Le Tucson figure indéniablement parmi les
« locomotives » du catalogue Hyundai. Depuis la présentation du
premier modèle en 2004, le géant coréen en a écoulé plus de 7 millions
d’exemplaires à travers le monde. Dont 1,4 million en Europe. Une référence
indéniable du genre, donc.
Montée en gamme
Mais plus question de miser avant tout sur un prix alléchant
pour séduire comme lors de sa première vie. Pour sa quatrième génération (en
comptant l’épisode durant lequel il a été rebaptisé ix35 chez nous), le Tucson
symbolise l’impressionnante montée en gamme de Hyundai durant ces dernières
années. En plus de son style affirmé, c’est surtout du côté de sa dotation, de
sa finition et de l’électrification de ses groupes motopropulseurs que ce Tucson
impressionne.
Géométrique
Chacun appréciera ses arrêtes nettes et sa calandre
agressive en fonction de ses goûts. Compte tenu des yeux ébahis croisés durant
notre essai, ce style géométrique semble en tous les cas marquer les esprits !
Plus pratiquement, on retiendra que ce Tucson conserve grosso modo le même
encombrement que son prédécesseur. Long de 4,50 m, il ne s’est étiré que de 2
cm lors de sa refonte. Dans le même temps, ses épaules ont gagné 1,5 cm en
largeur et son pavillon s’est rapproché d’un demi-centimètre du sol.
Inspiration premium
La « claque » que ce nouveau Tucson envoie aux
rétines se poursuit quand on se glisse à l’intérieur. On pénètre indéniablement
dans un univers premium épuré et technologique. Le tableau de bord est organisé
autour de deux grands écrans de 10,25 pouces (un pour le cockpit virtuel et un
pour le système d’infodivertissement) à la résolution soignée.
Ergonomie « complexe »
Dans la pratique, il faut toutefois bien reconnaître que
cette planche de bord épurée réclamera un certain temps d’adaptation pour être
apprivoisée. Difficile de trouver du premier coup, sans quitter longtemps la
route des yeux, l’endroit précis de la zone tactile en noir laqué située sous
l’écran à actionner.
Sans compter les nombreux sous-menus en tous genres (comme
celui qui permet d’écouter des « sons de la nature » pour se détendre
en roulant) proposés par la tablette. Les conducteurs les plus connecté seront
toutefois ravis de découvrir toutes les fonctionnalités offertes par la
dernière génération du système Bluelink de Hyundai pour interagir avec ce
Tucson via leur smartphone
Equipement de pointe
Impossible de détailler tous les équipements sécuritaires
offerts par ce nouveau Tucson. On épinglera seulement la surveillance des
angles morts via le cockpit virtuel lors des changements de bandes. Ou l’airbag
central se déployant entre les passagers avant pour éviter que leurs têtes ne
s’entrechoquent en cas de collision.
Cosy et pratique
Les passagers arrière profitent quant à eux d’un espace habitable
généreux. Le Tucson ne pousse pas jusqu’à offrir une banquette arrière
coulissante. Mais il présente des dossiers arrière réglables en inclinaison. On
notera aussi la possibilité de régler le siège passager avant depuis la
banquette arrière si on souhaite davantage étendre ses jambes…
Côté coffre, le Tucson se montre pratique. Les formes sont
régulières et le volume a progressé de 33 à 107 litres par rapport au précédent
Tucson en fonction du groupe motopropulseur retenu. On peut donc disposer entre
546 à 620 l en configuration 5 places. Suffisant. On notera aussi la possibilité
de rabattre les dossiers selon la répartition 40/20/40 via des leviers situés
sur les parois latérales du coffre.
Convaincant, mais sans éclat…
S’il brille indéniablement côté look, côté finition, côté
équipement, etc., ce nouveau Tucson se montre moins démonstratif une fois en
route. Disons qu’il n’égale pas l’agrément dynamique des références du genre
(Ford Kuga, Peugeot 3008, Mazda CX-5) d’un côté, ni le confort de marche des
plus moelleux du segment (Citroën C5 Aircross ou DS 7 Crossback, par exemple).
Il constitue néanmoins une synthèse acceptable entre ces deux extrêmes… Côté
défaut, on notera aussi la présence de bruits aérodynamiques assez marqués aux
vitesses autoroutières.
Vaste choix
Hyundai propose un vaste choix de mécaniques pour son
nouveau Tucson. Boîte manuelle ou double embrayage, deux ou quatre roues
motrices ; microhybride, hybride, hybride rechargeable… Outre un court
galop d’essai avec le bloc à essence 1.6 T-GDI 150 (un moteur souple), nous
avons surtout testé le bloc diesel micro-hybride 48 volts 1.6 CRDi de 136 ch
avec sa boîte à double embrayage à 7 rapports. Un duo globalement
convaincant : démonstratif lors des relances (mais avec niveau sonore
alors un peu trop marqué dans l’effort) et offrant la possibilité de rouler
souvent en roues-libres avec le moteur thermique coupé grâce à sa
micro-hybridation.
Dommage toutefois que le calibrage de sa boîte à double
embrayage ne soit pas plus subtil. Les démarrages sont parfois brutaux (avec
des pertes de motricité à la clé). Et le même rapport reste parfois conservé un
peu longtemps après une forte accélération, pour monter sur l’autoroute par
exemple.
Autre détail : les jolies touches qui permettent de
basculer de la position D à R n’acceptent pas toujours promptement les
modifications lors des manœuvres (si on évolue encore légèrement ou si on
n’appuie plus sur la pédale de frein au moment opportun par exemple). Ce qui
pourrait mener à certaines situations « cocasses » dans la pratique.
Combien ça coûte ?
La grille tarifaire de ce nouveau Tucson débute de justesse
sous la barre des 30.000 € en 1.6 T-GDI 150 Inspire. Et culmine au-delà des
50.000 € pour la version hybride rechargeable de pointe Shine (50.099€). Globalement,
la structure de gamme ne laisse pas vraiment le choix. Impossible d’équiper le
Tucson à la carte, les options individuelles sont quasiment inexistantes.
Pour une version diesel 1.6 CRDi 48 volts 136ch en boîte DCT
comme notre modèle d’essai, il faut s’orienter soit vers la ligne Feel à 38.349
€, soit vers le haut de gamme Shine à 43.349 €. L’équipement est heureusement à
l’avenant… Mais le Tucson fait indiscutablement payer sa montée en gamme si on
compare ses prix à celui des SUV généralistes équivalents.
Notre verdict
Le Tucson possède toutes les cartes en main pour
séduire : style personnel, finition soignée, habitacle spacieux, dotation
à la pointe et vaste gamme de motorisations (électrifiées). Pour que le tableau
soit parfait, on aurait aimé jouir d’un comportement dynamique un poil plus
engageant ainsi que d’une ergonomie moins complexe à appréhender de son poste
de conduite (supposons qu’avec le temps, on s’y habituera…). Compte tenu de la
structure de gamme assez figée proposée par Hyundai, il faudra en outre porter
solidement la main au portefeuille pour profiter de toutes ces
innovations !
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