Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais DS n’a plus lancé de nouveau modèle depuis… 2021 ! À l’époque, il s’agissait de la DS 4, qui a entre-temps bénéficié d’un restylage. Il aura donc fallu attendre quatre longues années avant de voir enfin un vent de fraicheur couronner la gamme… En cause ? Principalement les mesures d’économies imposées par l’ex-patron de Stellantis, Carlos Tavares. Mais l’attente est enfin terminée et la DS N°8 a été dévoilée en première mondiale au Salon de Bruxelles, au mois de janvier dernier. Ce fleuron de la marque impressionne avec son autonomie de 750 km et son design original, notamment à l’intérieur. Mais offre-t-elle vraiment autre chose qu’une Peugeot E-3008 relookée ? Vroom.be s’est rendu en Suisse pour découvrir ce haut de gamme « à la française ».
Design DS Automobiles DS 8
Première impression : la DS N°8 affiche une belle élégance lorsqu’elle est garée devant nous. Est-ce une berline rehaussée ou un SUV coupé rabaissé ? On n’a toujours pas tranché ! La marque française penche plutôt pour la première option. Quoi qu’il en soit, l’avant impressionne avec une signature lumineuse complexe, composée de huit points LED dans les phares (clin d’œil au numéro du modèle), de « crocs » lumineux en V et de barrettes éclairées dans la calandre fermée. Rien que ça !
Le profil est plutôt étiré et se distingue par des poignées affleurantes (celles à l’arrière sont dissimulées dans le montant C) et un toit « flottant » qui se termine par un discret becquet. À l’arrière, on retrouve des éléments verticaux dans la signature lumineuse, conçus pour rendre le modèle reconnaissable à des centaines de mètres dans l’obscurité ! Les jantes aérodynamiques (de 19 à 21 pouces), à la finition bicolore pour éviter un effet trop massif, complètent le look.
Une somme de détails
En matière d’aérodynamisme, cette DS N°8 est bien plus profilée que sa cousine, la Peugeot E-3008, avec un coefficient de traînée relativement bas (0,24). Pour l’anecdote, le becquet de coffre ajoute à lui seul 12 km d’autonomie supplémentaire, voire 15 km sur autoroute ! Et ce n’est pas tout : les lamelles mobiles à l’avant donnent 18 km d’autonomie WLTP en plus. On peut encore citer les « Lightblades » (ces éléments verticaux de la signature lumineuse) avant et arrière qui font gagner 12 km, ainsi que le fond plat qui en rajoute encore 14. Tous des détails essentiels pour atteindre les 750 km d’autonomie WLTP, une exigence... de Carlos Tavares, encore lui !
Un intérieur vraiment unique à cette DS N°8
Mais ce qui rend la DS N°8 vraiment atypique, c’est son habitacle ! La marque s’est inspirée du monde nautique, ce qui se remarque particulièrement au niveau du… volant. Celui-ci évoque davantage une barre de navire qu’un volant traditionnel ! Son ressenti ? On y reviendra… Mais il donne clairement le ton dans cet intérieur qui ne manque pas d’originalité, tout en restant fonctionnel. Les matériaux sont généralement soignés, avec un choix de coloris variés et ce, dès le premier niveau de finition, baptisé « Pallas ». Dommage toutefois que certains éléments, comme les contours très design des haut-parleurs, soient en plastique dur. Pour bénéficier d’éléments métalliques à cet endroit, il faut hélas monter en gamme…
Expérience DS Automobiles DS 8
Si la DS N°8 est rangée dans le segment D, ses dimensions frôlent celles du segment supérieur : 4,82 m de long, 1,90 m de large et 1,58 m de haut, avec un empattement de 2,90 m. De quoi offrir un volume de coffre généreux : 620 litres pour les versions à roues avant motrices et 580 litres pour les versions à transmission intégrale. Ces volumes de coffre sont extensibles jusqu’à respectivement 1.873 et 1.834 litres une fois la banquette arrière rabattue en trois parties. La DS N°8 peut également tracter jusqu’à 1,6 tonne et affiche un poids à vide allant de 2.132 à 2.289 kg, sans conducteur.
Une banquette arrière décevante
Voilà pour les chiffres, mais qu’en est-il de l’espace à bord de cette DS N°8 ? Honnêtement, c’est un peu décevant pour une voiture de cette taille. À l’avant, tout va bien : les sièges sont confortables et peuvent même, en option, vous masser et souffler de l’air chaud dans la nuque (comme les cabriolets Mercedes !). Mais on ne se sent pas non plus totalement à l’aise : la position d’assise est plutôt haute, le toit assez bas, et il est difficile de complètement étendre les jambes à l’avant.
C’est surtout à l’arrière que la DS N°8 déçoit. Derrière un grand conducteur ou passager, l’espace est tout simplement insuffisant pour des adultes ! Si vous mesurez plus d’1,80 m, vous risquez de toucher le plafond avec la tête, et ce malgré la promesse de DS d’avoir porté une attention particulière à la garde au toit à l’arrière. Petite consolation : les passagers arrière bénéficient d’une banquette chauffante et ventilée, mais elle n’est ni coulissante ni inclinable. Ce n’est donc pas une voiture dans laquelle on se laisse conduire, même si le président français, Emmanuel Macron, a reçu une N°8 comme véhicule de fonction.
Elle ne ressemble (presque) plus à une Peugeot ou une Citroën
Il fallait bien que la DS N°8 reprenne plusieurs éléments des autres modèles du groupe, ce qui se remarque notamment du côté digital. Mais ce n’est désormais plus un problème : le tout nouveau système d’infodivertissement de Stellantis, affiché ici sur un large écran tactile ultra-net de 16 pouces, est assez intuitif et réactif. Les fonctions principales sont faciles à retrouver, et vous pouvez désactiver les aides à la conduite d’une simple pression longue sur un bouton. Peu de marques font mieux à ce niveau !
Autre point où DS a longtemps péché : l’ergonomie et le positionnement étrange de certaines commandes, souvent empruntées à Peugeot ou Citroën. Ici, la DS N°8 progresse : les boutons de vitres sont là où ils devraient être, dans les portes. Sur la console centrale, on trouve de jolies touches pour sélectionner les modes de conduite, le volume, ainsi qu’un bouton Home pour le système multimédia. Dans le « pont » de la console centrale – pour rester dans le thème nautique – on retrouve un grand espace de rangement, ainsi qu’un compartiment refermable contenant les porte-gobelets et les ports USB. Détail pratique : la commande de l’affichage tête haute est intégrée à l’interrupteur des rétroviseurs. En matière d’ergonomie, c’est sans doute la meilleure DS à ce jour.