Née BMW M135i, la bouillante version sportive intercalée
entre les Série 1 civiles et la radicale sportive M2, a été rebaptisée M140i au
cours de sa carrière. Elle s’est offert dans la foulée 20 ch et 50 Nm supplémentaires.
De quoi repartir, donc, au volant d’une compacte animée par un six cylindres en
ligne 3.0l suralimenté développant 340 ch/500 Nm et propulsé par ses roues postérieures
pour 43.150€. Une « affaire » quand on sait qu’il s’agit d’un
potentiel collector. C’est, en tous les cas, la dernière génération de Série 1 sportive
en propulsion…
Si on se laisse tenter par l’excellente boîte automatique à
8 rapports, le tarif glisse au minimum à 44.720€. Et si, en sus, on opte pour
la transmission intégrale xDrive, il faudra débourser 45.400€. En outre, si l’efficacité
profite indéniablement de ces deux équipements mécaniques pour encore grimper d’un
cran, on perd aussi un peu de « caractère ».
Boîte virile
Si la boîte automatique proposée par BMW sur sa M140i ne
souffre clairement pas la critique, le levier de vitesses manuel offre aussi un
agrément indéniable. On retrouve une commande « virile » avec des verrouillages
bien marqués. Parfois un peu trop même, mieux vaut avoir une poigne ferme quand
on la commande ! Sauf si l’on coupe les aides électroniques (ce qui permet
de redevenir totalement le maître à bord !), la boîte intègre également un
« coup de gaz » automatique pour éviter le blocage de pont quand on
rétrograde. De quoi permettre de retomber un rapport sans arrière-pensée lors
des freinages, en conduite soutenue, sans s’imposer la gymnastique du
talon-pointe.
Double visage
À l’usage, on tombe sous le charme du double-visage de cette
M140i. En conduite coulée, on se retrouve au volant d’un modèle typé « GT »
capable d’avaler, rapidement, des grandes courbes sur le couple. Il faut dire
que ce six en ligne en regorge, de couple ! 500 Nm pour une voiture si
compacte, ce n’est pas rien ! Du coup, même avec la démultiplication plus
longue de la boîte manuelle à 6 rapports, par rapport à la boîte automatique
qui en compte deux supplémentaires, on ne manque jamais de ressource « en
bas ».
Allonge grisante
Mais quand on décide d’essorer le compte-tours, on reste
admiratif devant l’allonge offerte par ce charismatique six cylindres. Il
grimpe vers la zone rouge sans faiblir. La poussée est, certes, assez linéaire
et la sonorité relativement étouffée. Mais les performances sont bien présentes !
Et l’on évite de tomber dans l’esbroufe inutile des pétarades artificielles de
moteurs concurrents. Surtout les quatre cylindres qui se sentent parfois
obligés d’en faire trop pour compenser la noblesse inférieure de leur
architecture !
Direction à peaufiner
Moins radicale à vivre que la grande sœur M2 aux
articulations taillées pour la compet’, la M140i offre un compromis d’amortissement
globalement efficace. Du moins avec l’amortissement piloté optionnel qui
équipait notre modèle d’essai (775€). On peut rouler « en famille » sans
trop balloter la smala pendant la semaine et se faire plaisir, seul, sur les
petites routes sinueuses le week-end même si l’on n’atteindra pas le tranchant
offert par la M2, bien sûr. En conduite sportive, on déplore notamment le
caractère un peu artificiel de la direction de la M140i qui ne rend pas
toujours parfaitement compte du niveau d’adhérence des roues avant. En outre,
le train avant a une fâcheuse tendance à suivre les déformations sur les chaussées
au revêtement imparfait. Par contre, le freinage se montre à la hauteur.
Et la motricité ?
Différence technique fondamentale par rapport à une « vraie »
M, la M140i se passe d’autobloquant mécanique. Du coup, lorsque les conditions
atmosphériques ne sont pas optimales, la motricité peut devenir problématique
au vu du couple à transmettre sur les seules roues postérieures. On l’avait
notamment remarqué, à la rédaction, lors de notre essai pendant l’hiver de la
M140i en boîte automatique. Mais quand les conditions sont idéales, comme c’était
le cas durant notre semaine pré-estivale d’essai avec cette boîte manuelle, on peut
s’en donner à cœur joie lors de la remise des gaz sans que cette absence ne
pose de trop problème.
Conclusion
La M140i se profile comme une « propulsion » du
juste milieu assez alléchante. En fait, si on descend en tarif et que l’on part
sur des Toyota GT86/Subaru BRZ, on manque clairement de moteur à côté du
bouillonnant 3.0l BMW. Et si l’on monte vers les radicales M2 voire M4, le
tarif s’envole et la polyvalence d’usage diminue. La seule « alternative »
est plutôt à chercher du côté de chez Ford, avec la Mustang. Mais on perd en
compacité et en agilité !