Essai : Mercedes Classe E Break PHEV, toujours une référence ?

Un style souligné de lumières

Lors du passage de la précédente W213 à l’actuelle génération W214, Mercedes a fait plutôt subtilement évoluer le design sa Classe E. L’Allemande prend en effet toujours la forme classique d’une berline tricorps ou d’un break de 4,949 m de long, 1,88 m de large et 1,469 m de haut. Ce sur quoi le constructeur allemand étoilé s'est en revanche concentré, ce sont toutes ses lumières ! La grande routière étoilée profite notamment d’une double signature lumineuse à l’avant qui rappelle les optiques séparées de ses devancières. Une fois allumés, ses feux arrière forment même des étoiles pour rappeler qu’il s’agit bel et bien d’une Mercedes. En option, la Classe E peut même profiter d’un contour de calandre illuminé !

À l’intérieur, c’est un peu la même histoire. Les matériaux et assemblages sont dignes de la marque étoilée qui a en revanche mis le paquet sur l’éclairage d’ambiance de sa Classe E. Dans un environnement sombre, toutes ces LED colorées peuvent même s’apparenter à un véritable spectacle de lumières ! C’en est presque à se demander si Mercedes n’a pas poussé ce curseur un poil trop loin…

Larges écrans, mais petit coffre

En prime de toutes ces LED intérieures, Mercedes a également couvert d’écrans la planche de bord de sa grande routière. Face au conducteur, on retrouve un combiné d’instrument de 12,3 pouces qui peut, en option, afficher ses informations en 3D. Au centre, la diagonale de l’écran atteint carrément les 14,4 pouces. En prime de pouvoir se connecter à Android Auto et Apple CarPaly sans fil, il dispose de menus bien construits et de larges boutons qui facilitent son utilisation. Cerise sur le gâteau, les fonctions principales de climatisation sont toujours accessibles depuis le bas de l’écran central peu importe où l’on se trouve. Un bon point.

Mais ce n’est pas tout puisque le passager peut également faire face à un 3e écran de 12,3 pouces, encore une fois optionnel. Sur ce dernier, il est même possible de regarder des vidéos en roulant grâce à une fonction de protection visuelle rendant son contenu tout simplement invisible aux yeux du conducteur. Pas mal. Au total, la Mercedes Classe E peut profiter de près de 40 pouces d’écran !  Et ce n’est pas tout puisqu’un affichage tête haute de 25 pouces peut encore venir compléter cet impressionnant étalage numérique. Du moins si l’on coche les cases adéquates sur le configurateur de la marque…

La Mercedes Classe E break repose sur un empattement de 2,961 m qui offre largement assez de places pour que 4 adultes voyagent (très) confortablement à son bord. En revanche, ils devront voyager léger si l’Allemande est équipée d’une motorisation plug-in. Le volume du coffre de la Mercedes Classe E break hybride rechargeable n’évolue en effet que de 460 à 1.675 l. C’est 155 l de moins que les variantes thermiques ! La faute à son immense batterie installée au niveau du plancher qui a même dû être relevé de quelques centimètres pour l’occasion. Autant dire que tout ce qui n’est pas rangé, voire fixé, dans le coffre finira par terre dès le hayon ouvert. Et puisqu’il s’agit d’une hybride rechargeable disposant encore d’un bloc thermique sous le capot, le coffre est également le seul endroit permettant de transporter ses câbles de charge. Voilà qui n’est pas des plus pratique, surtout pour un break au gabarit de déménageuse !

Une grande autonomie électrique…

Comme à son habitude depuis quelques années, Mercedes propose plusieurs variantes hybrides rechargeables de sa Classe E Break : les E 300 e et de. La première profite d’un 4 cylindres de 2 l carburant à l’essence. Une fois associée au moteur électrique de 95 kW (129 ch) et 440 Nm, cette motorisation PHEV développe un total de 230 kW (313 ch) et 550 Nm de couple. De quoi permettre à la grande routière étoilée d’abattre le 0 à 100 km/h en 6,5 s et d’atteindre une vitesse de pointe de 227 km/h. La Classe E 300 de profite également d’un 4 cylindres de 2 l, mais carburant au diesel cette fois. Elle développe elle aussi jusqu’à 230 kW (313 ch), mais profite de 700 Nm de couple. De quoi atteindre 100 km/h en 6,6 s et culminer à 225 km/h. Toutes deux profitent d’une boîte automatique à 9 vitesses alors que seule la E 300 de peut bénéficier de la transmission intégrale 4Matic.

Que sa partie thermique fonctionne au diesel ou à l’essence, la Mercedes Classe E Break PHEV est équipée d’une batterie de 25,4 kWh dont un peu moins de 20 sont réellement disponibles. Cette dernière lui permet de revendiquer une autonomie 100 % électrique de plus de 100 km. Une distance avec laquelle il est réellement possible de flirter en faisant (très) attention et en gardant le pied (très) léger. À noter que l’Allemande peut encore et toujours en option encaisser jusqu’à 55 kW pour faire le plein d’ions en une demi-heure seulement.

… Mais qui a un coût

Une fois en mouvement, là non plus, la Mercedes Classe E break PHEV ne surprend pas, ce qui est loin d’être une mauvaise chose ! Elle s'inscrit en effet parfaitement dans la gamme de la marque étoilée. En termes de confort, elle se positionne au-dessus de la Classe C, mais en dessous de la reine Classe S. En revanche, côté dynamisme, c’est le contraire, elle l’est aussi davantage que sa grande sœur, mais moins que sa petite. Cela étant dit, la Classe E break n’est pas exempte de défauts pour autant, tout particulièrement lorsqu’elle dispose d’une motorisation hybride rechargeable.

Malgré l’assistance de son puissant et coupleux moteur électrique, la rapidité de sa boîte reste malheureusement perfectible. Extrêmement silencieuse, surtout lorsqu’elle évolue en mode 100 % électrique, la calme olympien qui règne à son bord peut tout de même être perturbé par son moteur thermique. Son 4 cylindres fait en effet du bruit lorsqu’il s’éveille. Un bruit qui plus est tout sauf noble et ce qu’il carbure à l’essence ou au diesel. Finalement, sa large batterie l’alourdit de plus de 300 kg par rapport aux autres 4 cylindres non électrifiés. La Mercedes Classe E break PHEV flirte avec les 2,2 t et ça se sent aussi bien en virages qu’au freinage.

Les prix de la Mercedes Classe E Break PHEV débutent en 2024 à partir de 76.230 € en essence et 78.166 € en diesel. Des tarifs qui ne comprennent bien évidemment pas la moindre option ! Et comme souvent chez la marque étoilée, la liste des extras est kilométrique. Roues arrières directrices, Superscreen, pack AMG, suspension pneumatique et système de sonorisation surround Burmester® peuvent faire grimper la facture finale de l’Allemande jusqu’à des sommets dépassant allègrement les 100.000 €. Voilà qui commence à piquer pour un véhicule quoiqu’il arrive équipé d’un 4 cylindres tout sauf noble…

La Mercedes Classe E Break PHEV fait-elle finalement toujours office de référence ? Malheureusement pour elle, répondre à cette question n’a sans doute jamais été aussi difficile. Pour ce faire, il faudrait la comparer directement à son éternelle rivale bavaroise, mais également à la prochaine génération d’Audi A7 qui devrait prochainement pointer le bout de son nez. Toujours est-il qu’elle reste une grande routière (très) confortable à l’impressionnante autonomie 100 % électrique, mais qui n’est pas sans compromis. Sa grande batterie rend son coffre nettement moins pratique et lui confère un poids supplémentaire conséquent. À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle…