Mercedes S500 Cabriolet : Douceur de vivre

A bien regarder le marché, les vrais cabriolets de très haut de gamme à 4 vraies places ne sont pas très courants : on en voit chez Bentley et chez Rolls-Royce, il y a également la BMW Série 6 Cabriolet et dans une moindre mesure, la Maserati GranCabrio, mais c’est à peu près tout ! Mercedes vient donc raviver le segment avec un modèle omnipotent, dérivé de l’autoproclamée, « meilleure voiture au monde » : la Classe S !

Plus, ce n’est pas forcément mieux !

A vrai dire, et pour être parfaitement honnête, la Classe S Cabriolet n’est pas entièrement neuve pour vous, chers lecteurs. Nous avons en effet, déjà eu l’occasion de nous glisser derrière le volant de la version 63 AMG, dont le tout puissant V8 de 585 chevaux implique un budget pour le moins colossal. A l’époque, cette mouture nous avait grandement impressionnés, mais son supplément de prix par rapport à la version de « base » (50.000 € environ !) nous semblait un brin exagéré. Voyons donc voir si le modèle « d’accès » est déjà suffisant.

Ticket d’entrée costaud !

« Ticket d’entrée » : il faut le dire vite, car la plus petite mécanique disponible avec cette Classe S Cabriolet est un V8 biturbo essence de 4,7 litres. Un moteur déjà très copieux, comme vous vous en doutez, car survolté par une paire de turbos et développant la bagatelle de 455 chevaux. Mais c’est surtout le couple de 700 Nm qui impressionne et qui transite sur les roues arrière via une boîte automatique à 9 vitesses ! En dépit d’une masse supérieure à deux tonnes, la mécanique expédie le paquebot à 100 km/h en seulement 4,6 secondes ! Alors, toujours tenté(e) par la version AMG ? Certes, contrairement à cette dernière, la 500 n’est pas disponible avec la transmission intégrale.

Le tour du proprio

Mais avant de faire parler la poudre, faisons le tour du propriétaire. Les plus de 5 mètres de carrosserie sont joliment dessinés et n’attirent pas trop les regards. Un tel encombrement n’est toutefois pas évident à manier dans les ruelles étriquées et ne se justifie même pas par une habitabilité intérieure ou un coffre particulièrement spacieux. En effet, l’espace à bord est royal aux places avant, mais plutôt restreint pour les passagers arrière. Quant au coffre, avec 350 litres, il se révèlera sans doute insuffisant pour un voyage d’une semaine en amoureux. D’autant que son accès n’est pas des plus aisés !

Environnement

Si l’habitabilité n’est pas aussi généreuse qu’espéré, l’environnement, lui, se révèle particulièrement convaincant ! Vous voilà plongé dans un univers de cuir, de bois et à la finition irréprochable. L’équipement est bien entendu à la hauteur des événements, avec tout le superflu nécessaire, en ce compris l’assistance de conduite dans les embouteillages, l’immense écran multimédia, la stéréo symphonique et autres coquetteries dignes de ce niveau de gamme.

On vous emmène ?

Une fois en mouvement, cette Classe S ne met pas longtemps avant de vous séduire complètement. Le V8 fait effectivement oublier la masse de l’ensemble et délivre des poussées saisissantes. L’accompagnement sonore est tout aussi délicieux, avec un grondement sourd, suggestif, mais bien contenu. Point de brutalité ici, vous êtes plongés dans un monde de douceur, où la main de fer n’attend qu’une inflexion de votre jarret pour vous propulser où bon vous semble. Les 130 chevaux supplémentaires de la version AMG ? Ils semblent parfaitement superflus…

Confort suprême

Mieux que cet ensemble moteur/boîte d’une grande douceur : le confort et le filtrage. L’amortissement adaptatif vous isole des imperfections routières, alors que l’isolation sonore est stupéfiante pour un cabriolet à capote souple ! Et lorsque vous rabaissez cette dernière, la Classe S déploie alors ses saute-vent intégrés pour mieux épargner les remous à ses occupants.

Comportement routier

Au volant d’un tel paquebot, l’envie de titiller la pédale de droite est vite oubliée. Pourtant, même en condition de conduite plus « virile », la Classe S Cabriolet ne se désunit pas et affiche une précision respectable, en dépit d’un encombrement handicapant. N’en faites évidemment pas trop, car la masse de plus de deux tonnes pourrait rapidement se rappeler à votre bon souvenir.

Prix

Vous vous en doutez certainement, le tarif de ce modèle d’accès n’a rien de prolétaire : 144.232 €. Si vous rajoutez les inévitables options, l’évanouissement n’est pas loin ! A la pompe, le V8 de cette version se montre un peu plus sobre que celui de l’AMG, avec une moyenne relevée de 13 l/100 km. Enfin, sachez que Mercedes annonce des émissions de CO2 de 199 g/km.

Conclusion

Bercé(e) par une suspension d’une rare douceur, vous voilà isolé(e) des agressions du monde extérieur. Alors que le siège vous masse efficacement et que la stéréo diffuse votre morceau favori avec un rendu rare, votre pied droit chatouille délicatement une pédale capable de vous catapulter sur Mars, mais dont vous n’utilisez que quelques petits pourcents du potentiel. A cela, le moteur répond par un grondement étouffé et satisfait. Le temps s’éclaircit ? Une pression sur le bouton ad-hoc et la capote s’ouvre magistralement, alors qu’une machinerie sophistiquée se met en branle pour vous éviter tout remous désagréable. Non, vraiment, c’est du grand art. Et cette version est déjà plus que amplement suffisante ! Hélas, même dans sa version d’accès, ce modèle ne s’adresse qu’à une certaine élite…