Essais

Petite, mais avec un cœur gros comme ça !

Sportive rageuse, la précédente Ibiza Cupra nous a laissé un souvenir impérissable dans le bas du dos… Et pas seulement pour ses accélérations énergiques ! Mais c’est précisément ce caractère sans compromis qui lui a valu un beau succès d’estime ! Pour sa nouvelle mouture, Seat tempère la fureur de son modèle, mais prétend ne pas avoir altéré la passion ! Reste à voir si la recette ne s’est pas affadie…
  • Piette François
  • 30 mars 2010
  • Seat
Avantages et inconvénients

      Le sommet de la gamme

      Chez Seat, on aime le sport… Au point de le décliner à toutes les sauces et à toutes les finitions : outre les exécutions « Sport » disponibles avec tous les moteurs, on note deux niveaux de gamme qui font la part belle au dynamisme. FR pour les jeunes cadres dynamiques, avec, pour l’Ibiza, un TDI de 143 chevaux et un moteur essence de 150 chevaux. C’est pas mal du tout, mais c’est un peu mince pour réellement prétendre se battre avec les ténors de la catégorie. Ainsi donc, la version Cupra se charge de remettre les pendules à l’heure, avec un 1.4 TSI boosté à 180 chevaux et uniquement disponible avec une boîte à double embrayage et 7 rapports. Mimétisme typique d’une grande industrie, ce groupe motopropulseur, on le retrouvera sous les capots des imminentes Polo GTI et Skoda Fabia RS. Economie de grande échelle, quand tu nous tiens ! Voilà pour les petites histoires…

      Les petits changements

      Surbaissée de 10 mm, l’Ibiza Cupra se remarque surtout à ses boucliers et jantes spécifiques, ainsi qu’à sa grosse canule d’échappement, façon Lambo Murciélago, mais en version Small. Quoique si vous jetez un œil dans cette belle sortie chromée, vous remarquerez rapidement deux petits tuyaux… Cheap ! Dans l’habitacle, sigles Cupra, sièges sport, ciel de toit noir et pédalier alu. Pour plus d’exclusivité, n’hésitez pas, foncez sur la version Bocanegra : largement moins de 1.000 €, une édition limitée et quelques spécificités assez sympas : une bouche de calandre toute noire, un sigle arrière et, surtout, un habillage de siège spécifique, mariant élégamment le rouge et le noir.

      Un moteur qui résonne gravement

      Incontestablement, VW est devenu le prophète du downsizing, en réduisant la cylindrée de ses moteurs à la limite du ridicule, mais soignant efficacement son dispositif de suralimentation. Au final, on se retrouve avec des moteurs de la taille d’une boîte de sardines, mais capable de délivrer la puissance d’un Jumbo-Jet. Et j’exagère à peine ! (ou presque…) Bref, dans le cas qui nous occupe, cette Ibiza Cupra s’anime via un 4 cylindres essence de 1.4 l de cylindrée. Petit joueur ? Attendez la suite… Lui adjoignant les services d’un compresseur et d’un turbo, ce petit cube nous délivre la coquette puissance de 180 chevaux et un couple de 250 Nm à 2.000 tr/min ! Déjà, ça rigole moins… La vitesse de pointe est annoncée à 225 km/h et le 0 à 100 km/h en 7,2 secondes. Face à la grande reine de la catégorie, la Renault Clio RS, c’est tout aussi rapide, et presque aussi percutant en accélération (0,3 seconde)… Le tout, avec 600 cm3 de moins !

      Dans les faits, ce moteur se montre efficace sur toute sa plage de régimes, grimpant gaillardement dans les tours. Mais face au 2 litres atmosphérique de la Clio RS, c’est surtout au niveau du couple qu’il fait la différence, reprenant en bas avec beaucoup d’aisance et dans une belle sonorité rauque. En haut, il s’essouffle un brin, quand le moteur Renault commence enfin à hurler sa rage ! Plus civilisé donc, mais bien étudié : sa sonorité sportive se fait entendre en pleine charge. Roulez sur un filet de gaz, et c’est motus et bouche cousue ! Pour les nostalgiques, disons que la sonorité se rapproche fort de celle du vieux et légendaire 4 cylindres Alfa Romeo.

      Une boîte de génie !

      Histoire de lui donner un petit côté high-tech, Seat ne propose qu’une seule boîte avec son Ibiza Cupra. Mais quelle boîte ! Il s’agit d’une DSG (comprenez, à double embrayage) et 7 rapports. En pratique, cela nous donne un mode tout automatique, un mode sport plus réactif et un mode manuel avec palettes derrière le volant. Dans tous les cas, c’est vif comme l’éclair, doux comme un agneau et subtil comme une vanne de Devos ! Bref, du bonheur à tous les étages… Notez bien qu’en mode Sport, la boîte se montre très réactive, limite brutale. A n’utiliser que sur parcours adéquat donc. Pour faire la fine bouche, on pourrait à la limite regretter des démarrages manquant d’un brin de souplesse. Mais là, je pinaille ! En mode manuel, sur petites routes, vous atteignez vite le septième ciel automobile ! Quoique le pinailleur que je suis reste un grand adepte de la pédale de gauche et du levier classique… A chacun son goût, mais question efficacité, le niveau ici atteint est prodigieux !

      Rassurant

      C’en est fini des suspensions figées de la précédente Ibiza, qui nous refilait le Parkinson à la moindre brindille rencontrée sur la route… Cette dernière venue se veut bien plus confortable, pour une polyvalence accrue. Alors, qu’en penser ? Force est de constater qu’en effet, l’efficacité est toujours au rendez-vous, mais l’ensemble se veut nettement plus filtrant. Alors, en pratique, il ne faudra pas hésiter à balancer la Cupra dans les virages : freinez bien fort, un petit coup de volant bien placé et remettez les gaz en douceur à la sortie, car le train avant trouve ses limites lorsque l’entière cavalerie y déboule ! Rassurant et sans esbroufe. Le train avant, s’il n’a pas le mordant quasi indécent de celui d’une Clio RS, affiche une certaine précision et un tranchant correct. L’essieu arrière, lui, suit sans broncher et ne déboîtera jamais violemment. Au mieux, vous réussirez à le faire gentiment enrouler. Rassurante donc, cette Ibiza Cupra est une sage fille, saine dans ses réactions et ne se montrera certainement pas effarouchée si vous vous emmêlez les pinceaux ! A la limite, c’est toujours l’essieu avant qui partira le premier, en bonne traction sous-vireuse qu’elle est. Bilan globalement mitigé donc, le sportif aurait sans doute préféré un caractère plus joyeux, avec des réactions plus vivantes. D’autant que sur routes bosselées, l’ensemble à tendance à désunir… Mais pour qui recherche un certain dynamisme et n’entend pas se chronométrer sur le trajet du boulot, la voiture paraîtra propre et efficace.

      Le différentiel XDS agit comme un autobloquant mécanique, à la seule différence près qu’il est… électronique et agit, via l’ESP, sur les freins. En clair, ce système devrait vous assurer des sorties de virages serrés plus efficaces. Dans les faits, s’il endigue en effet le patinage des pneus, il ralentit également l’ensemble de manière assez sensible ! Frustrant en utilisation sportive !

      Une Mercedes Classe S

      En terme de confort, face à l’ancienne Ibiza Cupra, la nouvelle mouture s’apparente presque à une Mercedes Classe S ! C’est dire l’effort accompli ! Mais il faut bien admettre que l’on venait de loin… Bref, ce comportement un peu fade (pour une sportive s’entend) trouve son pendant en un confort acceptable. Certes, ça secoue toujours un peu, mais avec infiniment plus de tolérance qu’auparavant. Facile à conduire, la Cupra est un vrai vélo, mais souffre d’une mauvaise visibilité arrière en ville. L’insonorisation est réussie et laisse filtrer le chant caverneux du moteur. Les sièges, une tradition bien Seat, maintiennent efficacement.

      Budget

      La Cupra est à vous pour 22.190 €. Rajoutez 790 € pour la finition Bocanegra. L’équipement est assez complet et comprend le volant cuir, la radio MP3 avec auxiliaires, la Climatronic, l’aide au démarrage en côte, les jantes alliage de 17 pouces, les antibrouillards avec fonction éclairage de virages, le cruise control, les sièges avant réglables en hauteur, le contrôle de pression des pneus,… La consommation est assez contenue et comprise entre 7,5 et 10 l/100 km.

      Conclusion

      Ne vous fiez pas à la réputation des anciennes Ibiza Cupra et à la tenue de guerrière de cette version. Cette nouvelle variante est surtout à considérer comme une « mini-GT », plus que comme une véritable petite sportive. L’agrément y est réel, notamment grâce au fabuleux tandem moteur/boîte, mais un certain confort est préservé, contrairement aux versions précédentes. Parcourir de longs trajets à son bord est désormais, chose envisageable. Revers de la médaille, les sportifs purs et durs se tourneront sans doute vers une Renault Clio RS.
       

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Manufacturer. Source ©: Seat.

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