François Piette

5 OCT 2011

Jaguar SS100 : L’aurore d’un mythe…

Derrière ce regard d’une rare élégance se cache un mythe qui en entraîna un autre… La Jaguar SS 100 a écrit le premier chapitre d’un livre sans fin et au récit passionnant. Et cette introduction ne manque certes pas de piment !

L’âge d’or

1935. La firme anglaise SS Jaguar (pour Swallow Sidercar Company) met en production une berline racée baptisée SS 90 et au moteur de 2,5 litres. Un an plus tard, le châssis de cette honorable berline est raccourci et adapté à une carrosserie de roadster. De sport, il en est immédiatement question ! La ligne est svelte, tout à fait dans l’air du temps et évoque une sportivité évidente…

Mais pour qu’il soit question de sportivité dans l’expérience de conduite, les motoristes se sont remis à l’ouvrage ! Ils travaillent sur la culasse et réussissent à tirer quelque 30 chevaux supplémentaires du moteur, qui en développe, au total, une centaine. Mais face aux réalisations italiennes (Alfa Romeo) et françaises (Bugatti), ce roadster manque de panache… Qu’à cela ne tienne, le moteur 6 cylindres est élargi à 3,5 litres ! Techniquement, il accuse un certain retard : on ne trouve ni arbres à cames en tête, ni bloc en alliage, ni même compresseur pour fouetter la cavalerie… Peu importe, les 125 chevaux sont largement suffisants !

Performances étonnantes !

Testée par le magazine « Autocar », la SS 100 au moteur 3,5 l atteint la barre magique des 100 miles à l’heure (soit 160 km/h !) et abat le 0 à 100 km/h en 10,4 secondes ! Des performances banales aujourd’hui, à la portée d’une berline turbo mazoutée, mais ces chiffres ont été mesurés en… 1937 ! Alors peu importe l’absence de haute technologie sous le capot, les sensations, elles, sont bien présentes. Avec un comportement routier homogène et un moteur débordant de couple à la voix de baryton, le conducteur trouve largement de quoi se faire plaisir !

D’une ligne sensuelle, élégante à jamais, cette SS 100 est définitivement entrée dans la légende. Un statut de mythe amplifié par sa rareté : entre 1936 et 1941, on compte 198 exemplaires 2.5 l et 116 en 3.5 l. Un seul coupé est sorti des chaînes de l’usine.

Après la guerre, un nouveau chapitre est entamé avec la sulfureuse XK 120. Pour d’évidentes raisons de connotations inappropriées, les initiales « SS » sont abandonnées… Mais les griffes du félin se font toujours aussi acérées…
 

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