Pour se rendre à un rendez-vous ou un événement, pour éviter les embouteillages, pour trouver un restaurant, une station-service ou une borne de recharge ou pour partir en vacances : les utilisations de la navigation sont nombreuses. Dès lors, les constructeurs ont développé une interface pour se faire guider en toute sérénité. Mais leurs systèmes sont de plus en plus souvent concurrencés par les applications mobiles. Lesquelles ont fini par remplacer les boîtiers GPS de moins en moins utilisés (qu’on n’évoquera donc pas ici). Quels sont les avantages et les inconvénients de l’un et l’autre ?

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

La navigation embarquée

Le positif

  • Développée par les constructeurs et intégrée dans le système d’infodivertissement, la navigation embarquée a l’avantage d’être totalement assimilée par les commandes du véhicule, par l’écran central, l’affichage tête haute et le combiné numérique derrière le volant. Elle peut aussi prendre des informations sur la vitesse et l’orientation du véhicule par les aides électroniques en plus du signal GPS. Dès lors, la navigation est souvent plus précise, surtout dans les zones forestières, dans les vallées entre de hautes montagnes, dans les rues à forte densité de buildings et dans les (longs) tunnels. Tout cela rend la conduite guidée plus claire et plus sûre.
  • Pour les voitures électriques, en encodant une adresse de borne de recharge, le véhicule va souvent préconditionner la batterie pour accélérer la charge. Pour les thermiques aussi, la navigation embarquée peut proposer directement une station-service quand le voyant du réservoir passe au rouge.
  • En outre, pas besoin de griller le budget de l’abonnement 4/5G du téléphone pour la navigation, surtout dans les pays non couverts par le roaming gratuit. La cartographie de toute l’Europe est enregistrée dans le véhicule, parfois avec une carte SD bien camouflée. Par ailleurs, dans certains pays, l’infotrafic RDS/TMC de l’autoradio envoie directement des informations dans le GPS pour signaler les embouteillages, chantiers et fermetures de route. En Allemagne, par exemple, cela marche bien mieux qu’en Belgique.
Écran de navigation d'une Volkswagen ID.4 montrant la route vers l'aéroport de Gatwick.
Écran de navigation voiture affichant carte de Londres avec indicateur de localisation active.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Le négatif

  • Les voitures les plus récentes sont désormais équipées d’une navigation se mettant à jour par connexion 4/5G. Toutefois, cela nécessite parfois un abonnement à un service après quelques mois ou 2-3 années de gratuité après l’achat du véhicule (même si certains packs ont malgré tout une solution par données mobiles « à vie » sans supplément). Ce même abonnement va aussi permettre une navigation en temps réel avec suivi des perturbations du trafic par la connexion aux données mobiles.
  • Les systèmes plus anciens ou plus rustiques imposent de télécharger les cartes mises à jour sur une clé USB ou une carte SD. Sur une voiture plus ancienne encore, il faut encore des CD ou des DVD parfois limités à un pays ou à une zone géographique. Et là, cela devient très difficile de trouver des mises à jour pour se fier aux indications de la navigation d’origine.
  • Pour les voitures actuelles, on peut également s’attendre - heureusement à long terme - à une future incompatibilité des systèmes connectés à cause des évolutions de la technologie.
Habitacle d'une Tesla avec écran d'infodivertissement affichant navigation et données routières.

L’application sur le smartphone

Le positif

  • L’app de navigation peut être choisie par l’utilisateur. Il y a pas mal de solutions dans les boutiques en ligne. De plus, les cartes sont mises à jour en permanence. Les embouteillages, les chantiers, les fermetures temporaires, les accidents, les conditions météo et même, parfois, les contrôles de police sont disponibles en temps réel et sont pris en compte pour le calcul de l’itinéraire et du temps de parcours. Les points d’intérêts (restaurants, stations, bornes, lieux touristiques…) sont aussi mis à jour régulièrement pour éviter les mauvaises surprises.
  • De plus, il est toujours possible de préparer l’itinéraire à son aise en dehors du véhicule avant de prendre le volant. Voiture garée, il est alors possible de continuer à se faire guider en tant que piéton entre le parking et la destination finale. Et puis, les adresses de l’agenda ou des contacts sont facilement accessibles sans devoir tout encoder. Ce qui est encore plus facile et ergonomique avec l’appairage Android Auto ou Apple Car Play. Surtout que de nombreux modèles de voitures peuvent reprendre les flèches de guidage et indications des apps compatibles sur l’affichage tête haute ou le combiné numérique.
  • Par ailleurs, pour profiter des dernières évolutions, il suffira de changer de smartphone (et pas de voiture). Enfin, le smartphone peut être utilisé sur plusieurs véhicules avec les mêmes favoris, réglages…
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
Écran Tesla avec navigation GPS et musique en cours, affichant une route vers Spa.

Le négatif

  • Tout d’abord il y a la loi. Dans tous les pays, il est interdit de manipuler un téléphone en conduisant, même à l’arrêt à un feu ou dans les embouteillages. Y compris pour encoder une adresse dans la navigation. En Belgique, le smartphone doit être fixé grâce à un support (à ventouse par exemple) pour pouvoir être utilisé directement comme GPS. Il est conseillé de passer au minimum par le Bluetooth pour le guidage vocal. En cas d’appel, on risque toutefois de perdre les indications de la navigation sur l’écran du téléphone. Notamment sans l’appairage via l’écran de la voiture pour la cartographie quand il faut se contenter de l’écran du smartphone… beaucoup trop petit !
  • Même avec un appairage, certaines informations proposées par le système d’infodivertissement du constructeur ne sont parfois pas disponibles avec Android Auto ou Apple Car Play. D’autant qu’il faut alors basculer de l’affichage Android/Apple vers celui de la voiture pour certaines fonctions (couper une aide à la conduite, réglages pour le média USB ou la radio, etc.). En introduisant l’adresse d’une borne dans une app de GSM, il est fort peu probable que la voiture électrique comprenne qu’il faille préparer la batterie pour une charge à venir. Le préconditionnement devra alors se faire manuellement, via l’écran. Avec les manipulations pour jongler d’un univers à l’autre.
  • Lors des voyages à l’étranger, il faudra penser à télécharger les cartes et couper la 4/5G pour ne pas avoir des frais de connexion hors abonnement, surtout en Suisse, à Monaco ou à Andorre où le roaming est encore payant (et très cher). En coupant la connexion des données mobiles, il n’y aura plus les alertes de circulation de l’app de navigation. Laquelle n’est pas compatible avec le RDS/TMC de la radio !
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
Intérieur d'un Maxus avec écran GPS affichant la navigation sur autoroute.

Et donc ?

Tout dépend de l’usage du véhicule et des destinations. La navigation embarquée avec un abonnement ou un pack avec une mise à jour et le trafic en temps réel par données mobiles, avec parfois une possibilité de programmer un itinéraire sur un portail avant le départ, est la meilleure solution pour les gros rouleurs devant souvent se rendre dans des contrées lointaines ou inconnues. En particulier en Suisse où il n’y aura pas de frais de roaming dans ce cas. Pour ceux qui changent souvent de véhicule ou qui n’utilisent que sporadiquement la navigation, le smartphone avec un bon abonnement 4/5G fera très bien l’affaire. Surtout s’il est appairé pour utiliser l’écran du véhicule sans devoir toucher le téléphone durant la conduite. C’est aussi la solution la moins coûteuse. Même si après tout, c’est avant tout autant une question de goût ou de choix personnel que de budget !