Robert
Bourdeau et Henri Devaux sont deux Parisiens qui reprennent les premières
lettres de leur nom pour former une nouvelle marque. Leur objectif : créer
un « cyclecar » rapide et sportif. Mais un cyclecar, qu’est-ce donc ?
Il s’agit d’un engin à mi-chemin entre la voiture et la moto, très léger et
fiscalement avantageux. Le genre a connu un engouement dans les années 20,
avant de gentiment s’essouffler, puis de complètement disparaître au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale.
Deux places en tandem
La Bédélia
est sans doute l’un des premiers cyclecar. Présenté en 1910, l’engin faisait
fit de toute convenance et affichait une fiche technique pour le moins
spectaculaire. Amis du 21ème siècle, ceci va vous surprendre :
deux places, mais en tandem avec le conducteur… derrière, une transmission par
courroie et… pas de boîte de vitesses. En lieu et place, la courroie de
transmission pouvait être basculée sur un autre couple de poulies, ce qui
donnait une seconde vitesse. Pour effectuer la transition, le passager avant et
le conducteur avaient chacun un levier à manœuvrer !
Evolutions
Sous le
capot, plusieurs moteurs étaient disponible, dont un monocylindre et un
bicylindre en V. Ce dernier, issu de l’aéronautique, affichait une fiabilité
très aléatoire, ne dépassant généralement pas les…. 30 heures de fonctionnement !
L’engin évolua néanmoins, donnant tous les leviers de transmission au
conducteur, avant de lui offrir une classique transmission manuelle à trois
rapports. Comble de la banalité, les deux places furent finalement aménagées
côte-à-côte plutôt qu’en tandem !
Carrière commerciale
Produite de
1910 à 1925, la Bédélia aura souffert d’une concurrence plus pratique et facile
d’usage, d’une fiabilité grotesque (tant au niveau moteur que transmission), d’un
aménagement loufoque et surtout, de la séparation de ses deux pères fondateurs.
Mais malgré tout, l’engin sût rencontrer son public et, jusqu’à la première
guerre mondiale, il remporta de nombreuses victoires en compétition. Les
experts estiment à environ 3.000 engins produits, dont une toute petite poignée
de survivantes.