Texte : Peter Hilhorst

La S60 peut être considérée comme américaine : née aux Etats-Unis, elle est construite dans une toute nouvelle usine à Charleston, USA. C’est que les États-Unis constituent un marché très important pour Volvo !

D'un point de vue stratégique, c'est également bien pensé, car les Suédois ont maintenant des sites de production en Europe, en Chine et en Amérique. Toutes les usines peuvent construire tous les modèles, en fonction des besoins. Cette flexibilité n’est pas superflue, surtout lorsque l’on connaît le tempérament d’un certain Monsieur Trump…

Volvo Supersized

Et coïncidence ou pas : en Amérique, tout est grand ! Et ça tombe bien, car la S60 est aussi bien plus grande que jadis. Avec une longueur de 4,76 mètres, elle est de 12,6 centimètres plus longue, alors que l'empattement est rallongé de 9,6 centimètres. Elle est aussi légèrement plus large et de 5 centimètres plus basse. Le coffre offre 62 litres en plus, ce qui lui donne un volume total de 442 litres. En lorgnant sur les concurrentes comme l'Audi A4, l'actuelle BMW Série 3 et la Mercedes-Benz Classe C, la S60 est plus longue et plus large, mais son coffre est plus petit que celui de ses concurrentes.

Pas de diesel

La S60 sera disponible à la commande à partir de janvier et sera livrée à partir de l'été. Elle est lancée avec le T5 de 250 chevaux. Cette version s’anime via le fameux moteur turbo de 2 litres et qui entraîne les roues avant. Elle est également disponible en T4 de 190 ch (traction avant) et en T8 hybride de 390 ch. Nous reviendrons sur cette dernière version dans un instant. Quid des diesels disponibles dans la V60 ? Volvo a décidé de cesser d'utiliser des moteurs diesel et la S60 est le premier modèle à en apporter la preuve tangible. Pas de diesel, donc !

Berline sportive

Comme nous l'avons déjà dit, Volvo commercialisera la S60 en tant que berline sportive, ce qui signifie que chaque version aura, aux côtés de la version Inscription, une version R-Design. Dans le cas de la T8, une version Polestar Engineered encore plus sportive sera également disponible.

Avec la finition R-Design, la S60 affiche des attributs plus sportifs et une suspension rabaissée de 15 millimètres. Quant à nous, nous avons fait la connaissance de la T8 Polestar Engineered, qui a été développée par la division sportive de la marque. À l'extérieur, cette T8 Polestar Engineered se reconnaît à sa calandre noire, ses sorties d'échappement sombres, une barre anti-rapprochement sous le capot, un châssis rabaissé de 15 millimètres, des amortisseurs réglables, des jantes de 20 pouces et des étriers de freins Brembo.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cette teinte aussi sombre, la voiture affiche une posture imposante ! A l'intérieur, vous trouverez le traditionnel habitacle Volvo avec dans ce cas, des sièges sport aux ceintures jaunes. Bien sûr, tous les systèmes de sécurité bien connus de la V60 sont également présents.

Une note négative pour la banquette arrière

L’assise est agréable, comme sur toutes les Volvo… Le siège et le volant sont largement réglables, ce qui permet à presque tout le monde de trouver une position adaptée. Quant à la banquette arrière, les choses sont un peu différentes : l'espace est plus généreux que sur la concurrence, mais le confort laisse vraiment à désirer. L’assise est trop courte, alors que la banquette est trop basse et trop plate, ce qui signifie que le soutien est inadéquat.

Heureusement, le coffre est large et profond. Au niveau des suspensions, la S60 est équipée à l’avant du fameux système à double triangulation. La suspension pneumatique n'est pas disponible, pas plus que les amortisseurs réglables électroniquement. Seule la T8 est équipée d'amortisseurs réglables manuellement sur 22 positions, à l'aide d'un bouton rotatif sur les ressorts.

Turbo et compresseur

La T8 embarque sur son essieu arrière un moteur électrique de 87 ch et de 240 Nm de couple. Celui-ci entraîne les roues arrière. La batterie de 10,4 kWh se trouve dans le tunnel central. Le quatre cylindres de 2 litres à compresseur et turbo entraîne l'essieu avant. Le moteur développe 318 ch et 430 Nm, ce qui donne une puissance combinée de 405 ch. Cela lui permet de prétendre à un temps de 4,7 secondes pour atteindre les 100 km/h et à une vitesse de pointe limitée à 250 km/h.

405 au lieu de 390 chevaux ? En effet : Polestar s'est attaqué au logiciel moteur pour sortir 15 ch et 30 Nm de plus. La cartographie de la boîte de vitesses à huit rapports est également adaptée pour un comportement plus sportif. Les performances sont plus impressionnantes sur papier que volant en main : elle ne donne pas l’impression d'avoir plus de 400 ch ! Il est vrai que l'absence d'un son sportif n'aide pas non plus... La transmission, en revanche, répond aux attentes. Nous aurions toutefois aimé des réactions plus acérées aux actions sur les palettes de changement de vitesses et sur la pédale d'accélérateur.

Un freinage compliqué…

La sensation à la pédale de frein pourrait également être peaufinée. Le freinage est costaud, mais difficile à doser : le passage du freinage par récupération, au freinage mécanique est assez abrupt. De plus, ce freinage compliqué à doser peut causer un déséquilibre lorsque vous entrez dans un virage.

Malgré les efforts de Polestar, le modèle haut de gamme de la S60 n'a pas perdu le confort de vue. La suspension est souple et assez progressive que pour digérer les mauvaises routes. Les jantes de 20 pouces se rappellent toutefois à vous sur des irrégularités. Enfin, la direction est légère mais peu directe. Cela dit, elle reste précise en entrée de virage.

Sa vraie nature…

Si nous accélérons le rythme, la vraie nature de cette Volvo fait surface. Les amortisseurs maitrisent bien les mouvements de carrosserie et donnent un sympathique feedback au conducteur. Les amortisseurs font ce qu’ils doivent faire : maintenir les roues au maximum en contact avec le sol. Cela a aussi pour effet de rendre la voiture assez communicative.

En fin de compte, la masse importante de 2.020 kg a pour effet de rendre l’équilibre assez sous-vireur. Doser l'accélérateur pour influencer le cap n'a presque pas d'effet et elle glisse d’abord des roues avant. L'ESP ne peut d’ailleurs pas être complètement désactivé.

En conclusion

Le conducteur Volvo traditionnel à la recherche d'un peu plus de sportivité sera satisfait avec cette T8. Le sportif exigeant regrettera le manque de sensations. La S60 est rapide, mais pas vraiment sportive.

Volvo S60 ― Actualités, essais et conseils

Essai : Volvo S60 T8 Polestar Engineered, sportive, vraiment?

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