Essais

Alfa Romeo Stelvio : La réponse inévitable, mais réussie !

C’est une grande première pour la marque : un SUV fait son entrée dans la gamme. Non, Alfa Romeo n’a pas vendu son âme au diable car il promet que ce SUV doit avant tout, respecter les valeurs traditionnelles et se présenter comme « une voiture à conduire ». Mission réussie ?

  • Piette François
  • 08 mars 2017
  • None
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier épatant
  • Insonorisation générale
  • Moteur 2.2jtdm 210 performant
  • Détails de finition
  • Moteur essence assez fade
  • Équipement basique

Après tout, qu’Alfa Romeo se mette au SUV est très logique : l’année passée, en Europe, une voiture neuve vendue sur quatre était un SUV ! Un marché juteux qui ne cesse de croître, notamment pour les modèles premium. Après Porsche, Maserati et même Bentley, il n’y a donc aucune honte, aujourd’hui, à lancer un modèle haut sur pattes lorsque l’on est un constructeur au cœur sportif…

Les dessous cachés…

Italien jusqu’au bout de ses phares, le Stelvio repose une plateforme baptisée… « Giorgio », cela ne s’invente pas, et qu’il partage avec la berline Giulia. Une plateforme qui fait la part belle à la légèreté en employant, notamment, l’aluminium pour la partie arrière, le capot, les suspensions et même les moteurs.

Haut sur pattes ?

Certes, le Stelvio a les épaules plus larges et le faciès plus imposant que sa sœur Giulia. Dans les chiffres, cela donne une garde au sol relevée de 65 mm (soit 20 cm au total), une position de conduite rehaussée de 19 centimètres, pour une longueur de 4,698 m. Pour vous aider à le situer, cela rend le Stelvio d’un gabarit similaire, sinon identique, à ceux des Porsche Macan, Mercedes GLC et autres BMW X3.

Un petit côté trident ?

Nous aussi, on y a cru… Mais non. Alors que le nouveau SUV de Maserati, le Levante, repose encore sur une vieille plateforme héritée de Chrysler, le Stelvio, lui, profite d’une base toute nouvelle. Pourtant, côté style, les ressemblances sont frappantes, notamment de profil. Les optiques effilées et le capot long et massif posent néanmoins cet engin comme une véritable Alfa Romeo. Même relevée à 20 cm du sol !

Bon, et ce dynamisme, qu’en est-il ?

Alfa Romeo nous promet l’un des SUV les plus dynamiques du marché. Sur papier, l’affaire semble en effet, très prometteuse. Grâce à l’usage étendu de matériaux légers, il n’accuse que 1,6 tonne sur la balance et répartit ses masses de la meilleure des manières, avec un équilibre parfait entre les essieux avant et arrière. Pour parfaire la dynamique, Alfa rajoute un amortissement piloté (en option), une transmission Q4 favorisant le train arrière mais pouvant transférer jusqu’à 50 % du couple sur les roues avant et un différentiel électronique…

Et du côté du « cuore sportivo » ?

Du côté des cœurs sportifs, Alfa Romeo propose deux motorisations dans un premier temps : 2.2 JTDm turbo diesel de 210 ch (470 Nm) et 2.0 Turbo essence de 280 ch (400 Nm). Plus tard, des déclinaisons plus sages de respectivement 180 ch et 200 ch seront disponibles. Enfin, pour ceux qui désirent le summum absolu, il reste évidemment la version Quadrifoglio, armée d’un V6 d’origine Ferrari de plus de 500 chevaux. Mais cela est une autre histoire…

Qu’en est-il de l’habitacle ?

Ceux qui connaissent la nouvelle Giulia ne seront pas surpris. La planche de bord, les matériaux et la présentation générale sont similaires. Le Stelvio en reprend même l’écran multimédia de 8,8 pouces. L’ensemble présente agréablement et nous avons été surpris par la qualité de finition de la planche de bord. Certes, si votre regard se détourne de cet élément central et se penche sur quelques détails, vous risquez d’apercevoir quelques failles…

Du côté de l’habitabilité, rien à signaler, tout le monde est généreusement servi, y compris aux places arrière. La modularité est classique avec une banquette rabattable 1/3, 2/3 et qui forme presque un plancher plat ! Enfin, vos bagages seront accueillis par un coffre aux formes géométriques de 525 litres et s’ouvrant grâce à un hayon électrique de série ! Bref, tout va pour le mieux…

Et sur la route, le Stelvio tient-il ses promesses ?

Oui, indubitablement. Essayé en avant-première sur les virolos suisses, le Stelvio nous a bluffés par sa maîtrise des virages. Ne prenant que très peu de roulis, il plonge dans les courbes à la manière des meilleures… berlines du segment premium ! La direction directe et précise permet de placer un train avant au grip phénoménal. Le reste ? Que du bonheur, il suit, voire enroule à la demande. A ce sujet, saluons la transmission intégrale qui permet de pivoter efficacement autour d’un virage, presque à la manière d’une propulsion. La sécurité en plus… Cerise sur le gâteau : le confort de suspension n’est jamais vraiment pris en défaut…

Du côté des mécaniques, c’est surtout le diesel qui nous a séduits. S’il claque un peu vulgairement à basses vitesses, les choses s’améliorent nettement une fois en route ! Certes, il ne vient pas à chanter comme une diva de la Scala de Milan, mais il se fait feutré au possible. Et du punch, il en délivre à la pelle dès les plus bas régimes ! Le moteur essence, pour sa part, nous a un peu déçus. Certes, les chevaux sont ici assez volontaires, mais il ne chante jamais sa joie et pousse de manière très linéaire. Pour une marque qui a bâti sa réputation sur ses moteurs, on s’attendait à plus de tempérament ! La boîte automatique à 8 rapports, qui peut être servie manuellement par de belles palettes fixes derrière le volant, bluffe l’équipage par sa célérité et son intelligence.

L’équipement est-il à jour ?

Pas tout-à-fait. Alfa rattrape son retard, mais reste à quelques encablures de ses plus dangereux rivaux. Ainsi, si le Stelvio propose l’avertissement de franchissement de bande, le régulateur de vitesse adaptatif, l’alerte de trafic transversal en cas de marche arrière et j’en passe, il ne propose toujours pas d’assistant de conduite dans les embouteillages, ni même de connexion Apple Carplay ou Android Auto pour son système multimédia. Ne rêvez pas non plus d’un service de conciergerie…

Budget

Alfa Romeo annonce son Stelvio à partir de 46.950 €. Un prix qui peut paraître costaud, mais qui concerne la version Super 2.2JTDm de 210 ch. Le moteur essence de 280 ch est pour sa part, annoncé à partir de 49.550 €. Les prix des versions moins puissantes ne sont pas encore annoncés. A titre de comparaison, en diesel, l’Audi Q5 Quattro S-Tronic 2.0 TDI 190 ch est affiché à 48.350 €, le BMW X3 xDrive30 (6 cyl., 3 l, 211 ch) à 53.550 €, le Jaguar F-Pace 2.0 AWD Pure (180 ch) à 45.700 € et le Mercedes GLC 250d 4-Matic (2.1 l, 204 ch) à 48.158 €.

Conclusion

Après la Giulia, Alfa confirme son spectaculaire redressement. Si le marché des SUV premium de taille moyenne est déjà largement encombré par de très nombreux modèles, le Stelvio se distingue du reste par son style, mais aussi par son agrément de conduite absolument bluffant. Une voiture que l’on prend plaisir à conduire sur les routes les plus sinueuses. Son comportement le rapproche d’ailleurs de sa sœur Giulia, à laquelle il rajoute des aspects pratiques qui font défaut à la berline. Certes, il n’est pas exempt de défaut : son équipement marque le pas face à la concurrence et les plus pointilleux pourront toujours critiquer quelques détails de finition. Mais une Alfa, on ne l’achète pas pour ses gadgets !

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À propos de l'auteur : Piette François

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