Ce qui est sûr, c’est qu’avec pareil engin, vous ne passerez pas inaperçu. Tout y a été conçu pour être des plus fonctionnels, mais cela n’a manifestement pas enrayé un certain esprit ludique. Twizy ne ressemble à aucun autre objet roulant, se différencie de l’univers de la mobilité et se positionne comme un objet totalement décalé. Un beau pari sur l’avenir, et nous félicitons Renault d’avoir osé franchir le pas.
A ses côtés, n’importe quelle Twingo prend des allures de semi-remorque : 2,33 m de long, 1,19 m de large et 1,46 m de haut. En résumé, vous pourrez vous parquer de manière perpendiculaire à la chaussée, vous vous faufilerez telle une souris au travers des méandres urbains, mais… vous ne pourrez remonter les files d’embouteillage : c’est un poil trop large !
Pour élargir la clientèle au maximum, Renault s’est aventuré dans la nébuleuse des voiturettes sans permis. En clair, si le Twizy pointe à 80 km/h dans sa version classique, il existe une version limitée à 45 km/h (réducteur spécifique, ce qui empêchera tout « débridage » par la suite) s’adressant aux possesseurs du permis A (cyclo). Ce qui signifie qu’il peut être conduit dès 16 ans ! Question puissance, le moteur électrique voit sa puissance chuter de 20 à 9 chevaux.
Vous pouvez oublier les Ferrari, Porsche et autres divas hors de portée pour le commun des mortels. Au classement « m’as-tu bien vu ? », le Twizy risque de grimper sur la plus haute marche du podium ! Et le bonheur dans tout cela, c’est qu’il sera vendu à 6.990 € (version 45 km/h), toutes taxes comprises, prix unique dans toute l’Europe ! Pour le Twizy « 80 », le prix tournera vraisemblablement aux alentours des 8.000 €. Full option, le prix restera contenu sous les 10.000 €. Parmi les autres frais, notons la location de la batterie, louée 45 € TTC par mois. En Belgique, le gouvernement octroie une prime de 30 % à déduire de vos impôts… Enfin, si vous les payez (les impôts) du moins !
Châssis tubulaire développé par Renault Sport, batteries Lithium-Ion situé sous le siège conducteur pour un meilleur centre de gravité, moteur électrique arrière, roues arrière motrices (propulsion), direction non assistée, voilà des attributs dignes d’une voiture de course ! Quoique pour le reste, c’est un poil moins sauvage : moteur électrique de 9 ou 20 chevaux, pneumatiques de 125 de large à l’avant et 145 à l’arrière (13 pouces pour tout le monde) et… c’est à peu près tout ! Twizy revient donc à un minimum automobile pour, on le verra par la suite, notre plus grand plaisir !
Pour recharger complètement une batterie vidée, comptez 3h30 de charge sur une prise domestique. Renault annonce qu’ensuite, l’autonomie sera comprise entre 55 et 115 km, dépendant principalement de votre style de conduite… C’est clair que question accessoire énergivore, le Twizy fait plutôt parent pauvre. Spartiate, avons-nous dit ! Quoique le tableau de bord renseigne sur la vitesse, l’autonomie, la charge de la batterie et votre indice économique. Ce qui est sûr, c’est que pour maximiser l’autonomie, il conviendra de profiter au maximum du rechargement de la batterie par l’énergie cinétique. En clair, levez le pied dès que vous le pourrez !
Oubliez ce que vous savez sur les voitures traditionnelles. Twizy, dans son confort, se rapproche nettement plus d’une moto : pas de chauffage, ni de clim’, pas de matériaux sophistiqués, pas de gadget incompréhensible : c’est du basique ! A un tel point que sur la liste d’options, on retrouve un tablier (comme sur les scooters, il s’agit de bien se couvrir quand il fait froid !), un système Parrot pour une connexion Bluetooth et même… des portes ! En effet, de série, seuls des déflecteurs vous protègeront des turbulences... Pour les pays « humides » comme le nôtre, les portes sont probablement plus indiquées. Ne couvrant que la moitié de la surface (aucune vitre descendante), ces dernières ne devraient pas trop pénaliser la sensation de liberté. Pour la protection contre les intempéries, le chef de projet nous a avoué développer des panneaux latéraux, histoire de ne pas se retrouver à écoper l’engin, au petit matin, après une nuit bien pluvieuse…
Inutile de tourner autour du pot, les premiers tours de roue effectués à son bord nous ont laissé le sourire pour le restant de la journée ! Enthousiasmant ! Le châssis, développé par Renault Sport, est incroyablement stable, tout en affichant une vivacité et une précision peu communes ! La direction non-assistée participe à ce constat, en renvoyant les bonnes informations au volant. Fabuleux, on en vient à prier une version RS ! Dépourvu d’ABS, le freinage demande un certain dosage pour éviter le blocage des roues, mais ça freine fort ! Avec une telle partie dynamique, on en vient à regretter le lymphatisme du moteur électrique passé 50 km/h… Ce dernier pousse nonchalamment par la suite, dans un hurlement de sèche-cheveux ! Quelques broutilles restent à fignoler sur les versions de série, comme la gestion de l’accélérateur lors des manœuvres et les vibrations du moteur à ces vitesses, la position de conduite,…
Difficile de parler confort avec des prototypes essayés sur circuit… Mais la position de conduite est handicapée par un siège fixe et uniquement coulissant. Les espaces de rangement offrent plus de 8 litres dans la planche de bord et 31 litres derrière le siège arrière. Retournez ce dernier, tant pis pour l’auto-stoppeuse, mais vous bénéficierez dès lors de 55 litres utilisables. Astucieux ! Et les turbulences ? Quasi nulles ! Nos prototypes étaient dépourvus de portière et force est d’admettre que c’était parfait ainsi ! Les déflecteurs assurent un boulot remarquable. Il faut dire qu’avec le ciel au beau fixe, le vent dans les cheveux et l’impression de liberté absolue, l’agrément de conduite frise les sommets !
Pour la sécurité, Renault a étudié sérieusement les choses, avec une ceinture à 4 points à l’avant (pour éviter toute éjection), une 3 points à l’arrière et des zones d’absorption dans la carrosserie.
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