Jean-Francois Christiaens

7 NOV 2019

Essai : Ford Ranger Raptor, la Focus RS des champs !

Bien sûr, concevoir une version sportive sur base d’un pick-up semble assez éloigné des priorités actuelles du secteur automobile ! Mais on doit quand même l’avouer : on s’est amusé comme un gamin au volant du Ranger Raptor toute la semaine ! C’est grave, docteur ?

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Confidentiel dans ses précédentes vies, le pick-up Ranger de Ford a vu ses ventes exploser en Europe depuis l’introduction de sa dernière génération jusqu’à devenir le pick-up le plus populaire sur le Vieux Continent. En plus de nouveaux équipements/motorisations, le millésime 2019 vient renforcer son attractivité avec une surprenante (pour ne pas dire « politiquement incorrecte » !) version sportive élaborée par le département Ford Performance. Celui-là même qui a développé, par exemple, les fameuses versions RS de la Focus, rien que ça !

Prêt à mordre !

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Quand on se retrouve face à la bête, impossible de ne pas afficher un sourire d’excitation. Qu’on aime ou pas ce genre de véhicule, impossible en effet de nier une certaine présence à ce Raptor. Sa calandre agressive, ses ailes élargies, ses pneus XXL développés spécialement par BF Goodrich et sa peinture de guerre (les stickers sont en option) donnent le ton !

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Ambiance sport

L’ambiance sportive se poursuit à l’intérieur. Après avoir réussi à grimper à bord (la garde au sol est encore rehaussée de 5,1 cm par rapport au Ranger classique !), on s’installe sur de beaux sièges baquets offrant un excellent maintien. Et on se retrouve avec un volant intégrant un rappel de point milieu rouge vif ! Un détail plutôt rare à bord d’un pick-up… D’autres petites attentions viennent renforcer l’ambiance sportive comme des compteurs spécifiques mais aussi des palettes au volant. D’emblée, on sent qu’on est loin des préparations « bricolées » en après-vente comme c’est parfois le cas chez la concurrence… Et encore : le meilleur est à venir !

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Préparation sérieuse

Car le Ranger Raptor, ce n’est pas qu’une nouvelle série spéciale misant sur un look agressif pour justifier un prix s’envolant vers les sommets. Techniquement, Ford Performance a mis les petits plats dans les grands ! Cadre de châssis renforcé, voies élargies de 150 mm, amortisseurs Fox à longue course (+32 % à l’avant et +18 % à l’arrière), bras de suspensions en aluminium à l’avant, nouvelle suspension spécifique à l’arrière, freins renforcés… Là, on ne rigole plus : la préparation est sérieuse ! On est loin d’un Isuzu D-Max AT35… dont la direction assistée se met en sécurité lors des manœuvres à cause de ses pneus ballons !

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Amortissement conciliant…

Dès les premiers mètres, on apprécie le confort d’amortissement offert par ces nouvelles liaisons au sol. Pas besoin d’attaquer des chemins en terre pour en profiter : le toucher de route du Raptor est plus conciliant que celui d’un Ranger. Revers de la médaille : la charge admissible dans la benne baisse sensiblement (620 kg contre +-1.000 kg) et la capacité de remorquage aussi (2,5 contre 3,5 t).

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… voire magique !

Mais c’est surtout sur des chemins défoncés que le Raptor dévoile tout son potentiel. Là, son amortissement devient carrément magique ! On survole les trous à des vitesses incroyables sans être secoué ! Dans ces conditions, le Raptor devient un vrai jouet. Laissé en mode propulsion (mais on peut bien sûr aussi verrouiller son différentiel central en cas de besoin), il nous gratifie alors de passages tout en glisse dans les graviers et saute dans les flaques de boue avec allégresse. Ok, c’est puéril (et ça va nous forcer à une sérieuse corvée nettoyage avant de le rendre !)… Mais force est de constater que c’est grisant !

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Attention à tout excès de confiance !

Si les pneus à crampons s’avèrent fantastiques dans ces conditions, on doit tout de même prévenir les potentiels acheteurs de cette « Focus RS des champs » : sur la route, par temps de pluie ou sur routes grasses, l’adhérence devient très moyenne. Alors, certes, à nouveau, c’est assez amusant de jouer aux équilibristes comme si l’on conduisait une vieilles Escort RS propulsion sur des routes de campagne dégagées… Mais mieux vaut alors avoir de solides notions de pilotage car c’est quand même un bébé de 5,37 m de long avec lequel on « valse » !

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On veut le 5 en ligne !

Contrairement à ce qu’on pourrait croire : le Raptor n’a pas droit au charismatique 5 cylindres en ligne 3.2 l proposé sur le Ranger. Il s’offre la nouvelle version bi-turbo du quatre cylindres 2.0 EcoBlue développant 213 ch/500 Nm de Ford. Alors, certes, s’il assure des performances déjà soutenues et gratifie ses passagers d’une sonorité nettement plus sympathique que les blocs agricoles d’autres pick-up, une version retravaillée par Ford Performance du 5 en ligne aurait été la cerise sur le gâteau ! Mais bon, on pinaille… D’autant plus que l’accord de ce moteur avec la récente boîte automatique à 10 rapports de Ford est excellent.

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Notre verdict

Le Raptor coûte 10.000 € HTVA de plus qu’un Ranger Wildtrack à motorisation équivalente (soit 48.225 € HTVA) tout en voyant ses qualités pratiques diminuer et son adhérence devenir plus précaire sur les routes grasses en raison de ses pneumatiques taillés pour l’aventure. Pour nos contrées, où il est plutôt rare de pouvoir évoluer en-dehors des rubans asphaltés, ce n’est donc peut-être pas le maitre achat de la famille Ranger. Mais pour donner la banane à son conducteur sur des pistes défoncées, c’est clairement le champion !

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