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Olivier Maloteaux

13 MAI 2025

Essai : Renault 4 E‑TECH, la 4L des temps modernes

La Renault 4 renaît, presque trait pour trait, mais avec désormais un moteur électrique, pour vivre au cœur de son époque. Voyons ce que vaut cette 4L des temps modernes.

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{"fr":"SUV moderne roulant sur une route côtière avec mer bleue en arrière-plan.","nl":"Moderne SUV rijdt op kustweg met uitzicht op blauwe zee op de achtergrond."}

"Cette R4 électrique s’avère très agréable à conduire (douceur, silence), tout en étant bien tarifée par rapport à la concurrence."

Après la craquante R5 E-Tech, Renault poursuit sur sa tendance néo-rétro en faisant renaître la R4, connue aussi en son temps sous le surnom 4L, en référence à sa version R4L, luxueuse, de l’époque. La nouvelle nous arrive en mode électrique exclusivement. Le modèle vient se placer sur le segment de la compacte à pile trendy, entre berline et SUV, aux côtés des Fiat 600 ou Grande Panda et Mini Countryman électriques notamment. Cette petite Renault nostalgique est aussi un produit local, puisqu’elle est totalement fabriquée en Europe, chez nos voisins français. Le véhicule est assemblé à la Manufacture de Maubeuge, son moteur à Cléon, son pack batterie à Ruitz et sa batterie elle-même est produite à la Gigafactory de Douai.

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Design

Clin d’œil au passé

Des épaules droites, une calandre verticale, des feux ronds à l’avant, des optiques gélules verticales à l’arrière, des boucliers à butoirs, des vitres de custode à l’arrière et une toile en guise de toit (en option) ; la R4 des temps modernes fait un gros clin d’œil à son aïeule. Même le nom des couleurs incite à la bonne humeur : Blanc Glacier, Gris Urbain, Noir Étoile, Rouge Carmin, Brun Terracotta, Vert Hauts-de-France et Bleu Nuage. Tout un programme pour nous faire garder le sourire, que le ciel soit dégagé ou embrumé. Si vous aimez mixer les teintes, vous pouvez aussi opter pour une peinture biton avec un toit noir, voire même aussi un capot noir.

Côté gabarit, cette R4 des temps modernes mesure 4,14 mètres de long, ce qui la place entre les Clio et Captur. Sa hauteur (1,55 mètre sans les barres de toit) la rapproche d’un SUV et cette Renault est assez haute sur pattes (garde au sol de 18,1 centimètres) pour, tout comme sa devancière, pouvoir gambader sur les terrains abîmés. Côté jantes, c’est du 18 pouces pour tous.

Sièges en jean et toit en toile

On l’a mentionné, la R4 électrique est produite en France, à Maubeuge, sous le même toit que le Kangoo. Le puzzle comprend ici 1.200 pièces, soit deux tiers de moins que le Kangoo. Une réduction synonyme de gain de temps lors du montage et donc d’économies. Française jusqu’au bout des jantes, cette Renault assume même les clichés, puisqu’elle embarque à son bord un panier en osier pour caser une baguette de pain…

Les passagers, eux, sont posés dans des sièges à la mousse épaisse, tendus de revêtements colorés en tissu ou en jean (fabriqués à base de plastiques recyclé). La console centrale est reprise de la R5 E-Tech, avec un tableau de bord matelassé côté passager. La finition est globalement soignée, avec pour seule critique une console centrale façonnée en plastique dur d’aspect bon marché. Pour illuminer cet habitacle, la R4 peut se coiffer d’un toit ouvrant en toile. Ce toit peut s’ouvrir et se fermer d’un coup de télécommande ou même d’une simple injonction via la commande vocale.

Expérience

Multimédia dernier cri avec Google intégré

Pour le côté moderne, on trouve une dalle numérique qui se compose d’un tableau de bord digital (7 pouces sur la version de base et 10 pouces sur les autres) et d’un écran central tactile de 10 pouces. Branchée, cette R4 des temps modernes reçoit la dernière génération du système OpenR Link avec Google intégré, qui permet d’accéder à plus de 30 apps via Google Play, dont Waze et Amazon Music ou encore l’appli de streaming TF1+ pour regarder des vidéos à la borne de recharge.

Le système intègre aussi un excellent GPS avec cartes Google, offrant un guidage très efficace et une belle résolution. La navigation comprend également un planificateur de trajet permettant de sélectionner les bornes de recharge selon leur puissance et le moyen de paiement. On peut aussi définir un niveau de charge minimal pour l’arrivée à la borne. Ce planificateur de trajet active automatiquement le préconditionnement de la batterie, pour une recharge plus rapide. Le multimédia est bien sûr compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, avec ou sans fil. Renault proposera aussi prochainement la fonction de clé digitale, qui permet de déverrouiller la voiture via smartphone, sans clé physique ni carte en poche.

Plus pratique qu’une R5 E-Tech

Plus longue qu’une R5 E-Tech, cette R4 est logiquement plus habitable. Les places arrière sont suffisamment spacieuses, mais l’accès est un peu problématique : on se cogne facilement la tête contre le montant de toit... L’accès au coffre est nettement meilleur, grâce au seuil de chargement bas. La soute comprend aussi un espace de rangement sous le plancher pour stocker les câbles de recharge, mais on aurait préféré un coffre avant (frunk), indisponible ici. Par contre, le dossier du siège avant droit peut se rabattre, pour enfourner dans l’auto des objets mesurant jusqu’à 2,20 mètres de long. Cette Renault électrique est donc globalement pratique. Côté ergonomie, on apprécie que cette R4 conserve de classiques boutons physiques pour régler la climatisation. C’est nettement plus pratique que de devoir passer par les menus de l’écran pour régler le niveau de ventilation et de température.

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Conduite

Douce et silencieuse

Techniquement, cette R4 reprend la plate-forme de la Renault 5 E-tech, mais fortement étirée. Le poste de conduite est repris tel quel de la R5, y compris le volant. Côté moteur/batterie, vous avez deux possibilités : 120 ch et batterie de 40 kWh ou 150 ch et batterie de 52 kWh. Les moteurs (de type synchrones à rotors bobinés) se passent d’aimants permanents et n’embarquent donc pas de terres rares, ces matériaux coûteux dont l’extraction est très polluante.

Nous n’avons pu tester que la version la plus puissante, qui affiche de bonnes performances (0-100 km/h en 8,1 secondes, contre 9,2 secondes pour la 120 ch). La voiture pèse un petit 1.500 kilos et sa tenue de route est efficace et équilibrée, grâce à un châssis bien charpenté doté d’un train arrière multibras. Le modèle peut aussi s’équiper d’un contrôle de stabilité évolué qui améliore la motricité sur revêtements humides ou dégradés (pack Extended grip) et de pneus 4 saisons. La garde au sol (18,1 centimètres) est un peu plus haute que celle d’une berline compacte mais un peu plus basse que celle d’un SUV. En route, on apprécie la bonne insonorisation aux bruits de vent, le modèle étant équipé d’office d’un pare-brise acoustique. Un bon point aussi pour le confort de la suspension. Bref, cette Renault est agréable à mener et sa conduite est douce et silencieuse. Cette R4 électrique peut aussi tracter un attelage, mais léger : 750 kilos maximum, soit seulement une petite remorque pour une visite au parc à conteneurs.

Quelle est l'autonomie de la Renault 4 E-Tech électrique ?

Pour l’entrée de gamme à batterie de 40 kWh, Renault annonce une autonomie de 308 kilomètres. Pour la version à batterie de 52 kWh, le constructeur annonce une autonomie allant jusqu’à 409 kilomètres. En pratique, lors de notre essai au volant de la version 52 kWh, mené sous une température idéale de 20°C et avec peu d’autoroute, nous avons relevé une consommation moyenne de 14 kWh/100 km, ce qui correspond à une autonomie maximale de 370 kilomètres. C’est très correct, mais le rayon d’action sera nettement plus réduit en hiver. On apprécie que la régénération d’énergie à la décélération soit réglable sur plusieurs niveaux via des palettes au volant. Et cette R4 est même la première Renault disposant d’un mode one pedal, donc d’une régénération très puissante permettant de marquer l’arrêt sans toucher la pédale de freins. La R4 E-Tech est également équipée de série d’une pompe à chaleur pour consommer moins d’électricité sous faibles températures en hiver.

Quel temps de charge pour la R4 électrique ?

Toutes les versions de Renault 4 E-Tech reçoivent un chargeur bidirectionnel de 11 kW, ce qui donne un temps de charge sur borne AC de 3h45 pour la batterie de 40 kWh et de 4h45 pour la 52 kWh. En courant continu (DC), la puissance de recharge maximale est de 80 kW pour la petite batterie et de 100 kW pour la plus grosse, ce qui donne un temps d’environ 30 minutes dans les deux cas pour passer de 15 à 80% de charge. C’est dans la moyenne du segment.

La R4 E-Tech dispose aussi de la fonction « Plug & Charge », permettant de brancher le véhicule sur une borne sans badge ni carte, la facturation se faisant automatiquement. Le modèle propose aussi de série le chargeur bidirectionnel avec fonction Vehicle to Load (V2L) pour alimenter un appareil électrique extérieur.

Prix

Quel est le prix de la nouvelle Renault 4L électrique ?

La version de base de 120 ch à batterie de 40 kWh débute à 29.900 €. C’est 2.000 € de plus que pour une R5 électrique, encore plus craquante esthétiquement mais nettement moins pratique (coffre, habitabilité arrière). Quant à la version 150 ch à batterie de 52 kWh, elle débute à 32.900 €. Un tarif intéressant par rapport à la concurrence, sachant qu’une Kia EV3 démarre à partir de 36.890 € avec sa batterie de 58,3 kWh ou qu’une Fiat 600 Electric 156 ch à batterie de 54 kWh débute à 34.740 €. Mais la Fiat, elle, est aussi proposée en version essence micro-hybride à partir de 25.000 €... Renault ne propose pas cette possibilité, le constructeur français ayant fait le choix de l’électricité uniquement, ce qui le privera de certains clients.

Côté équipement, la Renault 4 E-Tech est déjà bien dotée de série, avec notamment la caméra de recul, la climatisation automatique ou encore la pompe à chaleur. Le système multimédia avec Google intégré est par contre facturé en supplément. Parmi les options intéressantes, on vous conseille aussi le toit ouvrant en toile. Ce toit géant (la découpe fait 92 centimètres de long sur 80 de large) met du soleil dans l’habitacle et transforme cette R4 en semi-cabriolet.

Verdict

Renault fait fort dans sa réinterprétation de modèles iconiques. Après la R5 E-Tech, cette R4 à pile est globalement une réussite. Certes, certains la trouveront moins craquante esthétiquement que la R5 E-Tech, mais elle est nettement plus pratique (coffre, habitabilité arrière). Et elle est très agréable à conduire (douceur, silence), tout en étant bien tarifée par rapport à la concurrence. Bien sûr, à 30.000 € minimum, la R4 des temps modernes n’est plus aussi démocratique que son aïeule et ne sera plus la voiture de tout le monde. Et elle n’apporte rien de vraiment innovant dans son segment, mais elle y souffle un vent de fraîcheur franchement agréable, emballé dans un package à la saveur vintage. Une voiture que l’on adopterait bien volontiers. On trouve juste dommage que Renault ne propose pas le modèle dans une version thermique, ce qui aurait permis d’abaisser le prix d’accès. 

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