Tandis que la concurrence semble enfin commencer à s’organiser, Tesla continue son électrisante démonstration. En attendant de mettre la main sur la petite Model 3, on s’est ainsi glissé au volant du SUV XXL Model X. L’occasion de faire le point sur la « cible » que veulent abattre tous les futurs SUV électriques des blasons traditionnels !
On a beau avoir déjà essayé des centaines de voitures de marques différentes, il faut bien avouer qu’on se retrouve finalement toujours dans un univers globalement familier. La présentation, dans son ensemble, reste toujours plus ou moins équivalente et les sensations mécaniques éprouvées s’avèrent, avec plus ou moins d’intensité en fonction de la cavalerie offerte bien sûr, aussi globalement identiques. Au sein de cet univers automobile de plus en plus formaté, Tesla joue, par contre, clairement les trublions !
Quelques mois après avoir été impressionné par l’ergonomie et les performances de la Model S, on se retrouve donc au volant de l’autre modèle siglé Tesla actuellement proposé sur notre marché : le SUV/monovolume à 5, 6 ou 7 places siglé « X ». Comme les goûts et les couleurs ne se discutent pas, selon l’expression consacrée, on ne reviendra pas sur le profil (un peu pataud, non ?) de l’engin. Par contre, indéniablement, on ne passe pas inaperçu à son volant ! Surtout quand on ouvre ses portes arrière « Falcon » qui se déploient telles les ailes d’un rapace prêt à l’envol ! L’effet « waou » est assuré ! Et, finalement, l’aspect pratique plutôt bien étudié. En tous les cas, pour attacher des enfants à l’arrière, c’est très simple ! D’autant plus que lesdits enfants, captivés par la cinématique des portières, restent en outre bouche bée et ne bougent plus un cil ! Clic, c’est parti !
Si l’on a déjà eu l’occasion de monter à bord du Model S, on ne sera pas dépaysé. On retrouve le même « cerveau central » permettant de gommer la totalité des commandes traditionnelles sur la planche de bord. Autrement dit un écran, en position portrait, format XXL à l’ergonomie inspirée de l’univers de la téléphonie mobile. Même si l’on n’est pas accro aux dernières technologies, on naviguera très facilement à bord de ce système intuitif. Tout se règle et se configure du bout des doigts.
Assis à l’avant, on a l’impression d’évoluer à bord d’un loft new-yorkais. Si vous préférez l’ambiance, sombre et confinée, d’un appartement parisien, vous serez déçu ! Ici, le gigantesque pare-brise qui s’étire loin au-dessus des passagers avant confère une grande impression d’espace. Un peu trop même, on se sent finalement un peu perdu et tout petit à bord ! Même sensation d’espace en se glissant aux places arrière : elles sont très spacieuses et très confortables. Notre modèle d’essai n’était pas équipé des deux strapontins transformant le Model X en 7 places, on ne pourra par contre pas juger de ses qualités de transporteur de troupe. Par contre, remarquons tout de même que les deux coffres du Model X libèrent un volume de chargement à faire pâlir n’importe quelle camionnette ! On peut charger 736l de bagages dans le coffre arrière… et encore 178l en sus sous le capot avant en cas de besoin. Voilà qui devrait être largement suffisant pour partir en vacances !
Partir en vacances avec une voiture électrique ? Oui, pourquoi pas ! En tous les cas, on peut déjà envisager la grande majorité de ses trajets quotidiens sans rouler avec la peur de la « panne » au ventre. Tesla propose deux packs de batterie différents pour son Model X : 75 ou 100 kWh. Ce qui correspond à des autonomies « officielles » NEDC de respectivement 417 ou 565 km. Dans la pratique, en optant pour le plus gros pack de batterie comme celui de notre modèle d’essai, on peut tabler sur environ 400 km d’autonomie réelle puisqu’il est possible de conserver une consommation moyenne tournant autour des 25 kWh/100 km en roulant calmement, sur des grands axes. Mais en étant moins économe avec ses électrons, la consommation moyenne tirera vers les 30 kWh/100km (et l’autonomie entre les 300 et 350 km).
Une borne domestique permet ensuite facilement de recharger sa Tesla pendant la nuit à la maison (sur une prise classique, c’est a priori aussi possible mais vu la taille du pack de batterie il faudra alors être patient !). Mais si l’on souhaite effectuer de plus grands déplacements, on pourra aussi utiliser le réseau de « Supercharger » de Tesla. S’ils ne sont pas (encore) hyper-nombreux dans notre pays, force est de constater que leur efficacité est assez impressionnante. Durant notre essai, nous avons eu l’occasion de recharger à l’allure de « 380 km/h » ! Autrement dit : récupérer plus de 300 km d’autonomie en seulement 50 minutes. Mais si, par chance, les circonstances permettent de disposer de la capacité maximale du Supercharger (si aucune autre voiture n’est branchée en même temps, par exemple), on peut aller théoriquement jusqu’à 540 km/h. Soit de quoi récupérer près de 300 km d’autonomie en seulement 30 minutes ! Et comme ces « Superchargeurs » sont intelligemment disposés sur le sol européen, cela permet d’envisager de partir à l’étranger (certes moyennant un peu plus de concessions qu’avec un SUV diesel…) à l’occasion.
Peu importe le pack de batterie retenu, on jouira en série de la transmission intégrale en commandant un Model X. En l’absence de lien mécanique entre les trains, cette transmission intégrale repose sur l’intégration de deux moteurs électriques : un par essieu. D’où le « D » pour « Dual Motor » dans l’appellation. On dispose alors déjà d’un peu plus de 420 ch sous le pied droit. Mais si, vraiment, on le souhaite, on pourra aussi commander la variante siglée « P » qui développe plus de 600 ch ! Nécessaire ? Honnêtement, vu la façon avec laquelle on s’engonçait déjà dans les sièges avec la « simple » X 100 D, opter pour la X P 100 D ne s’avère pas vraiment indispensable… En tous les cas, cela augmente la facture de 123.280€ à 159.430€. Pour être complet, notons que le Model X 75 D est disponible, quant à lui, à partir de 103.630€.
L’attrait fiscal, indéniable, du Model X est loin d’être sa seule qualité ! Hormis quelques légers détails, comme une climatisation trop bruyante et une finition inférieure aux standards allemands par exemple, force est de constater que le produit est très abouti. À l’usage, il faudra juste s’habituer à son gabarit qui semble davantage taillé pour le pays de l’Oncle Sam qu’à celui de nos « petites routes ». Mais le contenu technologique (notamment les performances offertes et l’autonomie réelle proposée) ainsi que l’agrément de conduite général offerts sont indéniables.
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