Sébastien Vanhouche

28 AVR 2022

Interview : 5 questions à Arnaud Charpentier, vice‑président stratégie produit de Nissan.

À l’occasion de notre première prise en main du Nissan Ariya et Qashqai e-Power, nous avons pu nous entretenir avec Arnaud Charpentier pour discuter de Nissan et son avenir.

VROOM.be : Aujourd’hui, la gamme Nissan ne compte pas de véhicule plug-in hybride et, à vous entendre, ce n’est pas près de changer. Pourquoi ne croyez-vous pas en cette technologie ? 

Arnaud Charpentier : « Tous nos clients ne vont pas se diriger vers du full électrique du jour au lendemain. Il va falloir une période de transition. Chez Nissan, on a voulu travailler sur une technologie électrifiée qui permette d’aller au plus près de l’électrique sans les inconvénients que sont l’autonomie, les temps et difficultés de chargement. On a donc développer l’e-Power avec lequel on se rend compte qu’on coche beaucoup de cases. Grâce à cette technologie, l’intérêt de développer l’hybride rechargeable a disparu.


Et puis, en termes d’utilisation, on voit que les gens achètent du PHEV mais ne l’utilisent pas à bon escient. Ce sont les gestionnaires de flottes qui le disent, en recevant leur note en fin de mois, ils voient que les PHEV ne sont pas chargés. On pense aussi qu’il y a énormément d’aides gouvernementales qui vont disparaître et qui maintiennent sous perfusion cette technologie. Pour toutes ces raisons, on a définitivement abandonné l’hybridation rechargeable au profit de l’e-Power dans lequel nous croyons beaucoup. »

VROOM.be : Vous étiez parmi les premiers à proposer une voiture l’électrique avec la Leaf. Pourquoi attendre aussi longtemps pour proposer l’Ariya ? 

A.C. : « On a été les premiers, on a engrangé énormément d’informations et on a énormément appris. C’est là qu’on s’est dit qu’il allait falloir changer un peu notre approche et nous sommes partis sur le projet Ariya et e-Power. Honnêtement, on a aussi pris le temps de passer à l’étape suivante. On ne s’est pas tellement préoccupé de la concurrence, mais plutôt de l’évolution du marché, ce qui était le plus important pour nous. Et puis le COVID n’a pas aidé, la cirse des semi-conducteurs non plus… Quand vous êtes coupés au milieu des essais hivernaux à cause du COVID et que vous devez envoyer les voitures à l’autre bout du monde pour les finir les tests, ça n’aide pas. »

VROOM.be : La Leaf est un véhicule « abordable » destiné au grand publique alors que l’Ariya se positionne comme un produit plus premium. Pourquoi ce choix des extrêmes ? 

A.C. : « Il y a des priorités d’investissement, mais si vous regardez ce qu’on a annoncé, un petit crossover et une voiture électrique en remplacement de la Micra arrivent prochainement. Donc petit à petit, on commence à occuper tous les espaces du marché. Et on va les occuper ! Car il y a encore plein d’autres nouveautés qui vont arriver, mais chez Nissan, on aime garder les bonnes surprises pour le dernier moment. »

VROOM.be : Nissan dispose en quelque sorte de 2 ADN : sportive avec les GT-R et Z, mais aussi crossover puisque vous étiez les premiers à proposer un SUV, le Qashqai. Est-ce l’un ces deux univers risque de disparaitre ? 

A.C : « Non, rien ne va disparaître, c’est un sujet que l’on va traiter assurément parce qu’on a construit une histoire assez extraordinaire autour de Z et GT-R. C’est quelque chose qu’on veut garder. Mais à quel échéance, ça, c’est encore à définir. On est attaché à ce caractère sportif. La preuve avec notre position forte en Formula E puisqu’on est le plus gros constructeur engagé en termes de volume et de couverture de marché. Et l’on souhaite que toute cette expérience bénéficie aux voitures de série. Rien n’à annoncer aujourd’hui, mais on verra de quoi l’avenir sera fait. »





VROOM.be : Justement, en parlant d’avenir, comment percevez-vous celui de Nissan en Europe ? 

A.C. : « On a une vision très claire de là où l’on veut aller. Il y a ce petit crossover électrique, basé sur le concept Chill-Out, qui va arriver d’ici quelques temps et qui sera fabriqué en Europe. Donc il y a une vraie volonté d’investir en Europe et l’Europe est et restera la région dominante de l’électrique au sein de l’entreprise et sur le marché de l’automobile en général. »

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