Essais

Saveur Citroën

Le segment des berlines familiales ne connaît sans doute plus l’engouement d’il y a quelques années, mais son importance reste capitale pour les constructeurs généralistes. Voulant séduire le juteux marché des flottes d’entreprise, ces derniers se livrent une lutte acharnée sur le plan de la qualité. Après la très réussie Laguna de Renault, c’est un autre constructeur français qui nous présente sa berline moyenne : Citroën. Reste à voir si la volonté de standardiser sa berline en oubliant pour certaines versions la suspension hydropneumatique habituelle, n’a pas affadi le produit !
  • Piette François
  • 14 juillet 2008
  • Citroen
Avantages et inconvénients
  • 2.2 hdi excellent
  • Boîte auto superbe
  • Comportement routier facile et sécurisant
  • Confort (pour qui aime)
  • Equipement de série
  • Ligne réussie
  • Boîte auto indisponible en 2.2 hdi
  • Espaces de rangement
  • Habitabilité arrière
  • Masse importante (performances/consommation)

Présentation

La précédente C5 n’a sans doute pas marqué les esprits par son style. Franchement banale et dénuée d’âme, elle a tout de même profité d’un facelift réussi pour fouetter ses ventes. Sur le plan de design, la nouvelle venue se montre infiniment plus convaincante ! Une ligne dynamique, fluide et épousant un pavillon de coupé, comme c’est actuellement à la mode. Relativement basse, elle se veut nettement plus sportive qu’auparavant ! Autre nouveauté, et non des moindres, la possibilité de choisir (selon les versions) pour une suspension métallique ou hydropneumatique. Manifestement, le marché des flottes d’entreprise semblait quelque peu récalcitrant à la suspension « tapis volant » des produits frappés du double chevrons.

Moteurs

Ce sont deux diesels que nous avons passé sous la loupe. La première, une 2.0 HDi, était équipée de l’optionnelle boîte automatique à 6 rapports. Développant 136 chevaux et un couple de 320 Nm, il s’acquitte honorablement de sa tâche mais souffre de la masse importante de cette C5. Le 2.2 HDi de 163 chevaux et 370 Nm (dès 1.500 tr/min !) se montre logiquement nettement plus à son avantage, offrant une rondeur d’utilisation fort agréable au quotidien. Peu importe le rapport engagé, il n’hésite pas à tirer courageusement la lourde carlingue.

Viennent les boîtes de vitesses : notre 2.0 HDi était équipé d’une excellente boîte automatique à 6 rapports, qui satisfait pleinement à l’usage, en se montrant vive, intelligente et douce. Que ce soit en mode sport ou en mode normal, elle est en parfait accord avec la mécanique. Quant à la 2.2 HDi, elle n’est malheureusement disponible qu’avec une boîte mécanique à 6 rapports également. Celle-ci ne démérite pourtant pas, se montrant agréable et maniable, mais une telle mécanique aurait tout de même mérité une boîte automatique, qui se serait parfaitement accommodée au caractère souple et disponible du moteur.

Tenue de route

Nos deux modèles d’essai disposaient de la suspension hydropneumatique. Nul besoin de faire dix kilomètres pour immédiatement ressentir le toucher de route typé Citroën. Un peu flottant, cette suspension semble vouloir isoler les occupants de la route en ondulant discrètement, mais de manière suffisamment perceptible, au gré des bosses. Les Citroënistes seront ravis ! Quant aux autres, on adore ou on déteste, mais on ne reste pas indifférent ! Le mode sport raffermi l’ensemble, mais l’impression générale reste tout de même typée ! Quant à la direction et les freins (surtout ceux de notre 2.2 HDi), ils présentent eux aussi, un agrément typique de la marque ! A savoir douce, légère, mais néanmoins précise pour la direction, et très réactifs et inépuisables pour les freins ! Sur petites routes sinueuses, la C5 se veut rassurante. Tout d’abord, il y a son ESP, rigoureusement non déconnectable au-delà de 50 km/h, ensuite son équilibre sous-vireur ne viendra pas effrayer le conducteur optimiste. Très saine et facile, elle n’a pourtant pas le côté enjoué d’une Mazda 6, ni le mordant d’une Laguna, surtout GT. Elle n’en reste pas moins suffisamment efficace ! Et puis, il y a ces freins, au mordant étonnant et à l’endurance infatigable !

Confort

On l’a dit au chapitre précédent, la suspension offre un confort pour le moins particulier ! Je dois toutefois bien avouer que cette sensation de doux flottement sur la route n’est absolument pas pour me déplaire et que je m’y suis fait très vite ! Une question de goût, assurément ! Mais la C5, ce n’est pas qu’une suspension surprenante, c’est également une insonorisation très poussée ! A noter que le 2.2 HDi s’exprime d’une voix plus sourde et un brin plus agréable que son collègue de 2 litres !

Hélas, les impératifs de style ont quelque peu relégué l’habitabilité et les côtés pratiques au second plan ! Les espaces de rangement sont donc comptés et insuffisamment volumineux et l’habitabilité arrière n’a absolument rien d’exceptionnel ! Le coffre, lui, offre un volume à peine suffisant, au regard du gabarit de la voiture.

Il suffit de pénétrer dans l’habitacle de cette C5 pour immédiatement percevoir l’incroyable progrès effectué par les ingénieurs français pour ce qui touche à la qualité perçue. Les matériaux sont de qualité et agréables au toucher. La présentation est chaleureuse et les sièges sont d’excellentes factures ! Notre version Exclusive bénéficiait d’une sellerie en cuir impeccablement réalisée !

Un dernier petit mot sur l’ergonomie ! Le moyeu fixe du volant est multifonctions, et par multifonctions, je veux dire qu’il est difficile de faire mieux, enfin pire ! En effet, ce moyeu recèle d’un nombre incalculable de boutons, certains à la fonction plus obscure que d’autres ! Nul doute qu’il faudra un petit temps pour jongler avec cet arsenal ! Bref, question facilité, on a déjà vu mieux, chez les Suédoises par exemple...

Tarifs et équipement

Tarifiée à 30.300 €, la C5 HDi en version Exclusive n’apparaît pas spécialement bon marché. Le surcoût pour la boîte de vitesse automatique est raisonnable : 1.200 € « seulement ». Mais l’équipement de série est des plus complets : accoudoir central avant, sièges réglables électriquement et tous azimuts, capteur de pluie, arsenal complet d’airbags, suspension Hydractive 3 Plus, sur-tapis, capteurs de pression des pneus, rétroviseur intérieur électrochrome, rétroviseurs extérieur rabattables électriquement et chauffants, filtre à particules, filtre à pollen, régulateur/limiteur de vitesse, climatisation automatique bi-zone, sellerie mi-cuir/mi-tissu, jantes alliage en 17 pouces,... Il existe déjà une version VTR à 27.250 €. Pour la 2.2 HDI Exclusive, comptez 32.650 €.

Pour ce qui concerne la consommation, cette C5 est ici encore victime de sa masse importante. La deux litres diesel automatique nous a gratifié d’un 7,9 l/100 km de moyenne, et la 2.2 HDi en boîte manuelle de 7,3 l/100 km. Les émissions de CO2 sont annoncées à respectivement 189 et 172 gr/km.

Conclusion

Belle et superbement confortable... pour certains, la C5 est une réussite ! Mais une réussite qui aurait gagné à perdre un peu de poids et à gagner un peu en espace utile. Cette surcharge pondérale la rend moins vivante que ses concurrentes directes à motorisation égale ! Pour en savourer tout l’agrément, notre préférence va donc à la 2.2 HDi, dont la souplesse mécanique offre un réel agrément de conduite ! Dommage qu’elle ne soit toujours pas associable à la boîte automatique ! La 2.0 HDi automatique ne démérite pas, mais ses performances peuvent parfois paraître comme un peu juste, s’agissant d’une grande routière.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Citroën.

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