Peu diffusée en Europe malgré une carrosserie
unanimement reconnue comme charismatique, la précédente génération d’Optima
souffrait d’une gamme mécanique limitée. Avec la nouvelle mouture, lancée fin
2015, on a d’abord craint de voir l’histoire se répéter. Uniquement proposée en
berline et avec une seule motorisation 1.7 CRDi, la grande Kia ne laissait pas
vraiment beaucoup de choix…
Depuis, Kia a corrigé le tir. L’Optima se
décline pour la première fois en break et va même jusqu’à couronner son offre
mécanique d’un 2.0 l turbo essence de 245 ch. Mais ce n’est pas tout :
afin de séduire la clientèle sensible aux émissions de CO2, l’Optima ajoute une
corde hybride rechargeable à son arc. Avec son homologation officielle de
seulement 37 g/km voire 33 g/km pour la nouvelle version break, la Coréenne se
permet de « coiffer » la Volkswagen Passat GTE (à partir de 38 g/km),
sa principale rivale.
Finition,
équipement : avantage Volkswagen
En s’installant à bord de nos deux paquebots,
on remarque directement que la Volkswagen se démarque par son instrumentation
plus technologique et moderne, ainsi que par sa finition plus soignée. Si la
présentation de l’Optima reste globalement plus classique et qu’il faut encore
composer avec certains plastiques moins flatteurs (notamment autour du combiné
de climatisation), on appréciera tout de même sa planche de bord à l’ergonomie
simple et fonctionnelle.
La Volkswagen peut également offrir davantage
d’équipements pour les clients qui le souhaitent. On pourra alors vraiment flirter
avec l’univers premium en commandant en sus l’affichage tête-haute,
l’amortissement piloté ou un siège conducteur massant. Des attentions
non-disponibles chez Kia. Mais l’Optima PHEV se rattrape avec une dotation de
série bien plus généreuse. On y reviendra.
Confort :
égalité
Même si la Passat n’est pas vraiment du genre
chétive, la Kia Optima s’étend sur encore davantage de centimètres ! On se
retrouve face à 4,85m de carrosserie pour la Coréenne contre 4,77 pour
l’Allemande. Inutile de préciser que l’espace habitable est royal dans les deux
cas. Au moment de réaliser notre confrontation, Kia n’avait pas encore ajouté
la motorisation hybride rechargeable à la silhouette break Sportswagon de son
Optima.
La coréenne perdait alors de nombreux points
pratiques sur le plan de la modularité puisque la berline, stockant ses
batteries le long de sa banquette arrière, imposait des dossiers fixes. La
nouvelle version Sportswagon PHEV y remédie et propose des dossiers arrière
rabattables 40/20/40. Tant chez VW que chez Kia, les batteries rognent un peu
sur le volume de coffre disponible. Mais sur les versions breaks, on dispose toujours
d’un volume suffisant : 440 l chez Kia et 483 l chez VW.
Moteur :
avantage Volkswagen
La Passat GTE emprunte sa chaine cinématique
à sa petite sœur, la Golf GTE, en l’adaptant à son gabarit supérieur. En
l’occurrence, on retrouve ici sous le capot un 1.4 TSI turbo essence de 156 ch
couplé à une machine électrique de 115 ch via la boîte à double embrayage DSG à
six rapports. L’Optima PHEV fait quant à elle confiance à un moteur
atmosphérique et une boîte automatique, à savoir, un 2.0 l essence de 156 ch et
un module égrenant 6 rapports. La machine électrique développe de son côté, 68
ch. Au final, on dispose d’une cavalerie cumulée de 205 ch et 375 Nm en cas de
besoin chez Kia contre 218 ch et 400 Nm chez VW.
À l’usage, le groupe motopropulseur de la
Passat se révèle plus « nerveux », performant et réactif. Le
traditionnel exercice de 0 à 100 km/h, par exemple, ne réclame que 7,4 s au
volant de la Passat contre 9,4s avec l’Optima dont le moteur thermique,
atmosphérique, se montre plus linéaire.
Comportement
routier : avantage Volkswagen
En mode « boost », le bloc 2.0 l de
l’Optima se montre également un peu moins flatteur à l’oreille que le 1.4 l
turbo de la Passat. Mais il faut bien avouer que l’on est davantage incité à
rouler de manière posée et calme au volant de la Kia qui affiche un
comportement routier plus placide voire pataud.
La Passat affiche un amortissement plus
efficace et digère mieux la surcharge pondérale liée à sa batterie (+ 300 kg
environ). Dommage, en outre, que les sièges de l’Optima n’offrent pas un
meilleur maintien latéral et que le rendu de sa direction soit trop artificiel.
Les amateurs de conduite préféreront cravacher la Passat, surtout une fois son
mode « GTE » enclenché !
Budget :
avantage Kia
Si la berline Optima PHEV s’affiche à 45.490 €,
Kia profite de la phase de lancement de sa version break pour en diminuer le
prix à « seulement » 43.740€. Voilà qui permet à la coréenne
d’afficher un prix d’attaque de quasiment 5.000€ inférieur à celui de la Passat
Variant GTE facturée 48.030€ (48.530€ pour la version Business un peu mieux
équipée). Pour ce tarif, on profite en outre d’un équipement en série plus
généreux chez Kia : système d’info-divertissement avec navigation, phares
LED à allumage automatique, capteur de pluie, anti-dévoiement, surveillance des
angles morts, reconnaissance de la signalisation routière, caméra périphérique,
sièges avant et arrière chauffants (et même ventilés à l’avant !), sièges
en cuir, installation Hifi Harman Kardon…
La Kia Optima PHEV Sportswagon offre en sus,
un pack de batterie de plus grande capacité (11,6 kWh contre 9,8 kWh sur la
berline). Ce qui permet dans la pratique de jouir d’une autonomie électrique
supérieure à celle de la Passat Variant GTE (9,9 kWh) et d’afficher une
consommation moyenne d’essence inférieure. D’autant plus que le 2.0 l atmo’
coréen, plus placide, se montre un peu moins gourmand que le 1.4 turbo
allemand.
Conclusion :
avantage Volkswagen
La Volkswagen Passat GTE présente une
finition plus soignée et peut proposer un équipement optionnel encore plus
pléthorique. Avec son mode GTE explosif et son comportement plus dynamique, la
VW permet également d’offrir un petit supplément de sportivité à la conduite
hybride. Cela dit, a priori, on n’achète pas vraiment une voiture hybride
rechargeable pour se lancer à l’attaque de petites routes sinueuses, le couteau
entre les dents ! Mais plutôt pour jouir d’un confort de marche
confortable (absence de bruit, reprises vigoureuses…), d’avantages fiscaux et
d’une consommation réelle la plus basse possible. Et sur ces trois plans, la
Kia Optima fait mieux que de se défendre !