Pierre-Benoit Sepulchre

21 JUN 2024

Essai : Mercedes Classe E Break, le hayon a toujours la cote

Depuis la disparition de la CLS Shooting Brake au sein de la gamme de Mercedes-Benz, c’est la Classe E Break qui reprend à elle seule le rôle de gros porteur endimanché. Le style est moins subtil, mais le volume offert derrière son hayon reste appréciable.

"La Classe E Break ne sacrifie pas son légendaire volume de chargement tout en soignant son élégance. Ses prestations routières et son confort exceptionnel contribuent à faire oublier ses mécaniques thermiques de base un peu ternes."

Depuis les années 1960, la Mercedes Classe E Break fait office de référence dans le petit monde des voitures dépourvues de malle de coffre mais flanquées d’un vaste compartiment à bagages auquel on accède par un hayon. Cette ultime génération de la Classe E demeure fidèle à la recette d’origine mais est-elle toujours à considérer comme un modèle du genre ?

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Design

Alors que les SUV et autres monospaces ont colonisé nos routes, certains irréductibles ne jurent que par les bons vieux breaks. Et il ne s’agit pas forcément d’antiquaires ou de brocanteurs ! Le principal argument du modèle qui nous occupe ici est bien entendu son coffre, un atout qui fait le succès de la Classe E Break depuis près de 60 ans, génération après génération. Avec une longueur de 4,95 m et un empattement de 2,96 m, le dernier né de la lignée est à peu de choses près identique à la berline Classe E en termes de dimensions tandis qu’il se fait un poil plus grand que le break de la génération précédente.

Expérience

Bonne nouvelle : ces centimètres supplémentaires profitent surtout aux passagers, avec un habitacle plus spacieux. En revanche, le volume du coffre demeure quasiment identique au modèle qui vient d’achever sa carrière. Concrètement, on profite d’un volume de 615 l (contre 640 l précédemment) qui peut être poussé jusqu’à 1.830 l une fois la banquette arrière repliée (contre 1.820 l auparavant). Une capacité qui demeure donc tout à fait satisfaisante pour charger les valises des grandes vacances ou des sacs de golf. Autre bon point : le modèle reçoit désormais, de série, une suspension pneumatique sur l’essieu arrière histoire de mieux « porter » le chargement qu’on lui impose. On peut même encore pousser le bouchon plus loin en termes de confort en optant pour la suspension Airmatic optionnelle, qui concerne alors tant l’essieu avant que l’arrière.

Pour être complet, notons que la Classe E Break voit son volume de chargement légèrement baisser si on opte pour une mécanique hybride rechargeable à la batterie généreuse plutôt encombrante. Le volume de chargement oscille alors de 460 à 1.675 l.

Comme la berline, cette déclinaison break hérite d’un package technologique particulièrement impressionnant. Sans entrer dans les détails, on retrouve ici une instrumentation très complète, tout droit héritée de la gamme EQ, à savoir les modèles 100 % électrique de la marque à l’étoile. On retrouve ainsi le Superscreen qui regroupe trois écrans et qui s’étend sur toute la planche de bord, l’intégration transparente de l’écran passager optionnel dans l’écran central d’infodivertissement ou encore une caméra selfie. Le système MBUX est aussi à même de télécharger une kyrielle d’applications allant d’Angry Birds à TikTok en passant par Webex et Zoom au cas où vous comptez organiser vos réunions au sein de votre salon roulant !

Un confort au top est bien entendu aussi au rendez-vous grâce à une sellerie qui combine magistralement maintien et moelleux, ce qui permet d’abattre plusieurs centaines de kilomètres sans la moindre fatigue, et à une insonorisation qui frôle la perfection.

 

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Conduite

Sous son capot, la nouvelle Mercedes Classe E Break est proposée avec différentes motorisations, soit Light Hybrid soit Plug-In Hybrid. Nous traiterons les hybrides rechargeables ultérieurement. Du côté des motorisations thermiques, on retrouve en guise d’entrée de gamme un bloc quatre cylindres de 2 litres qui délivre 204 ch en essence (E 200) et 197 ch en diesel (E 220 d), les deux étant associés à un alternodémarreur. Il est aussi possible d’opter pour des blocs 3.0 l plus raffinés. Celui de la E 450 sirote de l’essence et développe 381 ch et 500 Nm. Celui de la E 450 d boit du diesel, développe 367 ch et 750 Nm ! Notons, enfin, que deux versions AMG sont également au programme pour les plus gourmands.

C’est la E 200 de 204 ch que nous avons pu essayer ici. Une mécanique qui s’en sort honorablement au vu du poids de ce break (1.900 kg) mais qui, on s’en doute, n’offre pas des performances décoiffantes. Le 0 à 100 km/h est ainsi abattu en 7,8 secondes tandis que la vitesse maximale est de 231 km/h.

La E 200 doit donc composer avec un bloc 4 cylindres essence de 2 litres de 204 ch, épaulé par un alternodémarreur de 23 ch et une boîte automatique comptant 9 vitesses. Au quotidien, l’ensemble fonctionne plutôt bien et cadre parfaitement avec l’esprit placide du modèle. Au vu de son poids, les 320 Nm de couple n’offrent pas des reprises météoriques mais si l’on se plie à une conduite zen, ceux-ci se révèlent amplement suffisants. Les plus exigeants regretteront peut-être aussi une sonorité banale qui se laisse surtout entendre lorsqu’on monte dans les tours.

Pour ce qui est du comportement, on profite d’une douceur de marche remarquable où toute irrégularité du revêtement est filtrée voire gommée, un peu à la manière d’un tapis volant mais sans le roulis propre à une Citroën C5X par exemple. Cette Classe E Break demeure donc un véhicule aussi efficace que serein à défaut d’être fun à manier. Enfin, un mot sur la consommation : au cours de notre essai, combinant ville, autoroute et voies secondaires, nous avons relevé un appétit moyen de 7,3 l/100 km.

Prix

On s’en doute, la Mercedes Classe E Break est tout sauf une voiture low cost. Vu les tarifs déjà salés de la berline, le surcoût demandé pour le break semble pourtant presque raisonnable. En effet, la E 200 Break Business Line est affichée à 64.251 €, soit seulement 2.541 € de plus que la berline au même niveau de finition. À ce prix-là, et malgré qu’il s’agit du modèle d’entrée de gamme, on bénéficie déjà d’un équipement généreux. Si on veut s’offrir l’agrément des six cylindres des versions « 450 », il faudra toutefois dépenser au moins 96.074 € en essence ou 99.644 € en diesel. En bonne Mercedes, il est bien sûr aussi possible de piocher dans un catalogue d’options aussi long qu’un jour sans pain et de retenir, par exemple, le Superscreen, le pack cuir, la suspension pneumatique intégrale ou encore une série d’aides à la conduite complémentaires. De quoi faire grimper rapidement la facture pour se rapprocher des 100.000 € même avec les quatre cylindres.

Verdict

Grâce à un design soigné, l’Allemande en impose sur la route sans pour autant sacrifier son légendaire volume de chargement. Une élégance doublée de bonnes prestations routières et d’un confort exceptionnel qui contribuent à faire oublier une mécanique un peu terne. Reste à vous assurer que votre compte en banque est suffisamment garni que pour vous en offrir un exemplaire !

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ