Jean-Francois Christiaens

26 OCT 2018

Concept oublié : Mercedes‑Benz Auto 2000, la frugalité façon 80's

Relevant le défi du Ministère Allemand de la recherche et de la technologie, Mercedes-Benz créa en 1981 un concept « basse consommation » propulsé soit par un… V8 essence, un 6 cylindres diesel ou une turbine à gaz ! Autre temps, autre mœurs…

À la fin des années 70, la crise du carburant bat son plein dans le monde entier. Le gouvernement allemand décide alors de lancer son projet Auto 2000 via son Ministère de la recherche et de la technologie. La demande est simple : développer une motorisation qui consomme au maximum 11 l/100 km pour un véhicule tarant à 2.150 kg. Pour une voiture plus légère (de 1.250 à 1.700 kg), la limite était fixée à 9,5 l/100 km.

Aérodynamique perfectionnée

Mercedes-Benz décida de relever le défi en modifiant une de ses Classe S (W126). Le concept baptisé Auto 2000 reçoit une face avant modifiée, des essuies glaces dissimulés et, plus important encore, une « Kamm-tail ». Cette partie arrière à la ligne fuyante a pour objectif de réduire la trainée dans l'air. Le travail des ingénieurs paye car l'Auto 2000 affiche un coefficient de pénétration dans l'air de seulement 0,28. À titre de comparaison, la CLA actuelle (33 ans plus jeune) présence un Cd de 0,23.

Moteurs à pistons

Au lieu de se cantonner à une seule solution, Mercedes-Benz a étudié trois motorisations pouvant, théoriquement, atteindre les objectifs. La première version basse émission était propulsée par…un V8 essence ! D'une cylindrée de 3,8 litres, il était équipé de la désactivation de cylindre, une technologique qui vient à peine d'apparaître en production. La marque expérimente également côté diesel avec un 6 cylindres 3,3 litres équipé de deux turbos. À une vitesse stabilisée de 120 km/h, il consomme 7,5 l/100 km. Du jamais vu… pour l'époque !

Turbine à gaz

Le moteur turbine n'est (vraiment) pas connu pour sa frugalité, tout pilote d'hélicoptère vous le confirmera. Pourtant, Mercedes décide d'en étudier la faisabilité grâce à sa combustion « propre », son faible poids et ses dimensions compactes. De plus, une turbine ne nécessite pas de système de refroidissement à eau. Malgré ses avantages, l'appétit de la turbine était trop important et son application dans l'automobile a été rangée au placard…à jamais.

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