Essai : Suzuki Vitara Strong Hybrid, discrète efficacité

La nouvelle motorisation dite « Strong Hybrid » de Suzuki nous avait déjà fait bonne impression lors de notre première courte prise en main du Vitara millésime 2022 en juin dernier. Notamment grâce à un appétit en sans-plomb limité malgré la présence de la transmission intégrale optionnelle du modèle mis à notre disposition ainsi qu’un parcours d’essai vallonné exigeant. Une bonne impression confirmée maintenant par une semaine complète d’essai au volant de la version à deux roues motrices.

Micro ou full

Pour rappel, avec son nouveau millésime caractérisé notamment par l’arrivée de phares LED redessinés, le Vitara peut jouir de deux motorisations électrifiées différentes. Les clients peuvent soit opter pour le bloc 1.4 l turbo essence micro-hybride 48 volts bien connu du catalogue Suzuki en version 130 ch. Soit s’orienter vers le nouveau moteur « full-hybrid » du constructeur japonais. Une chaine cinématique articulée dans ce cas-ci autour d’un bloc 4 cylindres atmosphérique 1.5 l à taux de compression élevé (13:1) et capable de fonctionner en cycle Atkinson. Un gage de plus grande efficacité énergétique. Ce bloc thermique se couple à un moteur électrique de 24 kW (33 ch) au travers d’une boîte robotisée à 6 rapports. L’ensemble délivre alors une puissance totale de 115 ch et un couple maximal de 138 Nm.

Electrification peu encombrante…

Afin d’alimenter sa partie électrifiée en ions frais sans imposer la corvée de la « recharge » sur secteur, le Vitara Strong Hybrid récupère l’énergie lors des ralentissements pour la stocker dans une batterie lithium-ion de 840 Wh située sous le plancher du coffre. Ses dimensions restant réduites, on conserve un volume de chargement facilement exploitable de 289 l. Et la possibilité de replier les dossiers de la banquette (60/40).

… mais suffisante !

En route, le moteur électrique lisse efficacement les à-coups traditionnels des boîtes robotisées lors des changements de rapport sur cette mécanique hybride. On profite aussi de prestations suffisantes en cas de besoin, tout en conservant un agrément mécanique plus convaincant qu’avec certaines motorisations hybrides concurrentes donnant parfois l’impression de « pédaler dans la semoule » lors des fortes accélérations…

Mais à l’usage, cette chaine cinématique s’apprécie surtout par la fluidité des transitions entre ses évolutions thermiques et électriques ainsi que grâce à sa capacité à évoluer régulièrement en mode zéro émission. En théorie, lorsque la batterie est totalement chargée, le Vitara peut parcourir environ 4 à 5 km en mode électrique à une vitesse constante de 60 km/h. Dans la pratique, le système alterne toutefois souvent entre ses différentes sources d’énergie. Si l’on démarre « calmement » le moteur électrique suffit à animer seul le Vitara jusqu’à environ 80 km/h. Mais même à des vitesses plus élevées, le moteur à essence se coupe régulièrement si l’on évolue avec un œuf sous l’accélérateur.

A peine plus de 4l/100 km

Résultat : sans verser dans l’écoconduite à l’extrême, nous avons relevé une consommation moyenne d’à peine plus de 4l/100 km (4,2l/100 km) sur un parcours péri-urbain. Mais la bonne nouvelle, c’est que cet appétit ne s’envole pas beaucoup plus même dans des conditions plus exigeantes. Sur des plus longs parcours autoroutiers, a priori moins adaptés à une mécanique hybride, la consommation moyenne reste fixée autour des 5 à 5,5 l/100 km. Soit à un niveau proche de l’homologation WLTP annoncée à 5,3l/100 km.

Sans fioriture

Voilà qui reste donc plutôt appréciable pour un SUV offrant une habitabilité confortable et la capacité d’évoluer à l’occasion en-dehors des sentiers battus grâce à sa garde au sol généreuse. Plus globalement, on appréciera aussi le Vitara 2022 grâce à son excellent compromis confort de marche / comportement dynamique mais aussi sa « simplicité » d’usage. C’est le cas pour sa mécanique hybride qui ne réclame aucun effort particulier pour fonctionner efficacement (il suffit d’enfoncer le mode « Eco » pour être serein…). Mais aussi plus globalement pour son ergonomie générale. Bien qu’il offre un équipement moderne, le Vitara conserve en effet une planche de bord « simple ». On reste loin des fioritures technologiques parfois difficiles à appréhender de certains modèles concurrents. Climatisation, navigation, multimédia, etc. : tout est ici facilement contrôlable sans complexes manipulations.

Combien ça coûte ?

Suzuki propose son Vitara Strong Hybrid à partir du niveau d’équipement GL+. On dispose alors déjà d’un équipement de série très généreux. On pointera notamment sa dotation sécuritaire complète : 7 airbag (dont un airbag de genoux et un airbag rideau qui protège également les occupants à l'arrière), régulateur de vitesse adaptatif avec fonction stop & go, surveillance d'angle mort, assistance au maintien de trajectoire, etc. On jouit aussi d’un info-divertissement complet sur écran tactile de 7 pouces ainsi que de nombreux équipement de confort : climatisation automatique, caméra de recul, sièges chauffants, etc. Comptez alors 30.349 € en 4X2 ou 32.849 € en 4X4. Si on le souhaite, on peut glisser vers la ligne haut de gamme GLX à la dotation encore plus riche moyennant 1.800 € supplémentaires. Pour être complet, rappelons également que Suzuki offre jusqu’à 5 ans de garantie (150.000 km).

Notre verdict

La motorisation Strong Hybrid convient parfaitement au Vitara. Simple à appréhender, elle lui assure une efficacité énergétique concurrentielle sans nuire ni à ses qualités dynamiques ni à ses aspects pratiques. Un « outsider » à découvrir, surtout pour les clients à la recherche d’un SUV hybride « sans chichi » !

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