En optant à deux reprises pour les slicks sur une piste détrempée, au départ comme en vue de l’arrivée, Maxime Soulet et Marc Goossens (Porsche Prospeed) ont remporté une brillante victoire lors d’une troisième manche passionnante et jalonnée de multiples rebondissements survenus au gré d’averses typiquement ardennaises. Avec Mercedes, Ferrari, BMW et Porsche se succédant en tête de la course, un constat s’impose: les 24 Heures de Spa s’annoncent pour le moins disputées…
Les averses ont joué un rôle déterminant durant cette troisième manche du Belcar Endurance Championship. Sur une piste encore détrempée à l’heure du départ, Mike Hezemans (Mercedes SLS MS, 5e sur la grille) et Marc Goossens (Porsche Prospeed, 7e) étaient les seuls parmi les ténors à opter pour les pneus slicks. Un choix audacieux s’avérant très vite payant : dès le quatrième passage, alors que leurs rivaux se succédaient dans la pitlane, La Porsche de Goossens s’emparait du leadership devant la Benz de Hezemans. Tous les autres se retrouvaient très vite à un demi-tour. Pour l’Aston Barwell de Van Hooydonk-Verbergt c’était pire encore…
« Anthony Kumpen a accroché notre boulonneuse en redémarrant et le tuyau a fait tomber notre tour contenant 200 litres d’essence. On a évité un drame, » expliquait Tim Verbergt finalement classé au 8e rang, quatre places devant l’autre Aston GPR de Moser-Schmetz également guère à la fête.
On ne souriait pas non plus dans le box du WRT : emmenant le peloton de chasse, en 3e position, Bert Longin s’immobilisait après une heure, boîte de vitesses bloquée en 5e vitesse. Pas de chance non plus pour François Verbist et Enzo Ide : « Après une quarantaine de minutes, j’ai été victime d’une crevaison lente, » confiait le fils du préparateur. « Enzo est reparti avec des pneus slicks et, comble de malchance, une demi-heure plus tard il s’est remis à pleuvoir fort. Nous avons donc dû opérer un arrêt supplémentaire. » De quoi les faire rétrograder au 5e rang final.
Devant, alors que la Porsche 911 GT3-R Prospeed semblait partie vers un succès facile après que les « gentlemen drivers » Marius Ritskes et Van Oranje Nassau aient relayé Mike Hezemans et écopé d’un « Drive Through » (de quoi les faire rétrograder en 6e position), on assistait, sous la pluie, à l’impressionnante remontée de la Mercedes KRK de Koen Wauters. En grande forme, le chanteur-pilote, parmi les plus rapides en piste avec François Verbist et Peter Kox, s’emparait du leadership à une heure de l’arrivée. Mais la joie du clan KRK était de courte durée : vingt minutes plus tard, la Mercedes s’arrêtait sur le circuit suite à une panne… d’essence avant d’être ramenée au stand à la ficelle. Elle sera classée 11e.
Il restait une quarantaine de minutes et après ce rebondissement, on retrouvait en tête la Ferrari Vita4One Racing. Très régulière depuis le départ, la 458 Italia de Nico Verdonck, Frank Kechele et Michael Bartels ne pouvait toutefois résister au retour de la BMW Z4 de Jeroen Den Boer-Simon Knap qui s’installait en tête à une demi-heure du finish ni de la Porsche Prospeed de Marc Goossens-Maxime Soulet.
« J’ai pris moi-même la décision de renvoyer Maxime en piste avec des slicks alors que la piste était encore humide, » racontait Marc Goossens à l’issue de son relais. Il restait vingt minutes et la Porsche fondait sur la BMW toujours chaussée de pneus pluie. A neuf minutes du drapeau à damier, Maxime Soulet récupérait, définitivement cette fois, la 1ère première place, les leaders réalisant le jackpot au championnat suite aux soucis de leurs principaux rivaux. Les deux BMW Z4 DB Motorsport de Den Boer-Knap et Catsburg-Kolen complétaient finalement le podium devant la Ferrari et l’Audi rescapée, deuxième voiture « belge ».
En GT Open, festival de Wim Lumbeek et Tom Langeberg : un « Drive Through » pour avoir opté pour les slicks trop tard sur la grille n’annihilait pas l’excellente prestation de la Dodge Viper GTSR qui s’imposait facilement pour la première fois avec deux tours d’avance sur la Porsche Belgium Racing des Derdaele père et fils, toujours leaders du championnat.
Enfin dans la catégorie GT3B marquée par l’incendie dans la pitlane de la Lamborghini de Lagrange-De Laet, la victoire revenait à la Ferrari des frères Thiers récompensés de leur audace au départ où eux aussi avaient opté pour les slicks.
Le classement: 1. Goossens-Soulet (Porsche 911 GT3-R); 2. Den Boer-Knap (P-B/BMW Z4) à 1.01.464; 3. Catsburg-Kolen (P-B/BMW Z4) à 1.17.340; 4. Bartels-Kechele-Verdonck (All-All-Bel/Ferrari 458 Italia) à 1.24.493; 5. Verbist-Ide (Audi R8 LMS) à 1t; 6. Hezemans-Van Oranje-Ritske (P-B/Mercedes SLS) à 1t; 7. Hommerson-Machiels (P-B-Bel/Ferrari 458 Italia) à 2t; 8. Van Hooydonk-Verbergt (Aston Martin DBRS9) à 2t; 9. Langeberg-Lumbeek (Chrysler Viper) à 2t (1ers GT Open); 10. Vanthoor-Kris Wauters (Mercedes SLS) à 2t… 15. Thiers-Thiers (Ferrari 430) à 5t (1ers GT3B) ; etc.
Championnat (officieux): 1. Soulet-Goossens 57 points; 2. Van Hooydonk-Verbergt 34; 3. Maassen-Longin 32; 4. Verbist-Ide et Kumpen-Wauters 25; 5. Moser-Schmetz 24 ; etc.