Vous connaissez certainement la Giulietta de 2010, cette berline compacte à la fois séduisante et plaisante à conduire. Mais saviez-vous que le nom a été utilisé pour la première fois en 1954 pour une voiture compacte ? C’est justement cette première génération, la Giulietta Tipo 750 dans sa version coupé Sprint, que nous avons pu essayer, juste après notre rencontre avec l’Alfa Romeo 75. Une voiture des années 1950 peut-elle encore suivre le trafic actuel ? Et surtout : un jeune conducteur peut-il conduire avec assurance une voiture de près de 70 ans ?
La Giulietta Sprint bleu ciel que nous avons eu le plaisir de conduire date de 1958. On ne lui donnerait pas cet âge, tant elle est en parfait état : la peinture brille sous ce soleil printanier, et les chromes étincellent comme si la voiture sortait tout juste de l’usine ! Ce petit coupé (seulement 3,98 m de long !) n’est pourtant pas entièrement d’origine, comme nous le confie un des Alfistes présents : les élargisseurs d’ailes n’étaient pas proposés en sortie d’usine, et le volant viendrait de la Giulia Tipo 105, la remplaçante de cette Giulietta.
N’oubliez pas le frein à main…
Mais cela ne gâche en rien le plaisir quand nous grimpons tous les trois à bord : votre serviteur au volant, le propriétaire à nos côtés et un vidéaste entassé à l’arrière. Tout rentre de justesse, mais nous avons déjà connu plus inconfortable ! Le petit quatre-cylindres 1.3 litre – ici dans sa version standard de 80 ch – démarre sans rechigner, et nous voilà partis. Pourtant, malgré son poids plume de 950 kg, le coupé semble un peu réticent sur les premiers mètres. En cause ? Le frein à main, dissimulé sous le large volant, était encore serré… Leçon retenue !



Il faut tirer sur le volant !
Une fois ce petit oubli corrigé, la Giulietta s’insère avec aisance dans le trafic. La boîte à quatre vitesses se manipule plus aisément que celle de l’autre Italienne contemporaine que nous avons essayée, la Lancia Flavia Cabriolet. Le grand volant est très dur à basse vitesse, mais s’allège une fois lancé. La Giulietta Sprint change alors de direction avec aisance, mais sans offrir la stabilité des voitures modernes. C’est une voiture à apprivoiser pour savoir jusqu’où vous pouvez aller…



Un habitacle minimaliste !
Sur le papier, le 0 à 100 km/h est exécuté en environ 13 secondes, pour une vitesse de pointe d’environ 160 km/h. Nous ne sommes pas allés aussi vite, non seulement parce que trois adultes étaient à bord, mais aussi parce que l’embrayage de la petite Sprint montrait des signes de fatigue. Nous avons donc adopté un rythme plus tranquille… Ce qui nous a permis d’admirer l’intérieur, même si celui-ci est plutôt dépouillé ! Le tableau de bord est très minimaliste, avec trois grands cadrans face à vous, et un panneau peint couleur carrosserie équipé de quelques leviers et interrupteurs.
Certes, nous avons adopté une conduite attentive pour ménager cette délicate mécanique, mais au final, nous sommes arrivés à destination sans grincements de pignons ni frayeurs. Oui, un petit coupé des années 1950 reste tout à fait utilisable, même 70 ans plus tard ! Mais l’admirer depuis une terrasse ensoleillée avec un espresso ou un apéritif est peut-être encore plus agréable…



Combien coûte une Alfa Romeo Giulietta Tipo 750 aujourd’hui ?
Ce modèle vous tente ? Il faudra alors mettre la main au portefeuille, car cette première génération de Giulietta est devenue rare. En Belgique, on peut compter les annonces sur les doigts d’une main, mais en élargissant les recherches, on trouve déjà une berline 4 portes dès 15.000 à 20.000 euros environ. Le coupé Sprint est plus cher : les prix débutent autour de 40.000 euros. Quant à la version cabriolet, la Giulietta Spider, comptez au moins 50.000 euros.
Les versions les plus recherchées sont la Giulietta Sprint et la Spider Veloce, dont le moteur développe jusqu’à 90 ch, ainsi que la Sprint Speciale, dotée d’une carrosserie signée Bertone. Dans les deux cas, les prix atteignent, voire dépassent les 100.000 euros…
