Quel coût à l’usage : Ferrari 550 Maranello

La 550 Maranello signe de le retour de Ferrari aux berlinettes 2 places à moteur avant. Ses devancières 512 BB et autres Testarossa avaient marqué les esprits, en effectuant une rupture nette avec les traditions de la maison : le V12 avant était alors remplacé par un 12 cylindres à plat en position centrale arrière. La Maranello se profile donc comme une fille légitime des légendaires Daytona et autres 275 GTB des années 60, d’autant que la mécanique et la ligne sont à la hauteur du blason !

Plus de 3.000 exemplaires

Superbement dessinée par PininFarina, la 550 Maranello fût produite de 1996 à 2002. Pas d’esbroufe stylistique au programme, mais une finesse de style et une agressivité susurrée et non imposée. Les quelque 3.000 exemplaires produits durant cette période sont tous équipés d’un V12 de 5,5 litres, délivrant 485 chevaux à 7.000 tr/min. La 550 Maranello est également la dernière Ferrari à imposer la boîte 6 manuelle, sans autre choix possible ! Un bonheur pour les puristes… Quant aux performances, elles restent impressionnantes aujourd’hui : 312 km/h et 4,4 secondes au 0 à 100 km/h ! Une fusée étonnement discrète, son échappement d’origine bâillonnant complètement le V12 ! Une caractéristique vite solutionnée avec une ligne inox.

A partir de 75.000 €

Jusqu’il n’y a pas si longtemps, on trouvait des 550 Maranello à partir de 50.000 €. Ce temps-là est définitivement révolu et aujourd’hui, il faut tabler sur un minimum de 75.000 €. La bête étant onéreuse à l’entretien, autant rajouter une petite couche, histoire d’être sûr d’avoir un exemplaire parfait. Comptez donc environ 110.000 € pour un bel exemplaire, pas trop kilométré et des derniers millésimes. Et cette cote n’a pas fini de grimper ! De quoi relativiser la consommation de 15 à 25 l/100km. Reste l’entretien…

L’entretien

Extrêmement fragile, une fille de Maranello ? Détrompez-vous, le V12 de cette Ferrari est d’une rare solidité ! Ce qui est plutôt heureux, car une remise en état est absolument hors de prix. Pour le maintenir en forme, il n’y a pas de secret, il faut l’entretenir régulièrement ! A savoir, tous les ans, ou tous les 10.000 à 15.000 km, pour environ 1.500 €. Ça, c’est le coût de la petite révision. Tous les trois ans, ou tous les 50.000 km, il s’agira de remplacer les courroies de distribution. A ce sujet, les nouvelles sont moins pires que prévu car il ne faut pas déposer le bloc moteur. Comptez tout de même un grand minimum de 4.000 € l’intervention, vidange et révision incluses.

Très équilibrée, la 550 Maranello est une voiture lourde et puissante. Ce qui signifie que les pneus et les suspensions souffrent : les premiers ne tiennent pas plus de 10.000 km (1.000 € minimum pour les 4) et les amortisseurs sont à considérer comme des pièces d’usure, à remplacer tous les 50.000 km. Coût de cette opération : entre 2.500 et 3.000 €. Même refrain au niveau des freins, qui nécessiteront de nouveaux disques avant, tous les 15.000 à 25.000 km : 1.500 € encore de partis… Enfin, l’embrayage souffre en usage urbain et dans tous les cas, il ne tient pas vraiment la distance. Voilà qui vous allègera d’environ 3.000 à 5.000 € supplémentaires !

Les quelques petits soucis de fiabilité

Très solide, la 550 Maranello souffre principalement de quelques détails de finition, à l’instar du revêtement cuir du tableau de bord qui a tendance à prendre son indépendance. La climatisation est souvent fatiguée et quelques petits soucis de capteurs électroniques pourront se manifester. Pour le reste, c’est vraiment solide à la condition de respecter le temps de chauffe, de l’entretenir régulièrement et de… rouler aussi souvent que possible !

Conclusion

Ferrari ne rime pas forcément avec « beaucoup d’ennuis ». Pour preuve, la 550 Maranello affiche une remarquable longévité, étant capable d’endurer de forts kilométrages. Mais si son coût d’entretien se situe à un niveau particulièrement faible pour une Ferrari V12, il n’en reste pas moins très élevé pour le commun des mortels ! Ce qui est sûr, en revanche, c’est que sa valeur n’a pas fini de grimper, ce modèle ayant toutes les qualités pour devenir un jour, un grand classique.