Essais

Frappée par la foudre !

Avec 280 canassons sous le pied droit, l’Astra OPC est la plus puissante de toutes les compactes sportives à traction avant ! La nouvelle Reine du segment, ou un coup fumant incapable de faire passer la puissance sur le tarmac ? Réponse dans cet essai !

  • Piette François
  • 03 juin 2013
  • Opel
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier efficace
  • Confort au quotidien
  • Equipement complet
  • Moteur puissant et souple
  • Sonorité rauque impressionnante
  • Tarif bien étudié
  • Ceinture difficile à attraper (une fois assis)
  • Commande de boîte rétive
  • Masse pénalisante
  • Motricité délicate sur sol gras (démarrage)
  • Visibilité arrière

Démesure ?

Question look, l’Astra OPC en rajoute des tonnes face à la GTC dont elle dérive. Les boucliers sont sauvagement relookés et percés d’entrées d’air, la double sortie d’échappement est cerclé de chrome, les jantes passent en 19 pouces, un becquet arrière pousse sur le hayon… Bref, elle affiche clairement ses prétentions !

Dans l’habitacle, l’ambiance chauffe !

En Allemagne, le sport, ça se traite en noir ! Ambiance intimiste de rigueur, donc, mais rehaussée par les multiples surpiqûres bleues et les logos OPC. Le volant à trois branches, relevé par des inserts chromés, offre une agréable prise en main, alors que les sièges baquets vous calent parfaitement ! On se sent en osmose avec la voiture avant même d’avoir démarrer ! Reste que pour attraper la ceinture, ces fichus sièges baquets sont de vrais obstacles… Bonjour les contorsions !

Question habitabilité, cette Astra OPC n’est en rien différente d’une GTC classique. Ce qui signifie un bon volume de coffre, une banquette arrière parfaitement utilisable par des adultes, mais une visibilité franchement réduite vers l’arrière.

Une mécanique survoltée

Histoire de mettre tout le monde d’accord, Opel a donc développé la mécanique la plus puissante du segment ! Pourtant, la base est la même que chez la concurrence : un bloc quatre cylindres de 2 litres, à injection directe. Mais le turbo lui souffle méchamment dans les bronches, jusqu’à le faire développer 280 chevaux et un couple de 400 Nm à 2.500 tr/min ! Le tout transite via une boîte mécanique à 6 rapports sur les seules roues avant.

280 chevaux sur les roues avant… Pari osé ?

Un moteur de folie qui envoie toute sa rage sur les seules roues avant, ce n’est pas toujours une bonne idée… Les pneus partent vite en fumée, le volant est pris de Parkinson et l’ensemble tire irrésistiblement d’un côté ou de l’autre de la route. Bref, une traction avant surpuissante, ça s’étudie méticuleusement. Et je dois vous avouer que la précédente Astra OPC (240 chevaux) m’avait laissé un souvenir pittoresque, avec ce train avant absolument incapable de digérer la furie du moteur. Un moment assez épique…

Les grands moyens

« Plus jamais ça », s’est-on certainement dit chez Opel. Les ingénieurs ont donc cette fois, mis les grands moyens : train avant HiPerStrut avec pivots découplés et autobloquant mécanique. Le tout repose sur une suspension adaptative « FlexRide » présentant trois modes de conduite : « Normal », « Sport » et « OPC ». Ce dernier est plutôt à réserver à l’asphalte lisse des circuits.

Ça réveille les voisins !

Je suppose que vous n’y tenez plus, alors on y va ! Une fois réveillé, le moteur secoue les deux tuyères d’échappement avec son bourdonnement sourd. C’est guttural à souhait, et franchement peu discret ! Heureusement, une fois la mécanique en température, le moteur se cale sur un ralenti plus paisible qui repose les voisins… Ambiance !

Bon, on y va ?

Pourtant, en dépit de cette ambiance très connotée, l’Astra OPC se conduit aussi facilement que n’importe quel diesel. La boîte est facile, de même que toutes les commandes. Le pied droit, lui, se contente de chatouiller la pédale, ce qui fait gentiment ronfler la mécanique. En dépit de tous ses attributs, l’Astra OPC reste donc une bonne fille bien éduquée, facile et confortable. A ce titre, l’amortissement se veut nettement plus prévenant que sur une Mégane RS, par exemple !

Go !

Mais enfoncez la pédale de droite et les 280 chevaux se réveillent ! Le turbo souffle le chaud dans l’habitacle avec sa sonorité de tuyère, alors que les borborygmes rauques de l’échappement vont en s’amplifiant ! Le spectacle acoustique enivre les oreilles, mais le dos, lui, n’est pas plus ébouriffé que cela. Bien sûr, à chaque pression sur l’accélérateur, l’OPC inflige une bonne claque, mais sans que cela ne dresse les cheveux sur la tête. Un détour par la fiche technique confirme ces impressions : en accélération, l’Astra OPC réalise peu ou prou les mêmes temps que ses concurrentes.

Alors, Opel aurait-il des origines marseillaises lorsqu’il nous annonce 280 virulents canassons ? Non, c’est plutôt du côté de l’excédent pondéral qu’il faut chercher la réponse : 1,55 tonne, ça compte, quand la Mégane RS revendique 100 kg de moins…

Et ça passe ?

Les mauvaises habitudes du passé, avec ces trains avant scabreux, voire sournois, c’est fini ! Cette fois, la puissance est digérée avec nettement plus d’assurance… Quoique sur revêtement gras, les pneus avant auront vite fait de cirer ! Soignez vos démarrages si vous ne voulez pas exploser le budget « gomme » ! En conduite dynamique, l’Astra OPC supporte parfaitement la comparaison, avec un train avant vif et précis, un train arrière bien calé et un amortissement qui endigue le roulis et autres mouvements de caisse. Les freins Brembo, eux, répondent toujours présents.

Efficace, le châssis ne compromet pour autant en rien le confort. Avancer très fort en Opel OPC, c’est désormais possible ! Mais les commandes paraissent toutefois moins finement calibrées que sur une Mégane RS, avec un ressenti moins naturel et un comportement un brin moins tranchant. La boîte, elle, pêche par sa commande accrocheuse dans les moments « chauds ».

Les prix

A 30.950 €, l’Astra OPC est plus chère que les Renault Mégane RS (3 portes – 265 ch - 29.500 €) et Ford Focus ST (5 portes – 250 ch - 29.000 €), mais moins onéreuse que les Mazda 3 MPS (5 portes – 260 ch – 31.800 €) et VW Golf GTI Performance (3 ou 5 portes – 230 ch – 32.390 €). Pour le prix, l’équipement est fort correct, mais la garantie, comme de coutume chez les Allemands, se contente de 2 ans, kilométrage illimité.

Conclusion

En dépit de sa puissance de fusée interstellaire, l’Astra OPC n’est pas un monstre indomptable. Très efficace lorsque le pied droit s’appesantit, elle sait se plier de bonne grâce aux contraintes du quotidien. Elle se positionne à mi-chemin entre une Renault Mégane RS ultra-performante mais assez radicale, et une VW Golf GTI, très polyvalente, mais moins excitante.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Opel.

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