas son volume se voit des plus réduit. Equipements On passera rapidement sur la rubrique « options » car il n’y en a tout simplement pas ! De quoi faciliter la vie du journaliste, qui ne sait généralement plus où donner de la tête avec les bottins téléphoniques d’options proposés par les marques germaniques ! En revanche, le client ne s’y retrouvera sans doute pas tout à fait, affublé qu’il sera d’équipements qu’il aura payé sans les avoir forcément désirés. C’est que la politique du « tout compris » ne fait pas vraiment l’unanimité dans nos contrées… En revanche, Subaru propose trois versions différentes (Comfort, Luxury, Executive) allant du très bien équipé au tout compris ! Ou presque… Car même dans sa version la plus luxueuse, nulle trace des phares ou des essuie-glace automatiques, des phares au xénon, du régulateur de vitesse avec radar,… Pour bénéficier des sept places, il faudra monter jusqu’au haut de gamme « Executive », ce qui coûtera dès lors, 51.200 €. Un prix qui offre la totale : clim’ à réglages séparés pour les deuxièmes et troisième rangées, système DVD avec écran central,… Pour 48.200 €, la version Luxury offre déjà l’intérieur en cuir, la navigation DVD avec écran tactile, la caméra de recul et les sièges avant électriques et chauffants. Quant à la version « Comfort », proposée à 43.200 €, elle offre les jantes de 18 pouces, les airbags frontaux, latéraux et rideaux, la climatisation bi-zone, le cruise control, les sièges avant électriques, la peinture métallisée et la transmission intégrale permanente. Conclusion Curiosité que ce Tribeca ! Appelé à faire de la figuration en Europe, par la faute d’une unique (et gloutonne) motorisation essence disponible, il n’en est pas moins homogène. Sa mécanique raffinée tranche singulièrement avec son physique massif, mais ses prestations routières, sa personnalité esthétique et sa sonorité raffinée le rendent attachant. Et il garde quelques arguments percutants, tels la réputation de fiabilité de la marque, un équipement complet et une véritable soute à bagages qui lui sert de coffre !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Subaru.

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