Essais

Alpine A110 : La Renaissance !

Enfin, nous y sommes ! Voilà 5 ans que l’on nous annonce le retour d’Alpine et après cette longue attente, nous avons enfin pu essayer la nouvelle venue ! Alors ? Eh bien… C’est tout simplement formidable !

  • Piette François
  • 21 décembre 2017
  • Renault
3,6
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 5,0
    Tenue de route
  • 3,5
    Confort
  • 2,5
    Équipement
  • 3,0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 4,0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement fa-bu-leux !
  • Confort préservé
  • Equilibre du châssis
  • Pedigree
  • Performances énergétiques
  • Style craquant
  • Coffres peu pratiques
  • Délais de livraison
  • Détails de finition
  • Espaces de rangement ? lesquels ?
  • Pas de boîte manuelle
  • Tarif de base élevé

Alpine : voilà un nom qui ne dit peut-être pas grand-chose aux plus jeunes d’entre vous mais qui rappelle quelques glorieux souvenirs pour les autres. Alpine, c’est d’abord l’histoire d’un homme et de sa passion pour l’automobile. Jean Rédélé est un homme doué pour la course automobile et pour le commerce et il a rapidement l’idée de concevoir une petite voiture légère, compacte et maniable. Trois mots clés pour briller en rallye. Nous sommes en 1955 et l’histoire est en route !

Les bienfaits de l’Ancien Régime

C’est en 1962 qu’Alpine lance son modèle le plus célèbre, la berlinette A110. Un modèle qui restera gravé dans les mémoires, grâce à ses succès en rallyes (Alpine est champion du monde en 1973) et à sa formidable agilité. La recette est simple : une caisse en polyester, un châssis poutre et une mécanique Renault un brin préparée. Mais ces ingrédients sont finement choisis et le résultat est bluffant. La suite est moins glorieuse, la marque se risquant dans des modèles plus bourgeois, mais à la finition aléatoire… Souffrant de la rude concurrence germanique, la marque, rachetée par Renault en 1973, cesse ses activités en 1995.

Le retour d’un mythe…

Et puis il y a eu l’annonce de son retour. Nous sommes en 2012, on parle d’accords avec Caterham, puis rapidement d’un divorce avec ce dernier, pour un produit 100% maison. Aujourd’hui, le résultat est là, devant nous et il est superbe. L’A110 deuxième du nom reprend dans les grands traits, la silhouette de l’ancêtre. Stupéfiante d’équilibre, la Française affiche une robe racée, musclée, délicieusement évocatrice avec ses phares, sa fuite de toit et son capot nervuré, mais aussi moderne avec sa poupe aux feux en X très élaborés. On salive, on a hâte d’en savoir plus…

Trois mots clés

Légèreté, compacité et agilité. Voici les mots clés de la marque, toujours d’application aujourd’hui. En 4,18 mètres de long, tout est dit. Haute de 1,25 m et large de 1,8 m, l’Alpine fait en effet figure de poussin au milieu des sportives actuelles hypertrophiées. Mais surtout, elle a réussi le pari de rester remarquablement légère. C’était d’ailleurs le plus grand défi des ingénieurs : une voiture ultra légère, mais exploitable au quotidien. Avec sa structure en aluminium et sa chasse aux kilogrammes superflus de tous les instants, l’Alpine parvient à rester sous la barre des 1,1 tonne (1.080 kg pour la version « de base », 1.103 kg pour la « Première Edition »).

Techniquement parlant

Pour ce nouveau modèle, les ingénieurs sont partis d’une page blanche ! Ouf, ils n’ont donc pas bafouer le nom Alpine comme celui de Gordini, il n’y a pas si longtemps… Moteur central arrière 1.8 TCe de 252 ch et 320 Nm de couple, boîte automatique à double embrayage et 7 rapports, suspensions à double triangulation à l’avant comme à l’arrière : rien n’est trop beau pour les quatre beaux yeux de cette Française.

Dans l’habitacle, un goût de trop peu…

Dans l’habitacle, Alpine a sorti le chéquier pour nous en mettre plein les mirettes avec une planche de bord recouverte de cuir, des inserts en cuir matelassé sur les contre-portes, un volant trois branches évocateur et même une console centrale en cuir surpiqué du plus bel effet ! Mais malheureusement, de grossières économies sont également perceptibles : de trop nombreux plastiques durs (notamment sur les contre-portes), un système multimédia basique et des éléments piqués aux Clio et Twingo s’accordent mal avec le reste des efforts produits.

De même, une absence quasi-totale d’espaces de rangements, voire de boîte à gants, rend l’utilisation au quotidien peu commode. Question coffre, choisissez votre camp : 100 litres à l’avant, 96 litres à l’arrière. Ikea, faudra oublier… Mais est-ce vraiment l’objectif de ce modèle ?

La magie Alpine !

Il ne faut pas parcourir plus d’un mètre pour comprendre que l’on est à bord d’une machine vraiment sensationnelle. Vraiment ! Il y a déjà ces sièges Sabelt, ultra légers, un brin compliqués d’accès, mais surtout, étonnement confortables. Il y a aussi cette direction très précise, cet amortissement formidablement confortable et ce moteur plein à tous les régimes.

A rythme sénatorial…

L’Alpine, une voiture pour tous les jours ? Ce n’est pas une farce du service marketing : il est manifeste que le châssis a profité de gros investissements et cela porte ses fruits ! Pourtant malmenée sur des tronçons de route défoncés, l’Alpine reste confortable en toutes circonstances et ne maltraite ni vos lombaires, loin de là, ni vos oreilles.

… Et pied dans le phare !

Lors de cette première prise en mains, le constructeur nous a emmenés sur le circuit du Grand Sambuc, près d’Aix-en-Provence. Un tracé technique, vallonné et… particulièrement détrempé lorsque nous étions sur la piste ! Bourrasques de vent, pneus été et températures inférieures à 3 degrés : toutes les conditions étaient réunies pour que ce galop d’essai se transforme en rodéo sauvage…

Et c’est dans ces conditions que l’Alpine s’est réellement révélée à nous : l’équilibre du châssis est tel que vous en faites ce que vous voulez ! Réglée sur le mode « Track » qui relève très généreusement le seuil de tolérance de l’ESP (deux autres modes disponibles : « Normal » et « Sport », l’ESP est également déconnectable), l’Alpine virevolte, danse même, d’un virage à l’autre.

Comportement à la carte

Vous voulez une sortie de virage propre et efficace ? Le centre de gravité situé au niveau de vos fesses vous dicte l’inclinaison de votre pied droit. Vous désirez plus de flamboyance ? Il n’y a qu’à incliner un peu plus le pied, ou balancer la machine en entrée de virage ! Une fois n’est pas coutume, c’est quasiment aussi simple à effectuer qu’à écrire ! Quelle machine ! Il lui manque juste un autobloquant pour ceux qui désirent une conduite plus « virile »…

Un col pour finir en beauté…

Le nom « Alpine » n’a pas été choisi au hasard par Jean Rédélé qui était nostalgique de ses rallyes alpins. Et la nouvelle venue, sur les petites routes sinueuses de montagne, a révélé qu’elle était la digne descendante de l’ancêtre. Direction hyper précise (mais un brin trop légère), freinage indestructible (avec une pédale assez ferme, avis aux amateurs), équilibre de funambule, moteur inépuisable capable d’atteindre les 100 km/h en 4,5 secondes, boîte claquant les rapports avec vivacité et sonorité rauque volontiers pétaradante : tout y est !

Budget

Il y a trois mauvaises et deux bonne nouvelles. Commençons par les mauvaises : la finition « Première Edition » (1955 exemplaires) a été écoulée en cinq jours ; le prix de base de la version de série avoisinera les 50.000 € et les délais de livraison atteignent près de 15 mois… La bonne nouvelle, c’est qu’Alpine a prévu une version « de série » déclinée en deux finitions : Pure (la plus sportive) et Légende (plus axée sur le confort). Où est la bonne nouvelle là-dedans ? C’est que l’équipement de base devrait compenser un prix de départ assez costaud. Enfin, Alpine annonce des émissions de CO2 limitées à 138 g/km, ce qui est très limité !

Conclusion

Allons droit au but : Alpine n’a pas manqué la résurrection de la marque. Ce nouveau modèle est une merveille d’équilibre qui perpétue une longue histoire de savoir-faire en matière de châssis. Cette nouvelle A110 a tout de la descendante idéale et, à n’en pas douter, il s’agit de l’un des meilleurs « revivals » de l’Histoire de l’Automobile. Certes, le diamant est encore assez brut et manque de polissage sur les bords… Mais pour notre part, nous sommes absolument conquis par cette machine qui réussit à prendre sa revanche face aux Teutonnes qui l’ont éclipsée voici 20 ans !

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À propos de l'auteur : Piette François

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