François Piette

3 JUN 2011

Envolées lyriques

La nouvelle Classe C Coupé sera probablement la dernière Mercedes à pouvoir s’adjoindre les services du fabuleux moteur V8 atmosphérique AMG. Autant en profiter…

Ah le moteur 63 de chez AMG… Depuis le temps qu’il fait le bonheur des amateurs de caractère bien trempé, de sonorité envoûtante et de puissance inépuisable. Et bien figurez-vous qu’il va disparaître. C’est la mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’il a une dernière fois droit au chapitre sous le capot de la nouvelle Classe C Coupé. Et nous, on s’en est donné à cœur joie sur le circuit de Monteblanco, à quelques coups de volant de Séville.

Pas très écolo

Mais pourquoi donc ce fabuleux moteur, qui a reçu le titre de « Engine of the Year » deux années consécutives (2009 et 2010), va-t-il passer à la trappe ? La réponse tien en deux mots : normes antipollution. D’ailleurs, s’il est encore de la partie sur ce nouveau modèle, c’est grâce à une sérieuse évolution de la transmission Speedshift à 7 rapports. Les ingénieurs ont en effet renoncé au convertisseur de couple et opté pour un embrayage humide compact. Concrètement, cette évolution technique permet de réduire les pertes inhérentes à une boîte de vitesses automatique et de réduire la consommation de manière substantielle : - 20% environ. Du coup, même si cette C 63 AMG Coupé n’a rien d’un chameau, elle stabilise sa consommation moyenne normalisée à 12 l/100 km (280 g de CO2/km). Bon, pour être honnêtes, on a tourné autour des 17 l/100 km durant tout notre essai routier (hors circuit, donc !). Mais quand on aime…

30 chevaux de plus

Il faut dire que notre version d’essai était équipée du Pack Performance qui fait passer la puissance de 457 (pour la version normale) à 487 chevaux. Le couple reste identique à 600 Nm, et on gagne un dixième sur le 0 à 100 km/h (4,3 s au lieu de 4,4 s). Les 30 bourrins supplémentaires de cette version hautes performances sont obtenus grâce à un transfert de technologie en provenance de la SLS AMG. Pistons forgés, bielles et vilebrequin de conception légère : la réduction des masses de ces composants permet au 8 cylindres atmosphérique de réagir avec encore plus de vivacité et d’aller titiller le rupteur avec un bonheur non dissimulé. Le Pack Performance AMG se caractérise également par des freins en carbone-céramique à étriers rouges et par un petit déflecteur en carbone sur le coffre. Sous le capot moteur, la tubulure d’amission variable est de couleur gris titane et, comme il se doit chez AMG, le technicien qui a suivi le montage du moteur de A à Z a apposé sa signature sur la culasse.

Frissons dans le dos

C’est donc avec cet impressionnant attirail que l’on s’est présenté sur la ligne de départ du circuit andalou. Pas facile de trouver une position de conduite satisfaisante avec le casque qui touche le ciel de toit, mais on ne peut pas tout avoir… Le simple fait d’appuyer sur le bouton « Start » donne déjà des frissons dans le dos. Sous la main droite, une petite molette permet de sélectionner les différents programmes de conduite. Oublions tout de suite le « C » (Controlled Efficiency), destiné à optimiser la consommation. On n’est pas là pour ça ! Restent « S » (Sport), « S+ » (encore un peu plus sport) et « M » (manuel). Une fonction « Race Start » pour démarrer en trombe est également disponible, mais mieux vaut éviter de s’en servir trop souvent, sous peine de faire souffrir la transmission.

ESP Sport

Devant nous, c’est une SLS AMG qui sert de pace car, histoire de prendre ses repères de freinage et de trajectoire. Ensuite, le rythme s’accélère. Malgré les freins en carbone-céramique, notre monture présente du fading et se met à vibrer, surtout lors du gros freinage en bout de ligne droite. Elle a probablement été malmenée lors des tours précédents, mais il en reste assez. Avec l’ESP branché, impossible de suivre la SLS ouvreuse. Le système « scotche » la voiture en sortie de courbe pour l’empêcher de dériver. Heureusement, AMG propose trois niveaux d’assistant de trajectoire : Normal, Sport et Off. Vu les vitesses de passage, mieux vaut être prudent et ne pas le déconnecter totalement. Le mode Sport est une bonne alternative. Il permet un survirage et n’intervient que son on va « vraiment trop loin ». Sécurisant et amusant à la fois. Quant à la boîte, elle est tout simplement parfaite, pour autant qu’on ait, là aussi, sélectionné le mode Sport. Elle rétrograde intelligemment dès la moindre sollicitation des freins, et les rapports passent en 100 millisecondes. Au rétrogradage, la fonction double débrayage est active. Pas vraiment très utile, ce gadget est par contre très valorisant au niveau de la sonorité. Evidemment, tout cela a un prix : plus de 78.000 euros, hors options. Pas vraiment très raisonnable, mais des bagnoles comme ça, on en redemande…
 

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