Essais

Mercedes E 63 AMG S vs Audi RS6 Performance : À coups de V8

La rivalité entre les marques allemandes atteint toujours son paroxysme quand il est question de performance. En s’offrant le V8 du coupé AMG GT, la nouvelle Classe E entend envoyer la Reine Audi RS6 dans les cordes. Avant que l’arbitre, siglé BMW M5, n’invite prochainement lui aussi son V8 sur le ring bien sûr…

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 30 mai 2017
  • Mercedes-Benz
Mercedes-Benz E 63 AMG
  • Finition irréprochable

    Avant le combat, commençons par présenter nos champions : dans le clan Audi, on retrouve le break RS6 dans sa récente déclinaison Performance. Entre ses ailes avant bodybuildées, on retrouve donc le V8 4.0l bi-turbo de la RS6 « normale » mais porté de 560… à 605 ch. Sur notre modèle d’essai, on pouvait même compter sur une petite poignée d’équidés supplémentaires grâce à la présence de l’échappement optionnel Akrapovic qui permet à la mécanique de mieux expirer.

    Avec plus de 600 ch sous le capot, voilà qui positionne notre missile Audi en tête de peloton ? Non ! Car si la précédente Mercedes Classe E 63 AMG se contentait de développer 585 ch dans sa dernière variante la plus musclée, la nouvelle arme du clan Mercedes pousse le curseur encore un peu plus loin. Tablez sur 612 ch pour la version S la plus puissante (575 ch sur la E 63 AMG « de base »). Voilà qui nous promet un match à plus de 1.200 ch. Et atteindre cette barre avec seulement deux voitures, voilà qui n’est pas courant !

    Finition, équipement : avantage Mercedes

    En grimpant à bord de la Classe E 63 AMG S, on a davantage l’impression de s’installer à bord d’un Airbus de la dernière génération qu’aux commandes d’une super-sportive radicale. Les deux écrans XXL (12,3’’ chacun tout de même…) configurables prennent le contrôle et laisse les bon vieux traditionnels compteurs dans le placard. Par contre, on dispose alors d’un nombre incroyable d’informations en tous genres pour surveiller le bon fonctionnement de sa monture. Notamment la température des pneumatiques, par exemple, qui peut rapidement monter à force de digérer les coups de V8… La liste des équipements optionnels de la version AMG reste également équivalente à celle de la berline Classe E classique. Autrement dit incroyablement technologique et étoffée.

    De conception plus ancienne, l’Audi RS6 ne peut tenir la comparaison à ce niveau mais sans toutefois présenter de réelle lacune. On sent tout de même que les écrans, par exemple, datent de la génération précédente à l’instar du « petit » cockpit virtuel qui tente de singer celui, XXL, des plus récentes Audi. Les aides électroniques n’atteignent pas non plus le niveau de perfectionnement de celles de la Mercedes. Par contre, au volant de la RS6 on a davantage l’impression d’être un « simple » conducteur qu’un pilote d’avion. On retrouve dès lors beaucoup plus vite ses marques…

    Confort : avantage Audi

    Avant d’aller tester la fougue de nos montures, testons d’abord leur faculté à transporter une famille aussi sereinement qu’à bord d’une sage berline. Car, ne l’oublions pas, il s’agit là de la force principale de ces deux engins dopés aux stéroïdes par rapport aux sportives radicales qui affichent des performances équivalentes mais qui ne peuvent ni emmener les enfants… ni les valises de madame !

    Dans ce domaine, l’Audi RS6 Performance se montre la plus convaincante. Certes, dans les deux cas les différents réglages (Confort, Sport, Race etc.) permettent de moduler les caractéristiques dynamiques avec efficacité. Mais le spectre de réglage de l’Audi est davantage tourné vers le Grand Tourisme que celui de la Classe E 63 AMG S toujours un peu plus radicale dans ses choix. C’est aussi à bord de la Mercedes que les (larges) pneumatiques laissent percevoir le plus de bruits de roulement. Dans les deux cas, on appréciera l’habitabilité offerte aux places arrière ainsi que le grand coffre. Notons à ce sujet que si la RS6 n’est livrable qu’en break (ou alors en coupé RS7), la Mercedes peut être commandée en berline ou en break en fonction de ses préférences.

    Moteur : avantage Mercedes

    En reprenant à son compte le palpitant développé pour le coupé AMG GT, la Classe E s’est offert une véritable perle mécanique. Indiscutablement, c’est ce V8 qui possède le plus le diable au corps. Capable d’être rond et civilisé (il tourne même en 4 cylindres pour limiter sa consommation en conduite coulée !), il se révèle explosif et diablement performant quand on le titille. Et quelle voix de baryton !

    Evidemment, le bloc de l’Audi RS6 n’est pas en reste et assure des performances supersoniques. Mais, plus feutré et plus lisse, il se montre (un petit peu) moins démonstratif. C’est pareil pour sa boîte de vitesses automatique (8 rapports) : elle assure une évolution plus coulée et reste toujours plus douce que la nouvelle boîte automatique à 9 rapports étrennée par la Mercedes quand on la pousse dans ses retranchements. Enfin, notons que sur papier, c’est également la Classe E 63 AMG S qui se montre la plus véloce pour accrocher la barre des 100 km/h et vous pulvériser les vertèbres lors du « launch-control » : 3,4s contre 3,7s pour la RS6 Performance.

    Comportement routier : avantage Mercedes

    On s’en doute : frôlant avec la barre des deux tonnes, nos engins de près de 5 mètres se complaisent davantage sur les autobahns que sur des petites routes de montagnes sinueuses. Cela dit, elles n’y sont vraiment pas ridicules. Au contraire, on se surprend même à les mener comme de simples petites GTI ! Mais à la vitesse d’un avion à réaction ! Bien aidées par leurs transmissions intégrales, ces deux furies sautent d’un virage à l’autre avec une célérité impressionnante. Et mettent à très rudes épreuves leurs freins, même si l’on opte pour les disques en céramique….

    À ce rythme, la Classe E 63 AMG S ne connait pas le moindre roulis ni le moindre sous-virage. Quelle voiture ! La RS6 paraît un peu plus pataude bien que sa propension à enrouler les virages au lever de pied surprend toujours autant pour un engin de ce gabarit. Signalons également, pour les amateurs du genre, que dans sa version S, l’AMG possède un mode « Drif » qui la transforme en pure propulsion à la répartition variable du couple entre les roues pour l’aider à brûler de la gomme avec enthousiasme.

    Budget : égalité

    En berline, les Mercedes E 63 AMG et 63 AMG S s’affichent respectivement à 117.854€ et 127.897€. Pour les breaks, comptez 121.242€ et 131.527€. Les breaks Audi RS6 et RS6 Performance s’affichent, quant à eux, à un tarif un peu inférieur : 116.410€ et 123.210€. Dans les deux cas, l’équipement de série s’avère déjà particulièrement généreux. La Mercedes se montre néanmoins mieux dotée dans son équipement de base.

    On notera, dans les deux cas, la présence de certaines options assez onéreuses. L’échappement en titane coûte, par exemple, 9.020€ chez Audi. Tablez également sur 9.900€ pour les freins en céramique ou 1.615€ pour le différentiel arrière Sport à répartition vectorielle de couple. Chez Mercedes, la note s’allongera principalement des 8.440€ réclamés pour les freins céramiques. Si l’on parvient à ne pas trop titiller son V8, le moteur de conception plus récente de la Mercedes acceptera également de consommer un peu moins. Mais en conduite musclée, la note s’envole dans les deux cas !

    Conclusion : avantage Mercedes

    Si l’on recherche une voiture super-sportive mais incroyablement polyvalente et facile à conduire au quotidien, l’Audi RS6 Performance se pose toujours en référence du genre. Elle ne traine pas en route, loin de là, se joue des petites routes sinueuses avec efficacité mais conserve un toucher de route comparable à celui d’une familiale diesel et se conduit comme un vélo. La Classe E 63 AMG S pousse davantage le curseur de la performance. Elle possède un moteur nettement plus explosif, offre des performances encore plus radicales. Mais devient alors un peu moins polyvalente d’usage. Mais sans non plus verser dans l’inconfortable. Par contre, son contenu technologique est tout bonnement incroyable. Un véritable avion cette E 63 AMG S. Dans tous les sens du terme…

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    Christiaens  Jean-Francois
    À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
    Photos ©: Jean-François Christiaens.

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