Essais

Prééminence germanique !

Dans le monde de la grande routière premium, l’oxygène se raréfie. Quelques rares berlines, pour l’essentiel germaniques, peuvent encore prétendre se faire une place au soleil… Et parce que ce marché se révèle très demandeur de breaks, Audi perpétue la tradition « Avant » en sublimant son A6.
  • Piette François
  • 25 janvier 2012
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Douceur de la boîte multitronic
  • Ergonomie
  • Habitabilité
  • Insonorisation
  • Moteur souple et onctueux
  • Technologie embarquée
  • Confort un peu sec
  • Encombrement handicapant
  • Motricité sur sol gras
  • Options nombreuses et onéreuses
  • Surcoût de ce 3.0 tdi

Plus belle que la berline ?

Difficile de cumuler fonctionnalité et élégance. L’abus de l’un nuit généralement à l’autre, mais Audi a réussi un coup de maître en signant un break au moins aussi élégant que la berline… Beaucoup le considèrent même comme plus attractif ! Un séduisant paquebot, car les dimensions sont colossales : 4,93 m de long et 1,87 m de large…

Pratique !

L’atout majeur d’un break, c’est bien évidemment sa praticité et son volume de chargement. Et avec de telles mensurations, l’A6 Avant digère vos petites affaires sans sourciller, et même, celles de belle-maman : le volume de coffre de 565 litres peut grimper à 1.680 litres ! Le summum ? La possibilité de le faire ouvrir avec votre… pied ! Venez simplement titiller de votre pied le bas du pare-chocs, et telle une formule magique face à un repère de cambrioleurs, le hayon s’ouvre… Oh Sésame !

Moteur !

Coincé entre le sobre 2.0 TDI de 163 (ou 177 chevaux) et l’omnipotent V6 TDI de la version Quattro de 245 chevaux, on retrouve un V6 3.0 TDI dégonflé à 204 chevaux. Vous pouvez l’accoupler aux choix, à une boîte manuelle ou à une unité automatique, de type Multitronic, comprenez à variation continue. Pour résumer son fonctionnement, apprenez simplement que cette boîte possède un nombre infini de rapports et fait tourner le moteur à son régime optimum, en prenant en compte la position de l’accélérateur.

La concurrence d’en bas…

Ce 3 litres V6 dégonflé n’a pas les poumons pour aller chercher le gros V6 de 245 chevaux, au couple de semi-remorque… En revanche, le 4 cylindres 2.0 TDI, affublé de la même boîte Multitronic, affiche, sur le papier du moins, des prestations remarquablement similaires : 177 chevaux contre 204 et 380 Nm contre 400 au V6 dégonflé ! Autant dire qu’en termes de performances, les différences sont minimes ! Et question consommation également : 0,1 l/100 km les sépare, à l’avantage du petit… Qui a dit que les gros cubes consommaient beaucoup ?

Sur la route, il n’y a pas photo : la douceur ouatée du V6, sa sonorité rauque feutrée et son couple présent dès le ralenti lui donnent la palme de l’agrément ! Un 6 cylindres, Môssieur, c’est tout de même autre chose ! Au niveau du prix aussi : plus de 5.000 € d’écart face à la version à 4 cylindres… Voilà qui fait cher le cylindre, me direz-vous !

Dynamique, vraiment ?

Audi fait du dynamisme, son cheval de bataille ! Mais ne confondons pas tout : l’A6 reste une grande berline. Sa stabilité en ligne droite est donc stupéfiante. Une véritable locomotive ! Dans les grandes courbes, pas de soucis non plus ! En virages serrés, la chose apparaît logiquement moins à son aise, mais le constat reste globalement brillant ! Sauf lorsqu’il s’agit de ressortir, de ces mêmes virages… Et il n’y a rien à faire, mais la version Quattro sera à ce titre, toujours plus indiquée. Il est en effet, relativement facile de prendre la motricité de cette A6 traction avant en défaut, surtout sur sol humide ou gras. Une pichenette sur la pédale de droite et hop !, le voyant « ESP » clignote !

L’Audi A6 est une dévoreuse d’autoroutes. Optez pour la version Quattro, et elle affichera sa suprématie partout ! Mais cela a malheureusement un prix et plutôt costaud !

Confort…

Contrairement à une Mercedes Classe E qui se charge de vous dorloter dans le confort souple de ses suspensions, l’Audi A6 ne laisse planer aucun doute : vous évoluez bel et bien sur du bitume ! Ce confort plus ferme ne devient réellement gênant que sur routes bosselées, où la combinaison des pneus à taille basse et de la suspension « germanique » vous toutouille (ne cherchez pas, ça vient de sortir) le dos !

Bon, ne soyons pas ingrats, il faudrait être un incorrigible blasé pour considérer cette A6 comme inconfortable ! L’habitabilité est superbe, la finition est au sommet (comme toujours chez Audi), la climatisation souffle avec distinction et l’insonorisation est absolument parfaite ! Coupez la stéréo et un silence de cathédrale envahit l’habitacle… Somptueux !

Mais le clou du spectacle, c’est incontestablement son contenu technologique et son système d’info-divertissement, avec connexion Internet, recherche via Google, graphisme évolué, connectivités USB, iPod… Un sommet du genre et affichant une ergonomie sans faille !

Tarifs, équipement, consommation…

Un 3 litres frugal, ça existe ! Du moins, quand on ne se met pas en tête de recenser toute la cavalerie à chaque accélération… En clair, comptez environ 7,5 l/100 km de moyenne, en roulant souplement, mais sans adopter une véritable conduite éco. Ce qui est enviable !

Question tarifs, il existe une A6 Avant diesel juste sous la barre des 40.000 €. Mais pour accéder au monde de douceur qu’est cette 3.0 TDI Multitronic, comptez 47.370 €, sans les extras… Et c’est là que ça chiffre : la liste d’options est sans fin et… particulièrement salée ! D’autant qu’il est difficile de résister à la tentation de quelques propositions fort alléchantes… A l’instar de la symphonique stéréo Bang & Olufsen, divine dans sa qualité…. Et dans son prix : 7.163 € ! On regrette également quelques mesquineries typiquement germaniques : régulateur de vitesse, rétroviseurs rabattables électriquement, boulons antivol… restent sur la liste d’options !

Conclusion

L’A6 Avant ne chamboule pas la lignée et c’est tant mieux. Toujours aussi sûre, technologiquement avancée et élégante, elle peaufine certains aspects, à l’instar de son habitabilité, de sa consommation et de sa fonctionnalité. Bref, c’est un bon crû ! Mais tant qu’à faire, sachez choisir votre monture : 2.0 TDI pour la sobriété, 3.0 TDI Quattro pour la suprématie absolue. Entre les deux, ce 3.0 TDI de 204 chevaux peine à se démarquer…
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Audi.

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