Jean-Francois Christiaens

6 NOV 2020

Un modèle, un flop : la toute première Corvette fut un échec, sauvée par un Belge !

Un look sensationnel, mais une partie technique franchement décevante. La Corvette faillit mourir peu après avoir vu le jour… 

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Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le marché automobile américain est inondé de petites sportives ronflantes européennes, principalement britanniques. Ces MG, Triumph, Jaguar et autres Alfa Romeo séduisent les héros de la guerre en quête de sensation. Lassée de voir ces voitures européennes prendre une place conséquente sur le marché, la direction de General Motors entend rétorquer avec un roadster biplace à l’allure rageuse !

Un premier modèle bien fade…

Après avoir présenté un concept-car qui suscita un formidable engouement, GM lance la production de la Corvette en 1953. Hélas, sous la carrosserie en plastique, on retrouve une partie technique bien fade, avec un 6 cylindres de 150 chevaux accouplé à une boîte automatique à 2 rapports. Et ce manque d’ambition technique (l’absence de boîte manuelle était notamment, très pénalisante) ne fait pas les affaires de la Corvette : 300 exemplaires sont assemblés en 1953 (de manière franchement artisanale, par ailleurs…) et un peu plus de 3.600 en 1954, soit très loin des attentes de GM !

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Sauvée par 3 éléments

Pour 1955, GM a donc sérieusement revu ses objectifs à la baisse, ne décidant de produire que 700 voitures. L’avenir de la Corvette semblait bien terne, et la sportive risquait fort de finir abandonnée… Mais trois événements successifs vinrent à son secours :

  • Le premier, c’est l’apparition dans la gamme d’un petit V8 de près de 200 chevaux et d’une boîte manuelle à 3 rapports. Ces deux derniers éléments transfigurèrent l’anémique cabriolet en une vraie sportive.
  • Le second événement, il est à chercher du côté de Ford : le géant à l’ovale bleu vient de lancer sa propre riposte, la Thunderbird. Et hors de question de laisser Ford caracoler tout seul sur ce marché !
  • Enfin, le dernier élément, et non des moindres, c’est l’arrivée d’un brillant ingénieur, très motivé, dans le programme : Zora Arkus-Duntov. Né à Bruxelles de parents russes et immigré aux Etats-Unis au début de la guerre, il parvint à convaincre GM d’engager la Corvette en compétition et de développer ses compétences sportives.

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La suite, on la connaît : la Corvette gagne continuellement en puissance et en confort, pour devenir une icône incontournable du marché, dès 1957.
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