Smart Electric Drive : Cette fois, c'est la bonne

En 1998, lorsque les premières smart sont apparues sur le marché, on ne parlait pas encore beaucoup d’électricité. Pourtant, cette petite voiture, mesurant à peine plus de 2,5 mètres de long et capable de se garer face au trottoir, avait été développée dès le début pour être équipée de batteries alimentant un moteur électrique. Pas étonnant, donc, que dix ans plus tard, une centaine de smart fortwo electric drive sillonnent les rues de Londres. Il s’agissait de la première génération. Enthousiasmante, certes, mais avec un défaut rédhibitoire : sa batterie d’ancienne génération (type Na NiCL) nécessitait une température de service de 280 degrés. Il fallait donc la chauffer et prévoir un boîtier d’isolation, un peu comme une bouteille thermos. La puissance du moteur était au rendez-vous (20 kW), mais pas l’autonomie, ni la longévité (cycles de charge). Alors, les ingénieurs ont continué à travailler pour donner naissance à la seconde génération de fortwo electric drive.

Autonomie en progrès

Cette nouvelle smart électrique, nous avons eu la possibilité de la prendre brièvement en main en conditions réelles de circulation dans le centre urbain de Palma de Majorque. Depuis mi-novembre 2009, elle sort des chaînes de montage de l’usine française de Hambach. La principale différence par rapport à sa devancière concerne la batterie. Plus besoin de bouteille thermos : la technologie lithium-ion fonctionne à température ambiante et offre davantage d’énergie exploitable dans un même volume. Et comme la dimension de cette batterie est identique à celle de la précédente, l’autonomie est en progrès : 135 kilomètres au lieu de 100. Du moins sur le papier…

Habitabilité préservée

Extérieurement, cette smart fortwo electric drive de seconde génération se reconnaît à sa peinture verte sur les jantes, les coques de rétroviseurs et les différents éléments de personnalisation. La cellule de sécurité tridion s’habille également de vert. Signe distinctif du mode de propulsion écologique du véhicule, le monogramme « electric drive » est apposé à la base du rétroviseur et à l’arrière de la voiture. Dans l’habitacle, cette smart électrique ne se refuse rien. Climatisation, radio-CD, direction assistée, rétroviseurs électriques dégivrants, volant et pommeau de levier de vitesse recouverts de cuir… tout y est. Une autre particularité de cette voiture est de ne faire aucune concession en matière de volume exploitable. La batterie est logée dans le soubassement, entre les essieux, là où on trouve habituellement le réservoir. Résultat : le moteur électrique n’empiète nullement sur l’habitabilité du véhicule ni le coffre qui conserve exactement les mêmes dimensions que celles d’une fortwo à moteur thermique.

Sifflement persistant

Au moment de démarrer la voiture, on est toujours un peu surpris de n’entendre aucun bruit. Du moins à l’arrêt, car une fois en mouvement, on est surpris par l’omniprésence du son (une sorte de sifflement) émis par le moteur électrique. Pour le reste, le moteur à aimant permanent de 30 kW assure un fonctionnement particulièrement vif, surtout au démarrage. Le couple de 120 Nm est disponible immédiatement, ce qui permet à cette smart de passer de 0 à 60 km/h en 6,5 secondes. Du coup, on n’est jamais distancé dans la circulation, du moins tant que la vitesse reste limitée (la smart electric drive est bridée à 100 km/h). Par contre, là où nous sommes quelque peu sceptiques, c’est au sujet des 135 kilomètres d’autonomie annoncés. Lors de notre prise en main, nous avons parcouru une dizaine de kilomètres et épuisé environ 10% de la charge sans jouer excessivement avec la pédale d’accélérateur. Il semble donc que, dans la pratique, l’autonomie tourne plutôt autour de 100 kilomètres, ce qui est d’ailleurs largement suffisant puisque la distance moyenne parcourue dans les zones urbanisées est de 30 à 40 kilomètres par jour.

A quel prix ?

Au total, cette année, environ 1.000 smart fortwo electric drive seront mises en service à Paris, Rome, Milan, Pise, Madrid, Hambourg ainsi qu’en Suisse. Et en Belgique ? Difficile d’obtenir une réponse précise, mais il semble que quelques exemplaires puissent être commercialisés cette année encore auprès des flottes. A quel prix ? Si les coûts d’exploitation sont particulièrement faibles (aux alentours de deux euros aux cent kilomètre), le prix de fabrication reste très élevé. Du coup, smart va privilégier les formules de leasing opérationnel (all inclusive). On parle de 700 euros par mois, ce qui correspond au prix d’une grosse berline de luxe. Il faudra donc compter sur les subventions, déductions fiscales et autres exemptions de taxes pour rouler en voiture électrique, du moins dans un premier temps. A Monaco, par exemple, l’achat d’un véhicule électrique est subventionné à hauteur de… 9.000 euros ! Qui a dit qu’on ne prêtait qu’aux riches ?