Essai : MG3, la citadine hybride alternative

En attendant, MG investit le segment « B », celui des citadines. Cette MG3 hybride autorechargeable peut évoluer momentanément en électrique pur et vise donc les Honda Jazz Hybrid, Renault Clio E-Tech et Toyota Yaris (ainsi que son clone la Mazda 2 Hybrid). Mais à moindre prix. Et en plus puissant, aussi…

Multimédia complet mais pas parfait

Cette MG3 est bien équipée, notamment sur le plan multimédia, avec de série sur toutes les versions le combiné d’instruments de 7 pouces, l’écran central de 10,25 pouces, le GPS intégré, ainsi que les connexions Apple CarPlay/Android Auto, mais avec fil uniquement.

Dommage que la climatisation impose un passage par le menu de l’écran central. Et elle n’est plus accessible lorsque Apple CarPlay ou Android Auto sont branchés ! Il faut donc désactiver ces connexions pour régler la ventilation, ce qui implique plusieurs manipulations. On nous promet que ce défaut sera très bientôt corrigé par une mise à jour. Pour le reste, le multimédia fonctionne globalement bien.

Habitacle spacieux mais tristounet

À 4,11 m de long, cette voiture chinoise est l’une des plus grandes du segment. Mais l’habitacle est terne et recouvert de plastiques durs. Ce n’est pas la joie (d’autant qu’aucun toit vitré n’est proposé), mais le mobilier semble solidement assemblé. Et l’habitabilité est soignée : la largeur aux coudes est généreuse à l’avant, tandis qu’à l’arrière, les adultes ne manquent pas de place pour caser les jambes. Comme toujours dans ce segment, le passager central est un peu à l’étroit, mais il peut compter ici sur un dossier moelleux (car il n’y a pas d’accoudoir central). À l’avant aussi, les sièges sont confortables et offrent un bon soutien.

Avec 293 litres, le coffre est correct et un brin plus grand dans la Yaris (286 l), mais plus petit que celui des Clio E-Tech (299 l) et Honda Jazz Hybrid (304 l). Et le dossier de banquette ne se rabat qu’en une seule pièce et pas en deux. Un oubli, nous dit-on, qui devrait être réglé bientôt. A vouloir faire trop vite, les Chinois font parfois des erreurs de débutants... À noter encore que, banquette rabattue, le plancher de chargement n’est pas parfaitement plat. Mais globalement, cette citadine est pratique au quotidien.

Près de 200 ch !

Pour l’instant, MG ne parle pas de simples versions à essence ; la « 3 » est exclusivement hybride. Le propulseur associe un 4 cylindres à essence 1.5 litre atmosphérique de 102 ch à cycle Atkinson (offrant un excellent rendement de 41%) et un puissant moteur électrique de 136 ch, alimenté par une batterie assez grosse pour le segment (1,83 kWh, contre 1,2 pour la Clio et 0,8 pour la Yaris). Le tout associé à une boîte automatique à 3 rapports.

Lorsque la batterie est suffisamment chargée, la voiture démarre en électrique, mode sur lequel la MG3 tient plus longtemps et accélère plus fort que ses rivales. De 60 à 80 km/h environ, le moteur thermique se réveille ; pas pour animer les roues, mais juste pour servir de générateur afin de charger la batterie (mode hybride en série). Les roues restent alors entraînées par le moteur électrique au couple instantané et généreux (250 Nm).

Au-delà de 80 km/h environ, le moteur thermique est directement relié aux roues via la boîte de vitesses. Si vous pressez à fond l’accélérateur, les moteurs à essence et électrique unissent leur force (hybride parallèle) et envoient jusqu’à 194 ch/425 Nm dans les roues avant. Même si on n’a pas l’impression d’en avoir autant sous le pied, cette petite chinoise passe de 0 à 100 km/h en 8,0 secondes, contre 9,3 secondes pour la Clio hybride 141 ch et 9,2 pour la Toyota Yaris 130 ch.

Consommation MG3

Dans tous les cas, la transition entre les modes thermique et électrique s’effectue avec une grande douceur. Côté consommation, nous avons relevé une moyenne de 4,3 l/100 km sur un parcours mixte ville/route avec un peu d’autoroute. Officiellement, MG annonce 4,4 l/100 km en WLTP et des émissions de CO2 de 100 g/km.

Agile mais un peu ferme

Notre essai mené sur des routes assez rectilignes n’a pas vraiment permis de tester en profondeur la tenue de route de cette citadine hybride de 1.285 kg, mais on a apprécié la précision de la direction et un comportement qui semble agile, avec une motricité très correcte (pneus sud-coréens Kumho) malgré la violente pluie qui s’abattait lors de ce test. Les mouvements de caisse semblent bien contenus, mais la suspension manque un peu de filtrage, notamment sur les raccords de bitume. Sans être inconfortable, cette MG n’a pas le moelleux d’une Clio.

Quel est le prix de la MG3 ?

Cette hybride « puissante » débute à 20.985 € (Standard), soit le prix d’une simple citadine à essence, avec déjà un très bel équipement : clim’ auto, GPS, caméra de recul, cruise-control adaptatif. La Comfort (22.485 €) offre en plus les jantes alu de 16’’, 6 haut-parleurs au lieu de 4, les rétros chauffants et rabattables électriquement, ainsi que la ventilation à l’arrière. La Luxury (24.985 €) y a joute les phares LED, l’accès/démarrage mains libres, le capteur de pluie, le volant et les sièges avant chauffants, ainsi que la caméra à 360°.

À titre de comparaison, la Clio hybride coûte de 22.400 à 28.000 € ; la Toyota Yaris s’affiche actuellement ristourne déduite entre 24.415 et 30.270 € ; et la Honda Jazz coûte entre 28.970 et 31.970 €.

La MG est couverte par une généreuse garantie de 7 ans ou 150.000 km, mais devrait par contre se revendre moins chère que ses rivales en occasion, à cause d’une image de marque moins valorisante.

Cette MG3 n’est pas une « chinoiserie » mais un bon produit, à la technique hybride aboutie. On lui reproche juste un intérieur tristounet et trop plastique, ainsi qu’un confort un peu tendu. Le rapport prix/équipement est très intéressant, mais pour environ 10% de plus, une Clio hybride est plus valorisante et confortable sans être moins sobre, et elle devrait aussi conserver une meilleure valeur de revente. L’Europe résiste encore…