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Essai : Ford Focus, repartir d’une feuille blanche

Pour sa 4e génération, la Focus a complètement changé, nous dit-on chez Ford. Mais le constructeur s’empresse d’ajouter que sur le plan de l’ADN, la nouvelle venue reste bien dans la lignée de la première du nom, lancée il y a 20 ans. Voyons ce que cela donne…

  • Bervoets Wim
  • 11 juillet 2018
  • Ford
3,9
score VROOM
  • 3,5
    Performance
  • 4,5
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 3,5
    Équipement
  • 4,5
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Confort de marche en progrès
  • Ergonomie améliorée
  • Finition en progrès
  • Moteurs bien efficaces
  • Plaisir de conduite
  • Boîte un peu rude (Titanium)
  • Design trop passe-partout ?
  • Quelques détails de finition
  • Sièges plats (ST-Line)
  • Suspension ferme (versions de base)

Le temps file : cela fait cette année 20 ans que la première Focus a débarqué sur le marché. C’est en effet en 1998 que le modèle a remplacé l’Escort, avec un design radicalement différent mais qui a su séduire. Un style et une philosophie baptisés « New Edge » et qui ont été adaptés avec succès sur la petite Ka. Autre révolution à l’époque : l’amélioration de la tenue de route, devenue depuis lors la spécialité de la marque à l’ovale bleu, comme en témoigne aussi la Fiesta. Aujourd’hui encore, le design et le plaisir de conduite sont deux caractéristiques essentielles de l’ADN de Ford, sur lesquelles la nouvelle Focus veut s’appuyer.  

Vous la trouvez fort différente ?

C’est un fait : pour cette 4e génération, Ford est parti d’une feuille blanche. Avec donc une nouvelle plate-forme, baptisée C2 et censée améliorer le rapport gabarit/habitabilité et l’aérodynamisme. Et Ford propose plusieurs variantes de carrosserie : la classique 5 portes et le break (toujours dénommé Clipper), mais aussi bientôt une version Active de type crossover, légèrement rehaussée et au look plus « aventurier ». 

Ford étend donc la gamme Focus. Cette volonté d’élargir le public plutôt que de polariser se retrouve en matière de style : fini le radical Kinetic Design de l’ancien modèle. Ford lui préfère un look passe-partout qui ne déplaira à personne mais ne marque pas non plus les esprits. Certes, la face avant est typiquement Ford, mais la partie arrière perd sa personnalité et se donne même des airs asiatiques. Une question de goût.  

L’habitacle a-t-il aussi fort changé ?

Oui, mais c’est très positif. On se souvient du tableau de bord de l’ancien modèle, avec sa grosse console centrale encombrée de nombreux boutons. Ford a entendu les critiques de ses clients et a opté pour un design plus sobre. La console centrale s’est amincie et est placée plus en avant, tandis que l’écran du système multimédia adopte le format tablette. Certes, il reste quelques boutons, notamment pour le contrôle de la climatisation, qui ne passe donc pas ici par le menu de l’écran. Et c’est tant mieux. 

Un autre bon point pour la qualité de finition, qui progresse par rapport à celle des générations précédentes. Le mobilier semble globalement solide et bien assemblé. Même si en y regardant de plus près, on note quelques détails qui auraient pu être mieux finis.   

La nouvelle plate-forme améliore-t-elle l’habitabilité ?

Oui, absolument. Pourtant, les dimensions extérieures de la 5 portes évoluent peu : elle s’allonge de seulement 2 centimètres (soit 4,38 mètres contre 4,36 auparavant). Le break grandit davantage : il mesure désormais 4,67 mètres contre 4,56 pour l’ancien. Mais la nouvelle plate-forme présente un empattement allongé et donc une meilleure habitabilité arrière. Les passagers arrière ont donc plus de place et le coffre gagne lui aussi en volume. La soute de la 5 portes affiche 375 litres banquette en place et 1.354 litres banquette rabattue. Et pour le break, on note respectivement de 608 à 1.653 litres. La nouvelle Focus Clipper peut donc rivaliser avec les références du segment, comme les Volkswagen Golf Variant et Peugeot 308 SW.

Quels moteurs puis-je choisir ?

Il y a deux blocs à essence et deux diesel. On notera que la gamme essence se compose exclusivement de 3 cylindres. L’entrée de gamme est le 1.0 EcoBoost bien connu, proposé en 85, 100 et 125 ch. Ce moteur est associé à une boîte manuelle à 6 vitesses ; seule la variante 125 ch a droit en option à une boîte automatique, comptant 8 rapports. L’autre moteur à essence est le 1.5 EcoBoost, tournant lui aussi 3 cylindres. C’est le bloc qui a été introduit dans la nouvelle Fiesta ST : il est ici proposé en 150 ou 180 ch. Seule la 150 ch laisse le choix entre boîte manuelle ou automatique ; la 180 ch est exclusivement manuelle.

La gamme diesel (dans laquelle Ford croît encore) débute avec le 1.5 EcoBlue à 4 cylindres, disponible en versions 95 et 120 ch. Seule cette dernière est proposée avec une boîte automatique en option. En haut de gamme, on trouve le 2.0 EcoBlue de 150 ch, à boîte manuelle ou automatique.

Comment roule cette nouvelle Ford Focus ?

C’est la question clé... Nous avons débuté notre essai au volant d’une version 5 portes Titanium à moteur 1.0 EcoBoost de 125 ch, avec boîte manuelle à 6 rapports. Le tricylindre est ici moins vivant dans les tours que sous le capot d’une Fiesta, mais anime néanmoins vaillamment cette Focus et sans trop élever la voix. Les performances sont correctes (0 à 100 km/h en 10 secondes tout juste et vitesse de pointe de 200 km/h) et la voiture se montre légère et incisive en courbe. Elle semble encore plus propre que l’ancien modèle. La commande de boîte manuelle aurait par contre pu être meilleure, de même que le confort de suspension. Les versions de base de la 5 portes se contentent en effet d’un essieu arrière à barre de torsion. Cette suspension est certes assez douce et contrôlée, mais il y a trop de remontées parasites sur les routes dégradées.   

C’est un peu mieux dans le cas de la version 1.5 EcoBoost de 182 ch, testée en exécution ST-Line. Cette version dispose d’un essieu arrière multibras (offert de série sur toutes les variantes break Clipper) et d’une assiette légèrement rabaissée. Le compromis entre confort et dynamisme est particulièrement réussi. Au point que l’amortissement piloté optionnel (une première sur la Focus) n’apporte pas une grande valeur ajoutée. Cette ST-Line roule comme on l’attend d’une Focus, à savoir de manière incisive et imperturbable. Elle serait peut-être même un peu trop imperturbable : à cette efficacité clinique, les conducteurs les plus dynamiques auraient préféré un caractère plus vivant. Quant à la boîte manuelle à 6 vitesses, elle nous semble ici mieux guidée. Côté performances, la version Clipper essayée passe de 0 à 100 km/h en 8,5 secondes et pointe à 220 km/h.

Combien coûte cette Focus ?

Le prix de base est de 18.900 € pour la version 1.0 EcoBoost de 85 ch en exécution Trend. Celle-ci est correctement équipée, avec entre autres un freinage automatique d’urgence détectant aussi les piétons et cyclistes, un assistant de sortie involontaire de voie, une climatisation et la radio digitale. La version break Clipper nécessite un supplément de 1.000 €. Quant à la version la plus chère de la gamme, il s’agit de la très luxueuse exécution Vignale, qui coûte 33.500 € avec le moteur diesel 2.0 EcoBlue et la boîte automatique. Cette version est richement équipée, avec notamment un affichage tête haute, un hotspot WiFi, l’aide au parking, des feux à LED et une sellerie en cuir.

En conclusion ?

La 4e génération de la Ford Focus est devenue une auto mature. C’est le résultat d’une toute nouvelle plate-forme, qui rehausse le confort, l’habitabilité et la qualité de finition. Certes, le design a perdu en personnalité, mais le plaisir de conduite est heureusement toujours de la partie. Au-delà du look, l’ADN de la Focus est donc préservé. 

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À propos de l'auteur : Bervoets Wim Wim Bervoets est rédacteur chez Vroom depuis 2016. Il s'intéresse à tout, depuis les citadines jusqu'aux voitures de sport, et garde un esprit ouvert sur la mobilité et les carburants du futur.
Mais il rêve encore et toujours d'une Lotus Elise...

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