Après s’être éteinte à la fin de la 4ème génération,
la saga Supra revient donc sur les devants de la scène avec cette 5ème
mouture siglée GR Supra. Cette revenante a en effet été développée par le
département sportif Gazoo Racing de Toyota en étroite collaboration avec BMW. Faut-il
vous le rappeler : cette Supra doit en effet en partie sa renaissance au
constructeur allemand puisqu’elle partage ses entrailles techniques avec la
nouvelle génération du roadster Z4. Ces deux modèles sortent d’ailleurs de la même
usine d’assemblage, celles de Magna Steyr, située à Graz en Autriche.
Poupe d’enfer !
Extérieurement, la GR Supra n’a toutefois rien d’une BMW !
Les designers lui ont offert une personnalité esthétique propre au style très
nippon. Quand on étudie la bête de plus près, on tiquera tout de même un peu
sur ses nombreuses aérations factices au côté un peu cheap. Mais dans l’ensemble,
les proportions de cette nouvelle Supra sont plutôt séduisantes et sa poupe d’enfer !
2 places seulement
Avis aux parents : pour sa cinquième vie, la Supra se
contente dorénavant de seulement deux places. Dommage, une configuration 2+2
aurait pu apporter un peu plus de polyvalence à l’engin, même juste à titre de
dépannage. Tant pis pour la balade dominicale avec les enfants ! En revanche,
le coffre se montre assez logeable pour embarquer les valises d’un couple pour un
long week-end en amoureux. Il faudra juste composer avec accès un peu étroit et
haut perché. Mais bon, ce n’est pas un break non plus…
BMW… en mieux !
À bord, la personnalisation de la Supra par rapport à sa
cousine allemande est nettement plus limitée. On est clairement installé à bord
d’une BMW. Ce qui, cela dit, est plutôt une bonne nouvelle. L’ergonomie du
poste de conduite est bonne, l’infodivertissement moderne, les matériaux qualitatifs
et la finition soignée. En fait, c’est même une BMW en… mieux ! En tous
les cas, on trouve le style adopté par l’affichage digital de la Supra plus
séduisant et plus lisible que celui retenu par BMW pour son roadster Z4. Le
gros compte-tours central donne à l’ensemble un côté assez sportif.
Grand Tourisme
On s’attendait à prendre les commandes d’une sportive plutôt
radicale. On se retrouve, à l’inverse, plutôt au volant d’un coupé tirant vers
l’univers du Grand Tourisme. Le filtrage des suspensions est prévenant, l’insonorisation
globale plutôt soignée et le calibrage des commandes plutôt « souple ».
Un peu trop, d’ailleurs. La direction est assez avare en retour d’information
et l’attaque de la pédale de frein est un peu timide pour une sportive de cette
trempe. En conduite décontractée, rouler dans cette Supra n’a en tous les cas rien
d’un « calvaire ».
À tous les étages
Le six cylindres en ligne 3.0 l suralimenté repris de la Z4
M40i se montre disponible à tous les étages. Son couple maximal généreux de 500
Nm répond constamment présent entre 1.600 et 4.500 tr/min. Ce qui assure à la
fois des reprises explosives en sortie de courbe quand on enfonce la pédale de
droite mais aussi des déplacements tout en souplesse en conduite coulée. En
fonction du mode de conduite retenu (normal ou Sport), la boîte automatique à 8
rapports enquille aussi les rapports avec souplesse ou célérité. La puissance
maximale de 340 ch est disponible, quant à elle, entre 5.000 et 6.500 tr/min.
Cette cavalerie assure d’excellentes prestations à la Supra. Les puristes auraient
peut-être appréciés un typage un peu plus rageur de la mécanique dans les hautes
rotations ainsi qu’une sonorité « réelle » un peu plus travaillée (en
mode Sport, un son artificiel tente de faire illusion via les haut-parleurs mais
bon…).
Compromis
En conduite sportive, le typage relativement souple de l’amortissement
de la Supra (même en mode Sport) induit des mouvements de caisse parfois un peu
amples et déstabilisants aux plus hautes vitesses sur les mauvais revêtements. D’autant
plus que le volant manque, on l’a écrit, un peu de consistance pour tenir
efficacement le cap. Mais l’équilibre général de la voiture est tout de même plaisant
et ses « ruades », pour les amateurs du genre, assez faciles à
dompter dans les courbes plus serrées grâce au différentiel actif.
Tout compris
Facturée 65.500 €, la Supra n’est a priori pas « donnée ».
L’Audi TT S (310 ch) est annoncée par exemple à partir de 57.700 €. Mais dans le
cas de la Toyota, l’équipement de série est complet. Hormis le « premium
pack » proposé à 2.300 € (sièges en cuir, affichage tête haute, chargeur à
induction, etc.) et la peinture métallisée (900 €), tout est compris !
Notre verdict
Sous ses traits sportifs, cette 5ème Supra du nom
fait preuve d’une belle polyvalence. Certes, en abandonnant les places arrière
de ses devancières, la nouvelle venue perd un peu en aspects pratiques. Mais
son positionnement Grand Tourisme permet néanmoins d’envisager un usage
quotidien sans trop de concessions… tout en jouissant de performances explosives
à l’occasion au détour de petites routes désertes !