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Essai : Peugeot E-3008, une lourde succession

Sa mission : succéder à un modèle à gros succès qui a rebattu les cartes dans le segment du SUV compact. Le nouveau 3008 est-il à la hauteur de cette lourde succession ?

  • Maloteaux  Olivier Maloteaux Olivier
  • 12 mars 2024
  • Peugeot
3,8
score VROOM
  • 3,5
    Performance
  • 4,0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 4,0
    Consommation
  • 3,5
    Global
Avantages et inconvénients
  • Personnalité esthétique, dehors comme dedans
  • Autonomie très correcte des versions électriques
  • Compromis confort/tenue de route réussi
  • Habitabilité arrière moyenne
  • Poids élevé des électriques
  • Look un peu clivant et pas d’essuie-glace arrière

À sa naissance en 2016, l’ancien 3008 a créé l’effet « Waouh». Et le succès fut au rendez-vous, avec plus de 1,3 million d’exemplaires écoulés en 7 ans. C’est maintenant au tour de son remplaçant de se lancer sur le marché. Et dans le climat automobile actuel placé sous tension, le nouveau 3008 passe le cap de la totale électrification. Plus de diesel au programme mais, à côté des versions électriques, existe aussi une variante à essence 1.2 turbo micro-hybride de 136 ch. Une hybride plug-in débarquera également à l’été. En attendant, Peugeot ne nous a fait tester son 3008 qu’en électrique.     

« SUV-Fastback »

Tout comme son devancier, le nouveau 3008 mise sur son physique pour séduire. Et il joue désormais la carte du « SUV-Coupé ». Ou plutôt « SUV-Fastback », comme on dit chez Peugeot, expliquant que la poupe entame sa plongée derrière (et pas sur…) la tête des passagers du second rang, afin de préserver une bonne garde au toit. On verra ça plus loin. Sinon, d’une génération à l’autre, le 3008 s’allonge de 9,5 cm, s’élargit de 5,4 cm et rehausse son toit de près de 2 cm. Et le modèle chausse grand, reposant sur des jantes de 19 ou 20’’.



« AI » à bord

Point ici de multimédia tournant sous Android Automotive comme chez Renault, mais le 3008 se convertit à l’intelligence artificielle, embarquant Chat GPT en passager. Cela dans le but de répondre plus précisément aux questions des passagers, pour par exemple vous indiquer les monuments à visiter dans une ville et vous les présenter. Ou vous rappeler les ingrédients d’une recette afin de ne rien oublier au supermarché... Mais le système demande souvent de répéter la requête, ce qui se révèle distrayant et vite énervant. On apprécie par contre que les connexions Apple Carplay et AndroidAuto soient prises en charge de série, avec ou sans fil. 

Pour l’interface graphique, Peugeot s’en remet à une dalle numérique horizontale, composée d’un combiné d’instruments digital et d’un écran central tactile, de 10 pouces chacun. Pour le reste, l’ambiance cockpit de l’ancien modèle est poussée encore plus loin, avec un mobilier stylé mais un peu envahissant. Et l’ergonomie n’est pas idéale : toutes les fonctions passent par les menus de l’écran central, y compris la climatisation (via des raccourcis numériques sur un bandeau dédié). On note aussi que l’écran tactile n’est pas toujours très réactif.

Habitabilité correcte, sans plus

Les sièges avant de série sont confortables et, en option, on a droit à des fauteuils ergonomiques en cuir Nappa, certifiés AGR, chauffants voire même ventilés et à fonction massage. De quoi siéger comme dans un canapé. À l’arrière, l’espace aux jambes est correct pour deux adultes, sans plus. Et la place centrale est plus étroite que les deux autres. Mais Peugeot a dit vrai : on ne se tonsure jamais le crâne contre le ciel de toit de ce « SUV-Fastback ». 

La modularité se limite à une simple banquette rabattable (en 3 parties tout de même) et le volume du coffre n’évolue pas par rapport à l’ancien 3008, mais se montre suffisamment généreux (520 l sous tablette en thermique comme en électrique) et pratique à charger, avec un double plancher permettant d’obtenir une surface de chargement presque plane lorsque l’on rabat les dossiers. Mais il n’y a pas de frunk sous le capot avant. 



« Une batterie française, monsieur ! » 

Le 3008 est le premier modèle Stellantis posé sur la nouvelle plate-forme intermédiaire du groupe : la STLA Medium, une base technique étudiée dès le départ pour intégrer de grosses batteries. Pour le lancement, on n’a droit qu’à une version 210 ch à batterie de 73 kWh nets (520 km d’autonomie annoncée). Suivront l’an prochain une version 73 kWh bimoteur de 320 ch (autonomie annoncée de 525 km) et une monomoteur de 230 ch à plus forte autonomie dont la très grosse batterie (98 kWh nets, 700 km d’autonomie annoncée) sera produite en France par le consortium ACC (regroupant TotalEnergies-Saft, Stellantis et Mercedes). La batterie de 73 kWh, elle, est fournie pour le lancement par le groupe chinois BYD, mais sera également produite par ACC dès la fin de cette année. Les moteurs électriques avant (210 ch avec petite batterie ou 230 ch avec la grosse ; 343 Nm dans les deux cas) sont également français, produits par la joint-venture Stellantis-NIDEC. Le propulseur arrière de 113 ch de la « dual motor » a été développé par Valeo mais semble être produit en Chine.

SUV pesant mais agréable

La version 210 ch/73 kWh du lancement pèse 2,2 tonnes. Ses performances ne cassent rien (0-100 km/h en 8,8 s et 170 km/h en pointe) et, en conduite active, ce poids se ressent forcément dans les virages... Mais, grâce au train avant efficace, l’agrément de conduite est bien présent, d’autant que ce 3008 étale un compromis confort/tenue de route réussi, malgré l’absence d’amortissement piloté. Les palettes au volant permettent de réguler la puissance de régénération sur 3 niveaux, mais pas de mode « one pedal » ici. Peugeot a par contre développé un intéressant planificateur de voyage sélectionnant les points de recharge idéaux en tenant compte de plusieurs paramètres.

Le prix du Peugeot E-3008 2024

Le 3008 essence micro-hybride de 136 ch débute à 38.605 €. À équipement équivalent, l’électrique 210 ch/73 kWh est nettement plus cher : à partir de 49.735 € (les deux autres versions électriques n’arriveront que l’an prochain). La dotation de série est correcte, mais quelques équipements restent optionnels, comme le GPS, les sièges chauffants ou la pompe à chaleur. 

Concernant la consommation d’électricité, l’ordinateur de bord affichait une moyenne raisonnable de 16,6 kWh/100 km à l’issue de notre boucle d’essai favorable, menée en grande partie en agglomérations. Cela correspond à une autonomie réelle de 440 km. Mais le rayon d’action devrait tomber sous les 350 km sur des trajets exclusivement autoroutiers, où la consommation dépassera les 20 kWh/100 km. L’E-3008 dispose d’un chargeur interne AC de 11 kW de série (22 kW en option) et accepte une puissance de recharge de 160 kW en DC, permettant de passer de 20 à 80% de charge en 30 minutes environ.



Notre verdict

Le nouveau 3008 capitalise sur la recette (réussie et lucrative…) de son devancier, avec une forte personnalité esthétique, tant dehors que dedans. Mais il surprend moins que l’ancien à l’époque et est devenu bien plus cher. Assurer la digne succession sera donc une mission lourde à porter, d’autant que la concurrence s’est mobilisée, notamment Renault avec son Scénic électrique à la fois plus léger et moins cher que ce SUV Peugeot…  

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Maloteaux  Olivier
À propos de l'auteur : Maloteaux Olivier Le virus automobile l’a piqué dès l’enfance. La passion pour le journalisme a suivi. Restait à mixer les deux univers. Olivier s’intéresse aux voitures de tous les types et de toutes les époques, quelle que soit la technique qui se cache sous la carrosserie. Avec quand même un penchant particulier pour les coupés et roadsters à moteur de caractère…

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