Le test de l’élan, ou test de la baïonnette, suscite souvent la polémique lorsqu’une voiture y échoue ou se retrouve sur le toit. La pirouette de la Mercedes Classe A en octobre 1997 en est l’exemple le plus connu. La Logan vient de remettre ce test au goût du jour, même si certaines voix se font entendre pour mettre en doute l’objectivité de l’ADAC dans ce cas. Analysons cet examen de conduite dans le détail… Contourner l’obstacle Le test de l’élan est une manœuvre d’évitement… Par exemple, pour ne pas se prendre un gros gibier immobilisé sur la route. Le pilote doit rouler à une vitesse de 60 km/h environ (65 km/h en général). Il dispose de 13,5 m pour braquer vers la gauche, de 11 m pour stabiliser la voiture et 13,5 m pour retrouver la trajectoire initiale. Le tout sans freiner. Même si cela paraît surréaliste, cette situation pourrait se reproduire dans la circulation. Votre serviteur en sait quelque chose puisqu’il a déjà dû éviter un véhicule s’immobilisant après avoir « brûlé » un Stop. Je roulais à 80 km/h environ. Pour éviter le crash, j’ai dû braquer à gauche avant de devoir vite revenir à droite pour ne pas me prendre les voitures venant en sens inverse. Certes, un coup de frein a permis de diminuer la vitesse avant l’évitement, mais le début de la manœuvre a dû s’effectuer à plus de 60 km/h, sans ABS ni ESP. J’ai eu droit à une belle dose d’adrénaline mais je n’ai rien touché malgré une petit glissade de l’arrière et le roulis de la caisse. La parenthèse se fermant, voici le test dans le détail. Règles précises La piste doit avoir une longueur de 61 m, minimum. Le premier couloir est délimité par des cônes en deux rangées parallèles d’une largeur de 3 m environ selon la largeur de la voiture. Il sert à l'accélération et la voiture doit tourner à plus de 2000 tr/min aux derniers cônes de cette allée. Endroit où la vitesse est mesurée. Aux derniers cônes, il y a 13,5 m d’espace avant le couloir décalé sur la gauche. L’espace entre les cônes supérieurs du couloir de lancement et les cônes supérieurs du couloir de la zone d’évitement est de 4 m. Ici, l’espace disponible pour la voiture est d’une largeur d'environ 3 m calculée en fonction de la largeur de la voiture (largeur + 1 m). Ce couloir a une longueur de 11 m. Ensuite, il faut virer virilement à droite pour atteindre le dernier couloir, à la même hauteur que le premier. La distance est également de 13,5 m. Ici, la largeur est fixée à 3 m, peu importe la voiture. Il ne faut renverser aucun cône et éviter le tête-à-queue et le tonneau. Ce schéma proposé par Mercedes vous aidera à mieux visualiser la manœuvre. Ce test est souvent critiqué car considéré comme peu réaliste. Il est vrai que de nos jours l’ABS permet de garder le pied sur le frein tout en modifiant sa trajectoire. L’ESP évitera aussi tout mouvement de glissade intempestive lors de la manœuvre. De plus, la moindre erreur du conducteur peut mettre la voiture en situation précaire. Utile ce test de l'élan ? Certainement, car ne dit-on pas « qui peut le plus, peut le moins ». © Olivier Duquesne Photos : © Bosch (inventeur de l’ESP)