Mercedes Classe S : Suprématie absolue ?

La présentation d’une nouvelle Classe S est toujours un événement majeur dans le monde automobile. Non seulement s’agit-il de la limousine la mieux vendue au monde, mais son contenu technologique avant-gardiste donne un avant-goût de ce à quoi ressemblera la future voiture de Monsieur tout-le-monde …

Dieter Zetsche, CEO de Mercedes, donne d’ailleurs le ton : « La Classe S pour Mercedes, c’est comme la Joconde pour de Vinci »… Un joyau qui sert de fer de lance et qui inspire le reste de la production automobile ! Hors de question de se reposer sur ses lauriers, Mercedes se doit de repousser les limites.

L’A380 de la route…

Mercedes a choisi les chaînes d’assemblage d’Airbus à Hambourg comme cadre pour cette première présentation à la presse. Un parallèle n’est d’ailleurs pas tout à fait innocent : la Classe S est à Mercedes ce que l’A380 est à Airbus, un long-courrier routier. Survoler la route, chouchouter les passagers et les placer sur un petit nuage, la Classe S se doit d’intégrer ce qui se fait de mieux en matière de technologie et les porter à un niveau encore jamais atteint. L’innovation est le cheval de bataille…

Aller de l’avant

Dieter Zetsche résume son joyau : « Confort, technologie et sécurité, ce sont les faits sur lesquels reposent la réputation de la Classe S. » Et de fait, jamais une voiture n’aura concentré autant de technologies. Et plaignez-nous, chers lecteurs, le dossier de presse comporte pas moins de 120 pages !

Le marché chinois en ligne de mire

Avec la Chine comme cible principale, Mercedes n’a pris aucun risque et, très tôt, a sondé cette clientèle sur ses souhaits. Ce marché étant très friand de versions longues, Mercedes a développé sa nouvelle Classe S de manière inédite : c’est la version à empattement long qui a servi de base de développement, le châssis court étant une variante de celle-ci, plutôt que l’inverse. La structure, mélangeant aluminium, matériaux légers et acier à haute résistance, accuse jusqu’à 100 kilos de moins tout en se révélant 50% plus rigide qu’auparavant.

Intelligent Drive

Pour exacerber son confort et les aspects sécuritaires, cette nouvelle mouture est bardée de radars et de caméras, analysant l’environnement extérieur. Toutes les données récoltées par ces « yeux » sont ensuite renvoyées dans un calculateur. La Classe S se voit donc capable de réagir si une situation périlleuse se présente, en freinant plus tôt que ne le ferait l’être humain. Et ce sont souvent ces dixièmes de seconde de gagnés qui sauvent la vie…

Outre les traditionnelles aides électroniques (encore perfectionnées), pointons une technologie bienvenue. Ainsi, le « Night View Assist Plus » se voit complété d’une caméra thermique projetant dans le champ de vision du conducteur, les animaux et êtres vivants en les surlignant en rouge.

Pilotage automatique

Aussi fou que cela puisse paraître, dans les bouchons, la voiture peut prendre le relais et se diriger toute seule. Le « Distronic Plus » aidé du « Steering Assist » et du « Stop&Go Pilot » suit le flot des voitures dans les embouteillages, accélérant, freinant et tournant le volant lorsque nécessaire. En clair, le conducteur n’aura plus qu’à se prélasser confortablement. Anticipant nos remarques, Dieter Zetsche argumente : « Au ski, le plaisir, il vient de la descente, pas de la remontée en télésiège et des attentes. Ce pilotage automatique permet de baisser consommation et… tension artérielle ! ». Le plaisir de conduite reste donc au centre des débats dès lors qu’il ne s’agit plus d’embouteillage…

Magic Body Control

Autre technologie révolutionnaire, ce dispositif lit la route via les caméras frontales et adapte la suspension en conséquence, histoire de créer un effet « tapis volant » au-dessus des bosses. Prévenir plutôt que guérir, voilà le but de la démarche : les suspensions adaptatives traditionnelles ne réagissent que lorsque les roues heurtent déjà un obstacle ! Un système certainement pas donné, car Mercedes ne le livre qu’en option sur les modèles à 8 cylindres…

« Se sentir chez soi »…

Une Classe S se distingue surtout et avant tout par son confort exceptionnel. Outre la suspension « magique » décrite ci-dessus, les ingénieurs n’ont rien laissé au hasard, peaufinant l’aérodynamique à l’extrême (Cd de 0,24, voire 0,23), ce qui rend l’engin hermétique à tout bruit de vent tout en réduisant l’énergie nécessaire à son déplacement.

Les sièges massants sont reconduits, mais profitent d’une technologie assez révolutionnaire et basée sur le principe des pierres chaudes. Six positions sont proposées. Signalons également, pêle-mêle, l’ensemble des fonctions multimédia et de bien-être pouvant être commandé par smartphone, les sièges couchettes, la stéréo Burmester utilisant la structure de la voiture comme caisse de résonance et intégrant des haut-parleurs dans le ciel de toit (résultat phénoménal !), les sièges à l’ergonomie parfaite, l’accès à Internet (hot-spot), les tablettes rétractables, le parfumeur d’ambiance à 4 parfums (avec air ionisé), l’absence d’ampoule à incandescence (500 LED !)…

Joachim Schmidt, vice-président de Mercedes et directeur du marketing enfonce le clou : « la Classe S n’est pas seulement une voiture mais une façon de vivre. »

Les moteurs

Dans un premier temps, Mercedes propose trois versions : S400 Hybrid (V6 3,5 l essence et moteur électrique, 147 g CO2/km), S500 (V8 4,7 litres essence, 455 chevaux) et S350 BlueTec (V6 3 l diesel – 5 l/100 km). Plus tard arriveront les S300 BlueTec Hybrid (4 cylindres diesel et moteur électrique, 4,4 l/100 km, 115 g CO2/km) et S500 Plug-In Hyrbid (à recharger sur secteur, environ 75 g CO2/km).

En Belgique, le premier prix est annoncé à 80.495 €.