Avant de se lancer à la chasse tout azimut
pour traquer les Nissan Qashqai, Renault Kadjar, Peugeot 3008, Hyundai Sportage
et consorts, le Karoq va d’abord devoir régler la rivalité au sein de son
propre groupe. Rivalité qui l’oppose à ses frères de sang : le Seat Ateca,
d’une part, et le Volkswagen Tiguan, de l’autre.
Pour régler ce différend à l’amiable,
chacun s’entend sur une thématique : le modèle siglé Seat joue la carte du
dynamisme ; celui frappé du logo VW tire vers l’univers premium. Et le
Skoda ? Fidèle au credo de la marque, il privilégie les aspects pratiques
en soignant notamment sa modularité tout en misant sur le confort de marche et
un rapport qualité/prix imbattable. Pari réussi ?
VarioFlex
Le premier atout, non-négligeable pour
séduire les familles, que l’on trouve dans la main du Karoq se nomme VarioFlex.
Un équipement optionnel connu déjà du précédent Yeti, voire de l’ancien
minispace Roomster. En pratique, en cochant cette option (dont le prix n’est
pas encore connu), la banquette arrière traditionnelle, rabattable selon la
division classique 60/40, cède sa place à trois sièges indépendants. Les deux
latéraux peuvent coulisser sur des rails (15 cm) tandis que les trois dossiers
peuvent être réglés en inclinaison et se rabattre.
On peut également retirer le siège central
pour permettre aux deux sièges latéraux de glisser (de 8 cm) vers l’intérieur
du véhicule pour magnifier l’espace aux coudes. Mieux : tous les sièges
arrière peuvent également être retirés du véhicule. Du moins si l’on dispose
d’un endroit pour les stocker et que l’on est apte à les soulever (environ 15 à
20 kg par siège selon l’estimation de nos petits bras…). On peut alors jouir
d’un volume de chargement assez incroyable pour le segment, de 1.810 litres !
521 litres
Dans sa configuration classique, le Karoq
soigne néanmoins déjà son volume de chargement. À peine plus long que son
cousin Ateca (4,38 m contre 4,36 m), le SUV Skoda met un point d’honneur à
proposer un coffre légèrement supérieur. À savoir 521 litres contre 510 litres
pour le Seat. Avec le système VarioFlex, le volume de chargement en
configuration 5 places oscille quant à lui, de 479 à 588 litres. C’est
gigantesque !
Cela dit, à l’usage, on appréciera surtout
les nombreuses petites astuces pratiques typiquement Skoda. Comme les petits
coins à « scratcher » sur le plancher de coffre pour caler des
objets, des crochets de rangement, une lampe nomade ou encore le cache-bagage déroulant
directement fixé au hayon. Ce dernier s’actionne alors automatiquement, mais de
manière mécanique sans coûteux système motorisé, quand on ouvre le coffre. Des
astuces « simplement intelligentes » signées Skoda que l’on retrouve
également ailleurs que dans le coffre. Le parapluie rangé sous le siège
passager avant ou le grattoir à glace situé derrière la trappe à carburant en
témoignent !
Big
Karoq is watching you !
À défaut d’être joyeuse ou originale, la
planche de bord du Karoq se révèle soignée et qualitative. Les conducteurs
avides d’écran pourront troquer les traditionnels compteurs contre un
« cockpit virtuel ». Retravaillé par les spécialistes Skoda, cette
fonction déjà disponible sur d’autres modèles du groupe Volkswagen voit ici ses
menus se simplifier. On note également l’ajout d’une fonction
« black-panel » permettant de se focaliser sur les informations
essentielles en conduite nocturne.
Les « Geeks », eux, apprécieront
la présence de la dernière évolution du système Skoda Connect qui permet
notamment, de connaître les caractéristiques de sa voiture à distance, d’en
commander certains paramètres et même de recevoir des notifications si la
voiture dépasse une vitesse préenregistrée ou si elle sort d’un périmètre
défini. Une fonction destinée à rassurer les parents en surveillant les jeunes
conducteurs, officiellement. Et, accessoirement, aussi de traquer son conjoint !
De
110 à 190 chevaux
Le Skoda Karoq arrivera officiellement dans
les concessions dans le courant du mois de décembre. Dans un premier temps, il
se déclinera avec un 1.0 TSI (trois cylindres) de 115 ch et un 1.5 TSI (quatre
cylindres avec système de désactivation de deux cylindres) de 150 ch en
essence. Côté diesel, l’offre est un peu plus large. On retrouve le 1.6 TDI de
115 ch en guise d’entrée de gamme et le 2.0 TDI dérivé en 150 voire 190 ch. Les
mécaniques de 150 ch peuvent s’offrir soit la transmission intégrale, soit
rester de « simples » deux roues motrices comme les blocs moins
puissants. Le 2.0 TDI 190 ne sera, quant à lui, proposé qu’en 4X4. Tous les
moteurs peuvent, par contre, troquer leur transmission manuelle contre la DSG à
7 rapports (également en série sur le TDI 190)
Marshmallow
Pour notre première prise en main, on
découvre un Karoq 2.0 TDI 150 4X4 sur des routes siciliennes défoncées.
L’occasion de vérifier le toucher de route confortable de ce SUV signé Skoda.
Mais également de constater son penchant évident pour les mouvements de caisse
chaloupés et insuffisamment freinés ! Son train avant manque également
cruellement de précision. On le comprend vite, le Karoq n’est pas taillé pour
sauter d’un virage à l’autre le couteau entre les dents ! Signalons tout
de même qu’un amortissement piloté est prévu à partir de l’année prochaine. De
quoi résoudre le problème ?
1.0 TSI
pétillant
Changement de registre en grimpant à bord
du Karoq 1.0 TSI. Avec son moteur sensiblement plus léger et ses seules roues
avant motrice, le SUV Skoda se montre nettement plus à l’aise sur les routes
sinueuses. Il reste confortable mais maîtrise beaucoup mieux ses mouvements de
caisse et profite d’un train avant plus précis. Dans le même temps, les
performances restent largement suffisantes pour une utilisation « en bon
père de famille ». Bref, notre préférence va assurément au petit
moteur !
Moins
cher que l’Ateca ?
Il faudra se montrer encore un peu patient
pour connaître la grille tarifaire définitive du Karoq. Seule information
disponible pour le moment : le 1.0 TSI, en exécution intermédiaire, est
annoncé à 23.900 €. Chez Seat, l’Ateca 1.0 TSI Style, dont l’équipement devrait
se rapprocher de celui du Skoda, réclame 1.090 € de plus. Voilà qui s’annonce
plutôt prometteur même s’il faudra attendre d’avoir la liste de prix/équipement
définitive sous les yeux pour en savoir davantage.
Conclusion
Le Karoq possède toutes les cartes en main
pour séduire les familles effrayées par le gigantisme du grand-frère Kodiaq (32
cm plus long, tout de même…) mais alléchées par son style et sa modularité.
Pratique, notamment grâce à son VarioFlex inédit pour le segment, le Karoq joue
la carte de la polyvalence en reprenant à son compte quelques astuces typiques
des monovolumes tout en soignant son confort de marche. Dommage que cela soit
au détriment de l’agrément de conduite. Du moins sur les versions les plus
lourdes.