Essais

Avez-vous un grand garage ?

Dur, dur de prendre la place d’une voiture à l’esthétique aussi réussie que celle de feue la Coupé 406. En plus, il fallait garder un air de famille avec la berline 407, tout en essayant de retrouver le dessin magique d’un coupé. Et sous le capot on a trouvé deux V6.
  • Piette François
  • 08 avril 2006
  • Peugeot
Avantages et inconvénients
  • Boîte auto
  • Confort
  • Hdi
  • Silence
  • Style
  • Chronos
  • Masse élevée
  • Taille
  • Visibilité
  • Équipement basique
Par rapport à la berline, le Coupé 407 n’a presque rien en commun en carrosserie, sauf un air de famille. Et puis il est grand. On pourrait presque dire encombrant. Il est en effet indispensable de s’accoutumer à son gabarit. Par rapport à la berline, la Peugeot 407 Coupé a gagné 14 cm en longueur (4,82 m) et 6 cm en largeur (1,87 m). Elle n’est pas légère non plus (environ 1,7 tonne). Son énorme capot, sa ligne étirée et ses porte-à-faux n’arrangeant rien à cette impression de gigantisme. Gare aux ruelles et places de parking aux mensurations de voiturettes. D’autant que dans un coupé on n’a pas la vue panoramique d’une SUV… Confirmation avec les deux moteurs essayés : le bon vieux 3.0 V6 essence et, disons-le de suite, le fabuleux V6 2.7 HDI. Pas décoiffante Le V6 essence développe 211 ch (155 kW) à 6000 tr/min. Pas encore d’injection directe, mais on bénéficie une distribution à calage variable en continu VVT. Par contre, les ingénieurs sochaliens lui ont donné une nouvelle ligne d’échappement avec un silencieux bimode pour améliorer l’acoustique. En fait de sonorité, il se reste très discret, sauf si on écrase allègrement la pédale de droite. Alors on peut entendre un vrai bruit de V6 au lieu d’un timide ronronnement. Au moins, sur de longs trajets, on se laissera bercer par une musique douce et veloutée ne laissant sortir que les harmoniques les plus nobles. Lourde Question chrono : la Peugeot paie ses kilos en trop. Le 0 à 100 est réussi en 8,7s et le kilomètre départ arrêté demande presque 30 s. Pour la vitesse de pointe : 235 km/h. Le couple de 290 Nm à 3750 tr/min reste suffisant à bas régime pour ne pas se faire de cheveux blancs, même s’il faut parfois faire jouer l’orchestre sous le capot pour la relancer vigoureusement. Si la boîte à six rapports bien échelonnée permet de diminuer un peu la consommation en vitesse autoroutière de croisière, le niveau reste un peu trop élevé avec un cycle mixte de 10,2 litres. Autre chose Pour sa part, le Diesel V6 HDi du Coupé 407 est plus à l’aise. Les sensations de conduite sont différentes du bloc essence. Le 2.7 est plus moderne aussi. On l’a d’ailleurs déjà découvert, avec bonheur sur la 607. D’une souplesse étonnante, cette motorisation se démarque surtout par sa disponibilité à tous les régimes grâce à son couple de 440 Nm à 1900 tr/min. La courbe graphique redescend assez vite mais on reste à 400 Nm vers 3500 tr/min. On attendra 8,5 s avant d’atteindre 100 km/h et également 30 s pour passer la flamme rouge. Dernier cri Le 2720 cm³ de 204 ch (150 kW) intègre des technologies modernes pour réaliser ses prestations. Le bloc cylindre, par exemple, fait appel à une fonte graphitée et compactée. L’injection directe à haute pression à rampe commune profite des injecteurs piézoélectriques pilotés indépendamment. Ils vaporisent le carburant sous une pression maximale de 1650 bars. Tout cela avec des cycles pouvant accepter jusqu’à six injections. Les turbos à géométrie variable parachevant le travail. Enfin, pour la dépollution, on peut compter sur un filtre à particules. Et tout cela avec une consommation de gasoil en cycle mixte annoncée à 8,5 litres. On a déjà vu mieux de ce côté-là. Quelle boîte Qu’un moteur Diesel soit souple et polyvalent, de nos jours ce n’est guère surprenant. Mais qu’il le fasse avec un tel silence et une telle générosité… En prime, la boîte automatique à six rapports, seule disponible, avec ce moteur joue parfaitement son rôle. Construite par des Japonais (Aisin), elle présente un étagement court. Tout profit pour la relance de 80 à 120 km/h réussie, en mode Drive, en 5 s. Un mode normal qui travaille discrètement mais efficacement. On peut opter pour un mode sport à l’anticipation magique. Elle nous gratifie, en plus, d’une capacité à laisser le bon rapport en virage et à joue du rétrogradage en freinage agressif. Finalement, le mode manuel est moins amusant. D’ailleurs, ce dernier a trop tendance à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Dynamique On est assis bas dans la Peugeot Coupé 407. Une voiture qui utilise, avec ses V6, une suspension pilotée électroniquement. Compte tenu de sa construction, elle est ferme la Peugeot. Comme tout vrai coupé d’ailleurs. Sur un ruban lisse, c’est tout bénéfice. Par contre, sur des routes ravagées et sur les dos d’âne c’est plus percutant. Ce qui ne s’arrange pas en mode Sport. Fort heureusement, elle s’en tire relativement bien préférant le confort à la rudesse ultime. D’autant que les sièges sont denses et soulagent quelque peu le dos. Entre parenthèses : il nous a semblé que le siège conducteur de la 2.7 HDi bougeait un peu sur ses fixations en accélération. Précision Retour au comportement routier qui autorise des passages en courbe amusants. Le train avant particulièrement affûté et une direction assistée intelligente autorisent vraiment une conduite au cordeau. Sympa. Moins sympa par contre la place qu’il faut pour braquer ou faire demi-tour. Mais les concepteurs ont d’abord répondu aux attentes de la majorité : rassurante. La voiture se montre donc sous-vireuse. D’ailleurs, le contrôle de stabilité ne tolère aucun écart de l’essieu arrière. Le freinage fait appel à de grands disques ventilés à l’avant (330 mm) et des disques de 290 mm à l’arrière. Si le rythme s’emballe, ils ont beaucoup de travail, les pauvres. Normal, vu le poids de la bête. Pourtant, ils sont courageux et efficacement commandés par une pédale mordante. Les conducteurs sportifs ne vont pas aller dans le décor, mais ils risquent fort de devoir revenir souvent à la case garage pour renouveler les garnitures. À quatre On l’a déjà signalé : on est bas dans ce coupé. Un accès à bord qui n’est pas facilité par les grandes et lourdes portes qui équipent la Française. Ceci dit, le conducteur n’aura aucun mal à trouver sa position de conduite. À l’arrière, des adultes pourront s’y installer, à condition de ne pas être trop grand. On évitera la claustrophobie grâce à la vitre de la lunette arrière qui remonte très haut et gratifie le haut du crâne de toute sa clarté. Toutefois, ne vous faites pas d’illusion, il s’agit d’un coupé et les jambes devront rester pliées avec ces assises profondes. Heureusement que la largeur du véhicule permet de libérer les bras. Tous les passagers apprécieront évidemment le silence de marche, tant moteur d’aérodynamique. Longue Excellent initiative de Peugeot de lui donner l’aide au recul de série. Sans, ce serait presque impossible tant les porte-à-faux sont énormes. D'ailleurs, Peugeot n'a pas été radin sur l'équipement. Si la longueur ne profite pas énormément aux passagers arrière, elle offre néanmoins un volume de coffre de 400 litres, voire un peu plus (466) en rabattant les sièges arrière. Son accessibilité est pénalisée par sa profondeur et une malle assez haute. Autant utiliser le filet, sinon certains auront du mal à récupérer leurs bagages au fond du coffre. Changement de sexe La chose la plus frappant de cette voiture c’est sa stature. Au volant, elle semble immense. Mais cela donne de l’allure et un certain standing. N’oublions pas que Peugeot a une longue tradition dans le coupé. La 406 jouait sur la fluidité, la 407 se veut plus imposante. La lionne a laissé la place à un lion, moins vif, sans être moins efficace. De nos jours, même en coupé, il faut savoir rester zen. Dès lors, la Peugeot joue davantage sur des qualités de grande routière plutôt que de sportive délurée. Certes, elle réussit des chronos honorables, mais elle se distingue avant tout par son confort et sa souplesse. © Olivier Duquesne

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À propos de l'auteur : Piette François
Source ©: Peugeot.

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