François Piette

27 JUL 2016

Vidéo : Cette Ferrari va vous ensorceler

Voici une Ferrari 268 SP de 1961, dont seuls 6 exemplaires furent produits. Dotée d’un remarquable historique, elle devrait battre quelques records lorsqu’elle passera sous le marteau les 19 et 20 août 2016 !

En 1960, Ferrari réplique à ses concurrents Cooper et Lotus. C’en est terminé des voitures de course à moteur avant, Ferrari réplique enfin avec des voitures à moteur arrière qui garantissent une bien meilleure agilité. Les Formule 1 et prototypes d’endurance sont donc enrobés d’une toute nouvelle carrosserie et se voient motorisés par un V6 maison, qui animera plus tard les Fiat Dino et autres Dino 246 GT.

Spectacle assuré

Après des débuts encourageants, Ferrari décide d’aller une étape plus loin. Les barquettes de compétition sont revues par Fantuzzi qui les transforment et les rend plus lisses et plus sensuelles que jamais. Sous le capot, Ferrari inaugure un V8 d’une cylindrée de 2,4 litres. Un moteur qui se révélera vite décevant et qui fût remplacé dans la foulée par une version réalésée à 2,6 litres… D’où le nom « 268 », se référant à la fois à la cylindrée et au nombre de cylindres.

0798

Originellement équipé d’un V8 de 2,4 litres, l’exemplaire qui nous occupe (châssis 0798) fût rapidement motorisé par l’évolution de ce V8 portée à 2,6 litres qui promettait 265 chevaux. La carrosserie fût également adaptée et dans la foulée, Ferrari engage cette voiture aux 24 heures du Mans de 1962. Après 230 tours, les pilotes Giancarlo Baghetti et Ludovico Scarfotti abandonnent sur problème d’embrayage. Plus tard, la voiture fût vendue au célèbre Luigi Chinetti qui l’engagea dans son écurie de course nord-américaine, la NART (North American Racing Team).

Jusqu’en 1964, la voiture fût engagée dans de nombreuses courses où elle brilla, terminant régulièrement dans le top 3 de sa classe. En janvier 1964, la voiture fût revendue à un pilote privé, Tom O’Brien, qui n’arrêta pas la carrière sportive de ce modèle, puisqu’il se présenta dans diverses courses locales, étoffant d’autant le palmarès de « 0798 ». En 1965, Tom O’Brien revendit la voiture à l’un de ses employés qui, pour sa part, fût moins brillant et qui connût deux casses moteur. C’en est trop : Luigi Chinetti refait le moteur et reprend à nouveau la voiture.

En 1969, la voiture entame une carrière nettement plus paisible, au sein de la collection renommée du français Pierre Bardinon qui possède notamment le circuit du mas du clos. Dans les années 1970, M. Bardinon entame un processus de restauration complet et retourne chez Fanuzzi pour lui redonner son aspect originel. Il la préserva jusqu’en 1996 où elle fût revendue à son propriétaire actuel et qui l’exhiba à diverses rétrospectives.

Pièce maîtresse

Cette Ferrari est donc un jalon important dans l’histoire de la marque, avec son V8 en position centrale arrière. Une voiture, semble-t-il, étonnement facile et délicate à piloter et dont les performances du V8 ont encore de quoi étonner, quelque 55 années plus tard. Sans aucun doute, il s’agira de la pièce maîtresse de votre collection ! Reste que pour pouvoir se l’offrir, mieux vaut compter plusieurs dizaines de millions d’euros de disponible sur votre compte : c’est du moins, notre estimation !

La maison RM Sotheby’s la présentera aux enchères les 19 et 20 août dans le cadre de sa vente à Monterey. Il s’agit, à n’en pas douter, de l’une des vedettes de cette vente avec cette Alfa Romeo 8C 2900B de 1939.

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