Modèle oublié : Panhard Junior, la baignoire crépitante

Etrange voiture que cette petite Panhard. Sorte de roadster spartiate à la française, elle a voulu concurrencer les MG et Triumph outre-Atlantique, mais elle s’est finalement rabattue sur le marché domestique.





  • Piette François
  • 28 septembre 2017

Nous sommes au début des années 50. Il s’appelle Fergusson, il importe les Panhard aux Etats-Unis et il est plus que lassé de voir son chiffre d’affaires au point mort, alors que les marques anglaises inondent le marché de leurs sautillantes petites machines ! Il appelle donc la direction de la marque française et les convainc de développer une petite voiture de sport décapotable, à l’intention des jeunes sportifs en mal d’exotisme. Après tout, l’affaire a bien marché pour les marques anglaises MG, Triumph et Austin-Healey, alors pourquoi pas Panhard ?

Un 2 cylindres pour convaincre les amateurs de V8 !

La firme française, convaincue, développe un petit cabriolet, extrêmement spartiate. Basé sur la berline Dyna X, ce modèle se pare d’une robe très sommaire, sans aucune fioriture. Les éléments de confort sont inexistants, mais là n’est pas l’essentiel : avec son bicylindre à plat de 750 cm³, ses 35 chevaux (voire carrément 38 chevaux pour la version Sprint) et sa traction avant, la voiture est très ludique à conduire car rivée au plancher. Les performances restent cependant assez risibles aux yeux des Américains, plutôt habitués aux gros 6 et 8 cylindres. Panhard n’insiste pas, d’autant que son réseau de distribution outre-Atlantique est quasi inexistant et se concentre sur le marché français.

Petite, mais vaillante !

Cela ne veut toutefois pas dire que le constructeur abandonne tout investissement dans son crépitant petit bolide : un moteur de 850 cm³ est rapidement proposé (38 ou 40 ch), un surpresseur MAG ravira même les amateurs de sensations avec 60 chevaux à la clé (au prix d’un embiellage fragilisé), alors que la petite chose se montrera plus coquette au fil des années, se déclinant en une version cabriolet, avec vitres descendantes s’il vous plaît. Enfin, à la fin de sa carrière, le Junior se débarrasse de son curieux sourire pour une calandre plus classique, avec une large « banane » chromée.

Amusant, mais exigeant

Au milieu des roadsters britanniques, le Junior fait incontestablement figure de curiosité : bien plus avancé sur le plan technologique (monocoque, crémaillère de direction, moteur en alliage, rendement élevé, traction avant…), le roadster français pêche toutefois par une mécanique certes pétillante, mais en manque de couple !

Rigolo à souhait à conduire, le Junior reste tout de même un engin à l’usage très occasionnel : la capote est d’une étanchéité très relative, la complexité du maniement de cette dernière n’a rien à envier aux systèmes britanniques, les claquements enthousiastes du bicylindres martèlent les tympans avec une conviction absolue et l’entretien mécanique demande une précision totale. Enfin, notez que question ergonomie, on connaît mieux : le maniement du levier de vitesses demande des doigts de chirurgien, la capote interdit l’accès aux personnes de plus de 1m85 et le coffre n’est accessible qu’en basculant la banquette. Pratique !

Combien ?

Il faudra sans doute se tourner vers le marché français, voire contacter les divers clubs Panhard pour trouver un exemplaire à vendre. Produit à plus de 4.700 exemplaires entre 1952 et 1956, le Junior ne fût pas un grand succès et cela explique sa rareté aujourd’hui sur le monde de la collection. Les modèles belges, à carrosserie d’Ieteren, sont les plus désirables, car mieux finis. Les modèles à surpresseur sont plus puissants, mais aussi plus fragiles. Ces deux dernières versions sont toutefois rarissimes.

Comptez entre 15.000 et 30.000 € un exemplaire. Bon nombre de voitures ont « profité » de multiples améliorations au gré des années, comme un moteur plus moderne, voire un habitacle modifié. Tout dépend de ce que vous désirez mais a fortiori, un modèle authentique et respectant l’origine sera toujours plus convoité. Reste la question de l’entretien : une Panhard est une voiture très exigeante à ce sujet et réclame des soins de spécialiste. A cette condition seulement, et si elle est conduite avec respect, elle saura se montrer fiable. Passer par un club est donc indispensable pour connaître les bons tuyaux. Enfin, traquez la rouille : elle adore ça !





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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Amicale Panhard de Belgique.

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