Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, depuis tant d’années, on vous demande sans arrêt d’identifier des feux de signalisation, des passages pour piétons ou des bus dans ces énervants puzzles CAPTCHA ? Outre le fait que cette procédure aide les sites web à certifier que vous êtes bien humain, vous avez aussi, sans le savoir, participé à l’entraînement de l’intelligence artificielle. Et celle-ci pourrait bien, un jour, vous sauver la vie !

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Les images que vous avez étiquetées ont permis aux systèmes d’IA d’apprendre à reconnaître des objets dans le monde réel. Et ce savoir est aujourd’hui utilisé dans les nouveaux systèmes œuvrant pour la sécurité automobile ! Dès lors, la prochaine fois que votre voiture freinera automatiquement pour éviter un piéton, vous le devrez peut-être à ces milliers d’internautes qui ont sélectionné « toutes les cases avec un passage pour piétons ».

L’IA, votre nouvel ange gardien intelligent

L’intelligence artificielle est devenue le copilote invisible des voitures modernes ! Et ça, ce n’est plus un vague concept futuriste, surtout depuis que de nombreuses personnes utilisent chaque jour des outils comme ChatGPT. Mais l’IA est aussi déjà bien intégrée dans les véhicules produits aujourd’hui ! Et ce n’est pas un hasard : elle offre trois capacités révolutionnaires en matière de sécurité.

Une perception surhumaine

L’IA a littéralement des yeux dans le dos. Là où nous ne pouvons regarder que dans une seule direction à la fois, les systèmes d’intelligence artificielle traitent simultanément les données de plusieurs capteurs : caméras classiques, capteurs à ultrasons (comme ceux de stationnement), mais aussi radar et lidar. Cela crée une sorte de conscience virtuelle à 360 degrés autour du véhicule.

Reconnaissance des motifs

Un logiciel classique fonctionne avec des règles « si-alors » : si cela se produit, alors cela doit être la réponse. L’IA, elle, n’a pas besoin de suivre des règles rigides. Elle est capable de reconnaître des motifs complexes, impossibles à prévoir et à programmer à l’avance. Grâce à cela, elle peut détecter des dangers inhabituels – comme un piéton partiellement dissimulé – ou anticiper un comportement dangereux d’un autre conducteur.

Des réactions ultra-rapides

Même le conducteur le plus vigilant met environ une seconde pour percevoir un danger et réagir. Les systèmes d’intelligence artificielle peuvent détecter un risque et réagir en quelques millisecondes. Cela peut faire la différence entre une frayeur et un accident grave !

Concept-car transparent avec piéton et panneaux routiers minimalistes en arrière-plan gris clair.
Vue aérienne illustration d'un conducteur dans une voiture avec des lignes de sécurité.
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Des systèmes d’aide à la conduite (ADAS) plus performants grâce à l’IA

De par la « General Safety Regulation », un certain nombre de systèmes de sécurité sont désormais obligatoires dans les voitures neuves vendues en Europe. On pense, par exemple, à l’assistant de vitesse intelligent (et parfois agaçant) qui vous alerte lorsque vous roulez trop vite, ou encore au système de freinage d’urgence autonome qui active les freins en cas de risque de collision.

Ces systèmes ne reposent pas nécessairement sur l’intelligence artificielle, mais pourraient en en profiter.

Évitement des collisions

En combinant les données provenant de plusieurs capteurs et en faisant appel à la reconnaissance des formes par des algorithmes d'intelligence artificielle, les véhicules peuvent détecter plus rapidement les collisions potentielles avec d’autres voitures, des piétons ou des obstacles. L’IA pourrait également jouer un rôle dans l’interprétation de l’environnement afin de déterminer et d’exécuter la manœuvre d’évitement la plus sûre !

Surveillance du conducteur

Des caméras et capteurs internes analysent aujourd’hui l’attention du conducteur et recherchent des signes de fatigue. L’IA permet d’étendre cette détection à d’autres états, comme l’ivresse ou des émotions susceptibles d’altérer la conduite, telles que le stress ou la colère.

Maintien et centrage sur la voie

Les systèmes de vision par IA identifient les marquages au sol et aident le véhicule à rester centré dans sa voie, en avertissant le conducteur ou en l’assistant activement via le système de direction. L’IA peut rendre ce système plus efficace face à des marquages effacés ou absents… Ce qui est assez fréquent en Belgique !

Et si l’on se projette un peu dans le futur, on peut s’attendre à une implication accrue de l’IA pour davantage de sécurité :

Affichages en réalité augmentée

Des affichages tête haute avancés exploitant l’IA pour signaler les dangers potentiels dans le champ de vision du conducteur, afin d’augmenter sa vigilance et de raccourcir son temps de réaction.

Communication V2X

La communication Vehicle-to-everything permettra aux systèmes d’IA de recevoir des données d’autres véhicules et de l’infrastructure (comme des travaux non signalés), étendant ainsi la portée de la sécurité au-delà de ce que les capteurs embarqués peuvent percevoir.

Illustration d'une femme composée de particules lumineuses dans une rue sombre, entourée d'arbres flous.
Illustration de la technologie lidar, détectant piétons sur route nocturne entourée d'arbres.

Que deviennent mes données ?

Une question revient toutefois régulièrement : que deviennent vos données ? Avant tout, sachez que de nombreuses applications d’IA fonctionnent localement et directement dans votre voiture. Contrairement à un outil comme ChatGPT, votre véhicule ne communique pas constamment avec un serveur externe. Cela dit, certaines données sont bel et bien transmises, et cela peut aussi vous être bénéfique.

Des calculs sont-ils effectués à bord ?

Oui ! La plupart des traitements IA critiques pour la sécurité sont réalisés directement dans le véhicule, via des puces informatiques spécifiques. Et c’est tant mieux : lorsqu’un freinage d’urgence est nécessaire parce qu’un enfant traverse soudainement, il n’y a pas une seconde à perdre pour envoyer des données à un serveur externe et attendre une réponse !

C’est pourquoi les voitures sont équipées de puces ultra-performantes spécialement conçues pour ces usages. La Volvo ES90, par exemple, intègre une double puce Nvidia Drive AGX Orin pour traiter ces données de manière aussi rapide qu’efficace !

Les données de mon véhicule sont-elles utilisées à d’autres fins ?

Certains constructeurs collectent certaines données de conduite dans le but d’améliorer leurs systèmes. Ces informations sont transmises de manière anonyme et cryptée, bien que certains constructeurs ne respectent pas toujours scrupuleusement les règles en matière de gestion et de partage de ces données.

Ces données permettent aux constructeurs d’améliorer leurs systèmes de sécurité basés sur l’IA, en s’appuyant sur l’expérience cumulée de millions de kilomètres parcourus par les véhicules. Ces enseignements sont ensuite intégrés à votre voiture via des mises à jour over-the-air, rendant vos systèmes encore plus intelligents.

Parfois, le hardware embarqué dans une voiture ne permet plus de faire tourner les nouvelles fonctions IA. Tesla a, par exemple, annoncé que ses modèles sans ordinateur HW3 ne pourront pas accéder à la fonction Full Self Driving. Volvo, de son côté, prend les devants et offre à ses clients une mise à niveau gratuite de la puce simple vers la puce double Nvidia Orin pour le modèle EX90.

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Illustration d'une voiture électrique transparente montrant l'électronique interne et les roues connectées.
Circuit imprimé complexe avec composants électroniques divers, câbles connectés à l'extérieur.

L’aspect humain et commercial des systèmes IA d’aide à la conduite

Malgré les progrès de l’IA, la collaboration entre l’humain et la machine reste essentielle. Une conduite véritablement autonome (niveau 3 ou plus, où le conducteur peut se désengager de la conduite) n’est pas pour demain, du moins pas à grande échelle. Les systèmes IA de demain seront donc conçus pour mieux assister le conducteur, sans le remplacer. Ce qui profite à la sécurité de tous les usagers de la route !

Mais certaines critiques émergent, en particulier à propos de la réglementation européenne, jugée ambitieuse, qui impose des systèmes de sécurité toujours plus évolués dans les véhicules. Les dirigeants de Renault et Stellantis plaident ainsi pour une « réglementation différenciée pour les petites voitures », où tous les éléments ADAS ne seraient pas obligatoires, du moins pas dans leur forme la plus sophistiquée.

Pendant ce temps, BYD en Chine a décidé d’équiper tous ses modèles – jusqu’à la petite et ultra-bon marché Seagull – de son système intelligent d’assistance à la conduite baptisé « God’s Eye », dans le but de séduire plus de clients. Quelle est la meilleure stratégie ? Seul l’avenir nous le dira…

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