Peut-être le ministre Landuyt a-t-il pris le volant de sa voiture un dimanche et qu’il a pesté sur toutes ces zones 30 scolaires alors que les grilles des écoles étaient fermées. Dans sa mansuétude, il a décidé que bientôt les zones 30 aux abords des écoles auront une portée limitée dans le temps. En espérant que, cette fois, la mesure sera mise en application de manière efficace et réfléchie. Il m’a rarement habitué à prendre des mesures que j’approuve totalement, mais cette fois-ci Renaat Landuyt a pris, je crois, une sage décision. Limiter la vitesse de 30 km/h aux abords des écoles du lundi au vendredi entre 7 h et 19 h est, à mon sens, quelque chose de logique. Maintenant, évidemment, il faudra distinguer les zones 30 classiques des scolaires. Selon le communiqué diffusé par le ministre, lorsqu’un panneau indiquant une zone 30 est associé à un panneau triangulaire annonçant un abord d’école, la limitation de vitesse à 30 km/h est valable les jours d’école de 7 heures du matin à 7 heures du soir. Même si, en soit, la limitation de vitesse aux alentours des établissements scolaires est plus qu’utile, il faut bien admettre que point trop n’en faut. Le plus important est bien d’organiser les abords des écoles pour éviter que les routes les longeant puissent servir de rampe de lancement aux écervelés sans foi ni loi tout en protégeant les enfants de leur maladresse et de leur naïveté. Aménagements Faire respecter le 30 à l’heure sur un axe pas forcément identifiable comme proche d’une école est une illusion. Surtout si, en plus, la signalisation est minuscule. Instaurer des zones 30 à portée limitée et mettre en place un marquage au sol, des passages pour piétons bien éclairés, voire surélevés et mettre des barrières le long du trottoir sur quelques mètres avant et après le passage pour piétons, voilà des solutions simples et qui devraient montrer une réelle efficacité. Tout comme les directions et les communes peuvent mettre en place des stewards réglant la circulation et des rangs amenant les élèves à des points de chute, limitant ainsi les effets secondaires liés à l’arrêt des parents en voiture, souvent vaille que vaille. Mais il faut aussi apprendre aux enfants à se méfier de la route. La rue n’est pas une plaine de jeux et la voiture n’est pas une amie. Le vélo et la moto non plus d’ailleurs. Scout toujours Évidemment, le week-end, en journée, les écoles sont parfois le lieu d’accueil d’animations pour les enfants. Idem pour les académies de musique. D’où l’importance d’une infrastructure cohérente et évidente aux yeux des usagers motorisés. Ceci dit, la densité d’enfants est moins importante, même si parfois ils sont moins attentifs encore par le caractère ludique de leur activité de jeunesse. On peut alors imaginer une signalisation temporaire à faire placer par les responsables du type de celle que l’on place volontiers pour annoncer des festivités locales. Idem le jour de Fancy Fair ou lorsqu’il y a la réunion de parents qui se prolonge au-delà de l’horaire fatidique. Dans tous les cas, loin de nous l’idée de rejeter une meilleure protection des enfants et une baisse de la vitesse autour des lieux qu’ils fréquentent. Mais c’est avant tout la responsabilité de l’automobiliste ou du motocycliste de lâcher les gaz à l’approche de marmots. Toutefois, c’est aussi celle des parents d’inculquer les bons réflexes à leurs enfants et leur apprendre à bien se comporter sur la voie publique. Enfin, les directions d’école, les communes et le Fédéral doivent aussi penser à mettre sur place des programmes de sensibilisation et des outils simples pour éviter que les enfants soient livrés à eux-mêmes dès qu’ils sortent de l’enceinte scolaire : campagnes de prévention, programmes éducatifs, rangs, bus scolaires, rappels réguliers… Surtout que les enfants d’aujourd’hui seront les automobilistes de demain. © Olivier Duquesne
Source : IBSR