Essais

Un petit goût d'ailleurs

Née en 1989 aux Etats-Unis, la marque "chic" de Nissan est d'abord apparue en Europe via des importateurs parallèles, avant d'être officiellement distribuée dès 2008.
C'est au même moment qu'apparaît la deuxième génération de la FX, qui devra toutefois attendre 2010 pour recevoir une motorisation diesel, plus adaptée à nos marchés.
Les premiers FX apparus en 2003 et rentrés au compte-gouttes en Europe via des coûteuses importations parallèles arboraient déjà une ligne fluide et dynamique, réinterprétée et magnifiée avec cette deuxième génération.
  • Wouters Bruno
  • 04 mars 2012
  • Infiniti
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Ligne
  • Prix
  • Boîte auto dépassée
  • Coffre réduit

Il faut le reconnaître, le FX en jette un max, tout en se différenciant largement de la production européenne. Le modèle qui nous occupe, en finition S Premium arbore en prime des jantes de 21 pouces, de quoi remplir les généreux passages de roues renvoyés aux quatre coins de cet imposant (487cm) SUV. Hérité de Renault, le bloc V9X apparu d'abord sur la Laguna Coupé, a été choisi pour offrir au FX une motorisation plus acceptable en Europe que les V8 essence. Retravaillé, il offre quelques chevaux de plus, 238 au lieu de 235, mais voit son couple passer de 450 à 550 Nm, une valeur qu'accepte sans problème la boîte automatique à sept rapports de provenance Nissan, une combinaison possible grâce au montage longitudinal du bloc sous le capot de la FX.

Châssis sophistiqué

Ne cachant pas ses origines roturières à froid, le bloc Renault-Nissan, une fois à température, émet dans l'habitacle une bande son plutôt harmonieuse et flatteuse, sans se montrer envahissante. Ses performances, plus qu'honorables, sont malgré tout desservies par la boîte, dépassée en regard des standards européens. Lente et peu réactive, elle n'encourage pas une conduite sportive, et se montre peu convaincante sur route sinueuse, avec des relances à contretemps. Il est possible d'un peu corriger le tir en jouant des palettes au volant, sans toutefois y parvenir complètement. Le châssis bénéficie de plus d'attentions avec dans le cas de notre FX 30D S un contrôle continu des amortisseurs et des roues arrières directionnelles, tandis que les quatre roues sont motrices, bien entendu. Le châssis fait preuve d'une assez bonne agilité, mais si le pilote se lâche un peu, ses passagers risquent fort de crier rapidement grâce, les amortisseurs pilotés n'empêchant pas la prise de roulis.

Comportement plaisant

La position "Sport" corrige le problème, mais rend la FX nettement moins confortable, surtout avec les roues de 21 pouces, et les mêmes passagers risquent de rouspéter ici aussi! Ceci posé, on ne s'embête pas au volant du FX, qui offre malgré tout un excellent comportement, sain et rassurant, tout en se montrant malgré tout assez vif, avec un confort préservé. Ne lui demandez simplement pas l'impossible: nous sommes au volant d'un SUV au gabarit généreux et au poids conséquent, il ne pourra offrir le comportement d'une berlinette.
Le freinage fait appel à de solides disques ventilés de 355mm à l'avant, 350 à l'arrière, pincés par des étriers à quatre pistons à l'avant, un matériel qui donne entière satisfaction. On le voit, ce FX ne démérite guère face à une concurrence européenne pourtant redoutable (BMW, Porsche, Audi, …).

Style original

Il réussit même à marquer des points avec une ligne d'une rare originalité dans ce segment, à la fois statutaire et racée, qui nous change d'un style allemand qui ne réussit pas toujours à nous convaincre. Pareil pour l'intérieur, joliment dessiné, et qui tranche avec la rigueur allemande. Quelques détails peuvent dénoter, si on veut vraiment pinailler, mais rien de bien méchant, alors que l'accueil à bord devrait satisfaire les plus exigeants. La finition est soignée, et l'équipement pléthorique: rien ne semble manquer à l'appel sur notre S Premium. Affichée à 66.900 €, elle ne compte comme unique option que la peinture métal, un supplément de 950€, tout le reste étant repris dans la dotation de série.

Une autre démarche

En dehors des équipements déjà cités, comme les roues arrières directrices ou le contrôle continu de l'amortissement, citons encore la direction à assistance variable, le contrôle de la pression des pneus, les appuie-tête avant actifs, les détecteurs de pluie et de luminosité, le régulateur de vitesse intelligent, l'avertissement anticollision, le "lane departure warning", les phares bi-xénon directionnels. Les éléments de confort, ne sont pas moins nombreux: les rétroviseurs asservis à la marche arrière, la vue panoramique 360°, l'affichage tactile avec GPS, l'installation Bose avec disque dur 10Go, la connectivité Bluetooth, le branchement iPod, la reconnaissance vocale, l'accès intelligent avec mémoire des sièges, du volant et des rétroviseurs, la climatisation automatique bi-zone, l'intérieur cuir, les sièges électriques chauffants et ventilés, toutes options qu'il faudra payer cher et vilain chez les constructeurs d'Outre Rhin. Résultat, une FX coûtera facilement 10 à 20.000 € de moins que ses concurrentes teutonnes à équipement identique, tout en proposant une ligne autrement plus originale que celle-ci. Le prix de l'image…?

Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters. Source ©: Infiniti.

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