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Yeelen Möller

16 JUN 2025

Essai : DS N°8, un vrai haut de gamme à la française ?

DS Automobiles a enfin un nouveau fleuron. La « Numéro 8 » est 100 % électrique et oscille entre SUV et berline… Mais est-elle à la hauteur de ses rivales germaniques ?

{"fr":"DS 4 roulant sur route sinueuse entourée de forêts verdoyantes.","nl":"DS 4 rijdend op kronkelende weg omringd door groene bossen."}
{"fr":"Citroën C5 X roulant sur route de campagne, colline verdoyante en arrière-plan.","nl":"Citroën C5 X rijdt op plattelandsweg met groene heuvels op de achtergrond."}

"La DS N°8 place la barre assez haut et impressionne par son design et son autonomie. Mais sa banquette arrière étriquée l’empêche d’être un choix idéal pour les longs trajets."

Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais DS n’a plus lancé de nouveau modèle depuis… 2021 ! À l’époque, il s’agissait de la DS 4, qui a entre-temps bénéficié d’un restylage. Il aura donc fallu attendre quatre longues années avant de voir enfin un vent de fraicheur couronner la gamme… En cause ? Principalement les mesures d’économies imposées par l’ex-patron de Stellantis, Carlos Tavares. Mais l’attente est enfin terminée et la DS N°8 a été dévoilée en première mondiale au Salon de Bruxelles, au mois de janvier dernier. Ce fleuron de la marque impressionne avec son autonomie de 750 km et son design original, notamment à l’intérieur. Mais offre-t-elle vraiment autre chose qu’une Peugeot E-3008 relookée ? Vroom.be s’est rendu en Suisse pour découvrir ce haut de gamme « à la française ».

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Design

Première impression : la DS N°8 affiche une belle élégance lorsqu’elle est garée devant nous. Est-ce une berline rehaussée ou un SUV coupé rabaissé ? On n’a toujours pas tranché ! La marque française penche plutôt pour la première option. Quoi qu’il en soit, l’avant impressionne avec une signature lumineuse complexe, composée de huit points LED dans les phares (clin d’œil au numéro du modèle), de « crocs » lumineux en V et de barrettes éclairées dans la calandre fermée. Rien que ça !

Le profil est plutôt étiré et se distingue par des poignées affleurantes (celles à l’arrière sont dissimulées dans le montant C) et un toit « flottant » qui se termine par un discret becquet. À l’arrière, on retrouve des éléments verticaux dans la signature lumineuse, conçus pour rendre le modèle reconnaissable à des centaines de mètres dans l’obscurité ! Les jantes aérodynamiques (de 19 à 21 pouces), à la finition bicolore pour éviter un effet trop massif, complètent le look.

Une somme de détails

En matière d’aérodynamisme, cette DS N°8 est bien plus profilée que sa cousine, la Peugeot E-3008, avec un coefficient de traînée relativement bas (0,24). Pour l’anecdote, le becquet de coffre ajoute à lui seul 12 km d’autonomie supplémentaire, voire 15 km sur autoroute ! Et ce n’est pas tout : les lamelles mobiles à l’avant donnent 18 km d’autonomie WLTP en plus. On peut encore citer les « Lightblades » (ces éléments verticaux de la signature lumineuse) avant et arrière qui font gagner 12 km, ainsi que le fond plat qui en rajoute encore 14. Tous des détails essentiels pour atteindre les 750 km d’autonomie WLTP, une exigence... de Carlos Tavares, encore lui !

Un intérieur vraiment unique à cette DS N°8

Mais ce qui rend la DS N°8 vraiment atypique, c’est son habitacle ! La marque s’est inspirée du monde nautique, ce qui se remarque particulièrement au niveau du… volant. Celui-ci évoque davantage une barre de navire qu’un volant traditionnel ! Son ressenti ? On y reviendra… Mais il donne clairement le ton dans cet intérieur qui ne manque pas d’originalité, tout en restant fonctionnel. Les matériaux sont généralement soignés, avec un choix de coloris variés et ce, dès le premier niveau de finition, baptisé « Pallas ». Dommage toutefois que certains éléments, comme les contours très design des haut-parleurs, soient en plastique dur. Pour bénéficier d’éléments métalliques à cet endroit, il faut hélas monter en gamme…

 

Expérience

Si la DS N°8 est rangée dans le segment D, ses dimensions frôlent celles du segment supérieur : 4,82 m de long, 1,90 m de large et 1,58 m de haut, avec un empattement de 2,90 m. De quoi offrir un volume de coffre généreux : 620 litres pour les versions à roues avant motrices et 580 litres pour les versions à transmission intégrale. Ces volumes de coffre sont extensibles jusqu’à respectivement 1.873 et 1.834 litres une fois la banquette arrière rabattue en trois parties. La DS N°8 peut également tracter jusqu’à 1,6 tonne et affiche un poids à vide allant de 2.132 à 2.289 kg, sans conducteur.

Une banquette arrière décevante

Voilà pour les chiffres, mais qu’en est-il de l’espace à bord de cette DS N°8 ? Honnêtement, c’est un peu décevant pour une voiture de cette taille. À l’avant, tout va bien : les sièges sont confortables et peuvent même, en option, vous masser et souffler de l’air chaud dans la nuque (comme les cabriolets Mercedes !). Mais on ne se sent pas non plus totalement à l’aise : la position d’assise est plutôt haute, le toit assez bas, et il est difficile de complètement étendre les jambes à l’avant.

C’est surtout à l’arrière que la DS N°8 déçoit. Derrière un grand conducteur ou passager, l’espace est tout simplement insuffisant pour des adultes ! Si vous mesurez plus d’1,80 m, vous risquez de toucher le plafond avec la tête, et ce malgré la promesse de DS d’avoir porté une attention particulière à la garde au toit à l’arrière. Petite consolation : les passagers arrière bénéficient d’une banquette chauffante et ventilée, mais elle n’est ni coulissante ni inclinable. Ce n’est donc pas une voiture dans laquelle on se laisse conduire, même si le président français, Emmanuel Macron, a reçu une N°8 comme véhicule de fonction.

Elle ne ressemble (presque) plus à une Peugeot ou une Citroën

Il fallait bien que la DS N°8 reprenne plusieurs éléments des autres modèles du groupe, ce qui se remarque notamment du côté digital. Mais ce n’est désormais plus un problème : le tout nouveau système d’infodivertissement de Stellantis, affiché ici sur un large écran tactile ultra-net de 16 pouces, est assez intuitif et réactif. Les fonctions principales sont faciles à retrouver, et vous pouvez désactiver les aides à la conduite d’une simple pression longue sur un bouton. Peu de marques font mieux à ce niveau !

Autre point où DS a longtemps péché : l’ergonomie et le positionnement étrange de certaines commandes, souvent empruntées à Peugeot ou Citroën. Ici, la DS N°8 progresse : les boutons de vitres sont là où ils devraient être, dans les portes. Sur la console centrale, on trouve de jolies touches pour sélectionner les modes de conduite, le volume, ainsi qu’un bouton Home pour le système multimédia. Dans le « pont » de la console centrale – pour rester dans le thème nautique – on retrouve un grand espace de rangement, ainsi qu’un compartiment refermable contenant les porte-gobelets et les ports USB. Détail pratique : la commande de l’affichage tête haute est intégrée à l’interrupteur des rétroviseurs. En matière d’ergonomie, c’est sans doute la meilleure DS à ce jour.

 

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Conduite

La DS N°8 est toujours 100 % électrique, bien qu’elle repose sur la plateforme multi-énergie STLA Medium, partagée avec les Peugeot 3008/5008 et Opel Grandland. Trois motorisations sont proposées. Les moteurs et batteries sont identiques à ceux des autres modèles utilisant cette plateforme, mais dans une configuration un peu différente.

DS N°8 FWD Long Range avec 750 km d’autonomie !

La version de base est la FWD Standard Range, annonçant 169 kW (230 ch), une batterie de 73,7 kWh et une autonomie WLTP de 550 km. Un cran au-dessus, on trouve la FWD Long Range, avec 180 kW (245 ch), une grosse batterie de 97,2 kWh et une autonomie de 750 km. Tout en haut de la gamme, on retrouve l’AWD Long Range, avec la même batterie mais un moteur supplémentaire sur l’essieu arrière, pour un total de 257 kW (350 ch) et une autonomie de 688 km. C’est ici que la DS N°8 se distingue des modèles de Peugeot et Opel, qui ne proposent la grande batterie qu’en version traction avant.

Les performances sont à la hauteur : le 0 à 100 km/h est abattu en 5,4 secondes (AWD Long Range) à 7,8 secondes (FWD Long Range), avec une vitesse de pointe limitée à 190 km/h dans tous les cas. Mais c’est surtout avec son autonomie maximale de 750 km que la DS N°8 impressionne, dominant son segment – du moins jusqu’à l’arrivée du nouveau BMW iX3 qui promet jusqu’à 800 km d’autonomie. DS annonce d’ailleurs plus de 500 km d’autonomie réelle sur autoroute, même en roulant à vitesse légale. En d’autres mots, si vous tombez à court de jus lors d’un long trajet, c’est que vous deviez de toute façon faire une pause. Et tant mieux, car avec une puissance de recharge rapide maximale de 160 kW (20-80 % en 27 minutes), la DS N°8 n’établit aucun record.

Pas seulement confortable

Voilà pour la théorie. Et dans la pratique ? On s’attendait à ce que la DS N°8 soit avant tout très confortable et… c’est effectivement le cas, aussi bien avec la suspension classique qu’avec la « DS Active Scan Suspension », qui scanne la route pour détecter les irrégularités et ajuste les amortisseurs de manière proactive. Et le résultat est assez bluffant : en mode Confort, les ralentisseurs se transforment en simples coussins sur la route !

Le mode Sport, pour sa part, limite les mouvements de caisse. Une fois ce dernier sélectionné, vous pouvez aborder les virages à un rythme soutenu, sans que la voiture ne bronche. La direction est précise, le train avant répond bien aux sollicitations, même si les pneus avant des versions FWD atteignent vite leurs limites. En AWD, les roues arrière motrices assurent une traction impeccable, avec de bonnes reprises, ce qui rend les dépassements et les relances en sortie de virage très dynamiques. Et ce volant particulier en forme de croix ? Il ne nous a pas du tout gênés ! Il conserve des renflements à « 9h15 », ce qui préserve la bonne prise en main dans les virages. Et sur autoroute, vos mains se placent naturellement sur les branches supérieures ou inférieures.

Quelle est l’autonomie réelle de la DS N°8 ?

Quelle est donc l’autonomie réelle de cette DS N°8 Long Range ? Certes, les 750 km ne seront atteints que dans des conditions idéales. Mais la promesse de plus de 500 km sur autoroute n’est pas exagérée. Lors de notre premier essai, durant lequel nous avons parcouru plus de 200 km – parfois à un rythme soutenu –, la consommation moyenne était d’environ 17 kWh/100 km. Ce qui donne une autonomie réelle d’environ 550 km. On peut donc raisonnablement tabler sur au moins 500 km, voire 600 km sans trop d’autoroute, avec une batterie pleine. Avec cette DS N°8, vous ne devriez plus craindre la panne d’électrons !

 

Prix

Combien coûte la DS N°8 2025 en Belgique ?

La DS N°8 est le nouveau porte-drapeau de la marque française, prenant la relève de la DS 9, discrètement retirée du catalogue. Les tarifs sont donc clairement premium : à partir de 59.200 euros pour la DS N°8 FWD Standard Range en finition Pallas. La version FWD Long Range démarre à 63.600 euros. L’AWD Long Range, quant à elle, n’est disponible qu’à partir de la luxueuse version Étoile, à un minimum de 75.400 euros. Tout en haut de la gamme, et pour cette année, on retrouve l’édition Jules Verne, une déclinaison inspirée de l’œuvre de l’écrivain français. En effet, tous les ans, DS introduira une nouvelle collection. Cette DS N°8 Jules Verne est uniquement proposée en version Long Range, de 77.400 euros (FWD) à 81.400 euros.

Heureusement, l’équipement de série de la DS N°8 est très complet, et passer au niveau Étoile n’est pas indispensable. Il existe peu d’options individuelles, comme l’attelage, la peinture bi-ton ou encore le grand toit panoramique (non occultant…). Les packs d’options sont plus intéressants, à commencer par le Pack Absolut Comfort qui vous offre des sièges massants ventilés, l’excellent système HiFi Focal 3D, ainsi que le pare-brise et le volant chauffants. Un must, même s’il coûte 2.500 euros ! On retrouve aussi le Pack Tech et le Pack Absolut Tech (1.600 ou 2.500 euros), qui ajoutent notamment un affichage tête haute et des aides à la conduite supplémentaires.

Quoi qu’il en soit, même avec les options, on reste sous le prix des rivales allemandes ou suédoises. Selon DS, les principales concurrentes sont les BMW i4, Audi Q6 (Sportback) e-tron et autres Polestar 4. Les carnets de commandes sont désormais ouverts, et les premières livraisons de la DS N°8 sont prévues pour septembre 2025.

 

Verdict

Le seul vrai défaut de la DS N°8, c’est sa banquette arrière étriquée. Pour le reste, il s’agit d’un crossover au design soigné, confortable, mais aussi dynamique et sobre, qui impressionne par son autonomie. Certes, il faut apprécier ce qui sort un peu des sentiers battus, notamment en ce qui concerne l’intérieur, mais cette Numéro 8 a tout pour jouer dans la cour premium. Reste à voir si les clients et les sociétés de leasing partageront ce point de vue…

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