Vécu : en Audi R8 V10 Plus sur Francorchamps

Il y a des “premières fois” dont on se souvient pendant longtemps. La première fois en Audi R8, par exemple. La première fois à bord d’une voiture V10. La première fois avec 600 ch sous le pied droit. La première fois sur le plus beau circuit du monde. Et quand tout cela vous arrive sur la même journée, c’est magique…
  • Bervoets Wim
  • 03 novembre 2016

Nous avons un métier de luxe. Et, chers lecteurs, croyez bien qu’on ne l’oublie pas ! Nous étions donc plutôt très heureux quand Audi nous a proposés de participer à un cours du programme “Audi Driving Experience”. La mission : une journée intensive sur le circuit de Francorchamps au volant de l’Audi R8 V10 Plus.

L’“experience”

Audi propose plusieurs “expériences” à ses clients. Du simple petit cours de glisse en tout terrain jusqu’à la formation en tant que pilote de course au volant d’une R8 LMS, on trouve de tout au catalogue. Et les cours se donnent été comme hiver. Les Allemands organisent même de véritables « randonnées » à travers les Alpes en été et des stages sur glace en Scandinavie pour l’hiver.  

Mais notre “expérience” a eu lieu en Belgique. C’est ainsi que je me suis retrouvé par un matin froid d’octobre dans les paddocks du légendaire circuit de Francorchamps. Au programme du jour : d’abord un grand briefing, puis une séance de reconnaissance du circuit divisé en trois parties et, enfin, une série de tours complets au volant de la R8 V10 Plus.

La sécurité d’abord

L’instructrice Yannick Dillen, originaire d’Anvers, commence par nous rappeler avec humour la bonne position de conduite à adopter, les techniques de conduite, ainsi que les caractéristiques des voitures dans lesquelles nous allons rouler. Car lors de cette journée, le public n’est pas constitué uniquement de spécialistes de l’automobile ou de conducteurs qui changent de voitures toutes les semaines, mais bien de classiques clients Audi, qui ont décidé de se payer une première expérience sur circuit.  

Bien “briefé”

Puis, c’est à nous de jouer. On nous divise en petits groupes de huit personnes, à deux par voiture. Je partage « mon » R8 avec Sofie, l’attachée de presse d’Audi Belgique. C’est la première fois que je me glisse sous le volant de cette bête à moteur V10 atmosphérique, qui délivre 610 ch et 560 Nm de couple. L’engin boucle le 0 à 100 km/h en 3,2 secondes et pointe à 330 km/h.

Mais on commence calmement : l’ESP reste branché et on change de rapport à 4.000 tr/min. L’instructeur, Marco Werner, ancien vainqueur au Mans, nous montre les bons points de freinage et les bonnes trajectoires. Les élèves passent chacun à leur tour derrière Werner, qui nous fait part de ses remarques en direct. Il est interdit de grimper sur les vibreurs (le circuit est en effet humide…), mais l’instructeur nous répète par contre souvent la même phrase : « essayez d’exploiter toute la largeur de la piste ». C’est noté, Werner !

Le raidillon

Sofie et moi changeons maintenant d’auto, d’instructeur et de partie du circuit. Nous troquons la R8 contre une RS7 Performance et rencontrons notre nouvel instructeur : le Suédois Jerry Ahlin, ancien pilote de rallye. Quant à la nouvelle portion du circuit, ce n’est autre que le célèbre Raidillon, un virage que l’instructeur va nous détailler. On parque les voitures au sommet du Raidillon et le pilote suédois commence par nous montrer les traces de crash sur le rail de sécurité, témoignages des nombreux passages manqués dans ce célèbre virage en aveugle…   

« Il faut surtout être bien positionné », nous dit Ahlin. « Dans la descente, restez suffisamment à droite contre le mur. Rétrogradez en quatrième pour prendre la courbe, allez chercher la corde à gauche et revenez immédiatement à droite. » On tente de visualiser ses instructions. « Vos roues doivent être droites lorsque vous atteignez le sommet », insiste Ahlin. « Ainsi, la voiture restera stable au sommet lorsque votre voiture se sera allégée avec la déclivité et la vitesse. »

On tente l’expérience au volant de la RS7 Performance qui, avec 605 ch et 750 Nm de couple, n’est pas beaucoup moins performante que la R8 V10 Plus. Mais son 4.0 V8 biturbo offre un caractère plus linéaire. D’après Ahlin, j’ai la bonne position pour sortir du Raidillon. Mais la plus grande difficulté, c’est d’oser rester suffisamment longtemps contre le mur à l’entrée.

La chicane

Enfin, dernier changement : nous passons au volant de la RS6 Performance, pour nous attaquer à la chicane, sous les instructions de Yannick, notre compatriote. Nouvelle difficulté : remettre progressivement les gaz en sortie. Pas si simple : un peu trop enthousiaste sur la pédale de droite en sortie de chicane et ma voiture part en légère glissade devant les yeux de l’instructrice, qui reste heureusement calme : « un léger coup de gaz suffit. N’écrase la pédale à fond que lorsque tes roues sont parfaitement droites », sourit-elle.     

Commentaires

C’est la tête pleine d’informations à retenir que l’on arrive à table pour le lunch. L’occasion d’échanger quelques réactions avec les autres élèves. “J’ai une RS3, mais cette R8 est totalement différente”, nous dit Mario. « Et l’endroit reste formidable. C’est la troisième fois que je roule ici, mais c’est la première sous la pluie. Cela fait partie de Spa… », ajoute-t-il. Gert-Jan, lui, conduit une A5 au quotidien. Il trouve extraordinaire d’avoir pu tester à la fois les R8, RS6 et RS7. « La RS6 reste ma préférée. Elle combine le meilleur des deux mondes ».

Pour Stefan, qui roule en A6, c’était la première fois au volant d’un modèle RS. “Je veux surtout apprendre à connaître les limites et les bonnes trajectoires”, dit-il. Idem pour Guy, qui conduit une A7 : “je suis souvent sur la route pour mon travail, y compris en Allemagne. Je voulais donc apprendre à connaître les limites d’adhérence à haute vitesse. On apprend ici à obtenir les bons réflexes et automatismes. »

Moment suprême

Après le lunch, ça continue : on enchaîne des tours complets du circuit. On retourne chacun dans notre groupe et on prend le volant d’une R8 V10 Plus. Notre instructrice Yannick Dillen est devant nous et on va maintenant rassembler les trois parties séparées du circuit étudiées ce matin. On fait deux fois une série de quatre tours complets, en passant chacun derrière le pare-chocs de Yannick pour un feedback personnalisé, en terminant par un tour plus calme pour refroidir le moteur et la boîte.  

C’est Sofie qui commence à enchaîner les tours. Elle est entièrement concentrée. Et moi, en passager, je réfléchis aussi : « point de freinage, rétrogradage en quatrième, braquage, toucher la corde et retour progressif sur les gaz. » Cela fait beaucoup d’infos à maîtriser, mais avec l’aide de Yannick, qui donne ses conseils par talkie-walkie, Sofie s’en sort très bien.   

Puis vient mon tour. Je tente de garder à l’esprit tout ce que j’ai appris ce matin. Je roule très concentré, j’écoute à peine ce que Sofie me raconte depuis le siège passager, mais je ne loupe rien de ce que me dit Yannick à la radio. Ensuite, j’essaie de ne pas me laisser entraîner par le rythme endiablé du V10 qui pousse dans mon dos… 

J’ai bouclé trois tours proprement. Au quatrième, alors que je suivais Yannick de près, je me déconcentre un peu. Je constate que mes trajectoires deviennent moins nettes, ce qui n’échappe pas non plus à l’instructrice. Alors qu’elle pointe mes erreurs, je tente de me rattraper au virage suivant. Mais je m’embrouille un peu.  

Réflexion

Je prends une dernière fois place à côté de Sofie, avant de m’installer à côté de Yannick, l’instructrice. Elle a vraiment un niveau de conduite supérieur au nôtre : assise bien droite, elle tient le volant et les palettes de changement de vitesses d’une main et tient le talkie dans l’autre main. Elle parvient non seulement à répéter virage après virage les bons points de freinage, les bonnes trajectoires et les bonnes vitesses, mais elle jette en même temps un œil derrière elle pour repérer les fautes de ses élèves. Ce qui augmente encore mon admiration pour les pilotes, qui ont non seulement du physique, mais aussi un sacré mental.

À la fin de la journée, tous les élèves reçoivent un certificat prouvant qu’ils ont réussi leur leçon du jour. On nous glisse aussi un conseil : « pour le retour sur la voie publique, ne cherchez pas la corde dans chaque virage… Les usagers venant de face et les policiers ne trouveraient pas ça drôle. » C’est noté ! Mais sur le trajet de retour, dans ma petite voiture de 109 ch, je gardais quand même en tête ce refrain : « freinage… rétrogradage… entrée de courbe… remise progressive des gaz… »

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À propos de l'auteur : Bervoets Wim Wim Bervoets est rédacteur chez Vroom depuis 2016. Il s'intéresse à tout, depuis les citadines jusqu'aux voitures de sport, et garde un esprit ouvert sur la mobilité et les carburants du futur.
Mais il rêve encore et toujours d'une Lotus Elise...

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