Éditorial - Qui devient fou : le régulateur ou le conducteur ?

  • Piette François
  • 21 mars 2005
La presse française se focalise sur différents cas de conducteurs perturbés par le régulateur de vitesse. Un tel incident a encore fait la Une la semaine dernière. Selon leur témoignage, le système s’est emballé et a bloqué la voiture à une vitesse non demandée. Toujours selon leur évocation des faits, ils n’ont pas été capables de reprendre immédiatement le contrôle de leur véhicule indiquant que tout était bloqué : frein, boîte de vitesses, système de coupure du moteur… Velsatis en octobre C’est la marque Renault qui est surtout mise au pilori. Pourtant, son PDG Louis Schweitzer réfute toute défaillance de ses véhicules. La marque française a fait de nombreux tests depuis l’affaire Velsatis d’octobre dernier et rien n’est venu confirmer la thèse de la panne électronique généralisée. Le PDG de Renault évoque alors des « pratiques qui peuvent être dangereuses » comme « avoir les pieds trop loin des pédales ». Conduite en cruise control Il est évident que le cruise control est très agréable car il dispense de pousser sur l’accélérateur et de surveiller sa vitesse. En plus, cela fait économiser quelques millilitres de carburant au kilomètre. Chez Vroom.be nous testons entre 1 et 4 voitures par semaine, certaines équipées du régulateur de vitesse. Nous avons donc l’habitude de ce type d’instrument. Mais notre pied droit est toujours à l’affût. Il faut pouvoir répondre rapidement aux dangers sur la route et être prêts à intervenir sur la pédale de frein. En mettant ses pieds en vacances, on risque de réagir trop tard. Et puis, il convient aussi de s’habituer au système et de consulter le mode d’emploi. Car on note que de très nombreux automobilistes ne prennent pas la peine de découvrir leur nouvelle voiture. Ils partent alors à l’aventure ne sachant ni utiliser le régulateur de vitesse, ni la boîte automatique, ni le GPS, ni régler leur ordinateur de bord ou plus grave, sans même savoir où se trouve l’antibrouillard, le warning et l’allumage des feux de croisement. Ne parlons même pas de ceux qui ignorent si leur voiture est une traction, une intégrale ou une propulsion, ceux qui pompent avec un ABS et ceux qui ne désactivent pas l’airbag passager en installant un couffin sur le siège passager avant ! Standardiser Un communiqué de Renault, à propos des régulateurs « fous », indique que « la seule cause identifiée de défaillance provient d'une confusion dans l'usage des pédales dans certaines situations (appui sur la pédale d'embrayage à la place de la pédale de frein) ». Les conducteurs seraient-ils ignorants à ce point ? Si c’est le cas, il y a de quoi frémir en prenant le volant. Il ne faut cependant pas jeter l’opprobre que sur l’automobiliste. Quels sont les concessionnaires consciencieux qui prennent vraiment la peine d’expliquer les systèmes électroniques et les fonctions de base au nouvel acquéreur d’une automobile ? D’autant que parfois on en vient à douter même de la compétence de certains d’entre eux à comprendre ces systèmes. Du côté des constructeurs, on note un manque total de standardisation. Hormis la commande des clignotants et le volant (et encore), et les pédales (heureusement) rien n’est pareil d’une voiture à l’autre. Est-il si difficile de s’entendre pour placer les commandes vitales au même endroit, et surtout, arriver aux mêmes opérations pour enclencher et désactiver les systèmes classiques ? Que l’autoradio, la climatisation et le GPS différent, soit ! Mais que l’on doive chercher l’allumage des feux, surtout antibrouillard, que l’activation du balayage automatique des essuie-glaces soit complètement différent d’une voiture à l’autre, qu’il faille tirer sur la poignée pour allumer le cruise control chez l’un et la pousser chez l’autre… Il y a peut-être ici une piste de réflexion. Suivi des voitures L’électronique, on le sait - il suffit d’avoir un ordinateur ou un GSM - a parfois des comportements étranges. Les constructeurs en sont conscients. Ils en tiennent compte dans la mise en place du réseau interne de l’automobile. Ils font également de nombreux tests en laboratoire et en conditions réelles et extrêmes. En plus, ils ont installé des tas de systèmes de sécurité. La règle d’or : si quelque chose de suspect est détecté, il faut faire stopper le véhicule via un signal lumineux et/ou sonore ou l’empêcher de démarrer. En principe, un voyant rouge doit inciter le conducteur à arrêter son véhicule et à demander une intervention. Dans le meilleur des cas, c’était juste un capteur trop zélé. Dans le pire des cas, il y a effectivement un gros problème qu’il fallait résoudre. Perturbations externes ? Alors comment une voiture peut-elle s’emballer à ce point, si tel est le cas ? Peut-être parce que l’électronique de bord est perturbée par une électronique embarquée « ajoutée », par la négligence du réparateur ou par un entretien non suivi de manière optimale. Ou par du chipot dans son garage le dimanche. On en revient toujours sur la complexité des systèmes et la difficulté pour les profanes de les réparer. Facile, me direz-vous, de jeter la pierre sur la tête du voisin ! Certes. Selon Renault, toujours, une trentaine de cas suspects ont été identifiés. Une trentaine de cas toujours à l’étude. On pourrait en conclure qu’il faut bannir tous ces trucs électroniques… Non, car ils sont souvent utiles et améliorent soit la sécurité, soit le comportement, soit le confort. À condition d’être bien implémentés, bien exploités et bien entretenus. La responsabilité est donc triple : constructeur, conducteur, réparateur. En principe, si une défaillance est effectivement détectée, le constructeur entamera une procédure de rappel, comme on en connaît souvent (les mauvais langues diraient « de plus en plus »). Et pourtant, au Japon, Mitsubishi a caché pendant des années un défaut technique sur les moyeux de son modèle de camion Fuso. Ce qui a conduit, malheureusement, a deux accidents mortels dont la cause principale a été un véhicule mis hors contrôle par cette défaillance mécanique. Enfin, souvenons-nous des voitures d’il y a 30 ans. Elles étaient essentiellement mécaniques. Mais à cette époque aussi il arrivait qu’une voiture devienne incontrôlable à cause d’un bris de pièce ou d’un câble qui lâchait. À qui la faute ? © Olivier Duquesne P.S. : n’hésitez pas à déposer vos commentaires ou à en discuter sur le forum. Photos : Renault, DaimlerChrysler, Opel

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