Essais

puissance maîtrisée

L'ancienne S80 était réputée pour être un vaisseau particulièrement confortable, mais pas spécialement sportif. La nouvelle mouture entend mettre tout le monde d'accord, en proposant un V8 de 315 chevaux et quatre roues motrices. Sous une apparence très similaire, la nouvelle S80 V8 affiche donc de réelles prétentions dynamiques et une sécurité toujours au top. Le meilleur des mondes pour profiter sans arrière pensée de la cavalerie disponible ?
  • Piette François
  • 22 janvier 2007
  • Volvo
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Confort
  • Ergonomie
  • Habitabilité
  • Performances
  • Sonorité
  • Sécurité
  • Accès au coffre
  • Boîte dépassée
  • Consommationé
  • Diamètre de braquage
  • Petits détails de finition
Sonorité, appétit et vigueur mais boîte désuète D'abord apparu sous le capot de la XC90, cette motorisation a été développée en partenariat avec Yamaha. Le but était de rendre ce V8 aussi compact que possible, pour qu'il puisse rentrer dans l'étroit compartiment moteur sans pour cela abuser du chausse-pied. Et de fait, avec son angle de 60° (au lieu de 90, généralement pour un V8), ce groupe ne semble pas prendre plus de place qu'un bon four à micro-ondes. D'une cylindrée de 4.414 cm³, ce moteur développe la coquette puissance de 315 à 5.950 tr/min et un couple de 440 Nm à 3.900 tr/min. Il est d'office accouplé à une boîte automatique à 6 rapports Geartronic, à commande séquentielle. La première chose qui surprend, c'est la sonorité. Profonde et typée V8, elle annonce clairement les prétentions sportives de cette berline. Le réveil au petit matin dans le garage peut provoquer des petits frissons et aux voisins de se demander quelle bolide s'est caché derrière la grille… Mais il n'y a pas que le bruit, et cette Volvo avance fort ! Certes, il y a 315 chevaux sous le capot, ce qui n'est pas rien, mais grâce à la transmission intégrale, ils passent tous sans difficulté sur la route. L'accélération est soutenue, mais n'en reste pas moins linéaire, et envoie la Volvo très rapidement vers des vitesses hautement prohibées dans la sonorité rageuse du V8. En matière de performances, Volvo annonce le 0 à 100 km/h en 6,5 secondes et une vitesse de pointe limitée à 250 km/h. Des résultats exceptionnels pour une berline d'apparence aussi discrète ! Si le moteur est très agréable, la boîte l'est beaucoup moins. Dénuée d'intelligence, elle ne garde par le rapport au lever de pied, passant directement en sixième et se révèle assez lente. Oubliez donc toute idée de rétrogradages au freinage ! Reste la commande séquentielle, mais vu sa lenteur et l'absence de palettes au volant, on l'oublie pour laisser faire la boîte en mode automatique. Une masse de 1.817 kg en ordre de marche, une transmission intégrale, une boîte automatique et un V8 de 4,4 l sous le capot ne sont certes pas des atouts indéniables en matière de sobriété. Alors évidemment, la Volvo est assez portée sur la boisson, surtout en ville où son appétit peut se montrer assez impressionnant, jusque 20 litres… Sur routes, elle peut se cantonner à 11 litres environ. Notre moyenne, alternant routes, autoroutes et trajets en ville, s'est établie à un peu plus de 13 litres. Mais attention à ne pas trop abuser des montées en régimes musicales du moteur, ou ce chiffre peut (très) facilement s'envoler ! Parfaitement sûre Alors que les autres S80 sont pourvues de deux roues avant motrices, cette V8 bénéficie d'une transmission intégrale. Ce qui est heureux, car avec une telle écurie, la motricité aurait posé quelques problèmes. Dans la cas qui nous occupe, la transmission de cette V8 suit le principe Haldex, qui envoie 95 % de la puissance vers les roues avant, et 5% vers les roues postérieures. Cette configuration peut changer à tout moment, pour assurer une motricité optimale dans toutes les conditions. Sur la route, la Volvo nous a bluffé, la puissance passant entièrement sur la route, même grasse. Le contrôle de stabilité veille de toute manière au grain, en jugulant avec la charge moteur. En virage, la Volvo se comporte de manière très honorable, suivant le cap ordonné avec rigueur. Et en ligne droite, la S80 file droit. Le tableau est donc très largement positif ! Même le freinage est à la hauteur des performances, ralentissant efficacement cette lourde berline. Ce qui est rassurant, vu la puissance disponible… La direction est précise, mais nous l'aurions souhaitée un peu plus consistante, notamment dans les courbes rapides. Reste un des plus gros défauts de cette Volvo : son diamètre de braquage. Un vrai pétrolier ! Ce qui la rend assez hostile aux créneaux urbains… Confort absolu Sur ce point, on frise le sans faute ! La suspension amortit correctement les inégalités de revêtement, les sièges avant sont excellents (comme à l'accoutumée, chez Volvo), la position de conduite impeccable, l'habitabilité largement suffisante pour quatre personnes de bonnes dimensions et la climatisation fonctionne parfaitement et en silence. L'insonorisation est elle aussi exemplaire, hormis pour les résonances des gros pneumatiques sur le bitume. En revanche, on ne peut parler de nuisance sonore en ce qui concerne le V8, qui ne se fait entendre qu'en accélération. Les quelques reproches iront plutôt sur certains points de détail, tels que les manettes servant au réglage du soutien lombaire : elles sont difficilement accessibles, car coincées derrière l'accoudoir central. De même, les commandes du GPS, situées derrière le volant (une télécommande est aussi disponible) me heurtaient le genou à chaque demi tour de volant, ce qui avait pour conséquence de changer l'affichage de l'écran de navigation. De nature assez grande, j'ai dû abaisser le siège et lever le volant au maximum, mais rien n'y fit… Enfin, la télécommande de notre exemplaire était d'une humeur assez joueuse, ne fonctionnant qu'épisodiquement. Les longs voyages ne posent aucun problème, si ce n'est avec la consommation et… les préparatifs ! En effet, si le coffre est largement suffisant pour stocker les armes et bagages d'une famille au complet (480 litres), son accès est plus problématique, étant très étroit. V8 accessible Vendue à 58.700 €, cette Volvo propose un équipement pléthorique : détecteur de pluie, Park Assist à l'arrière, phares bi-xénon directionnels, cuir, siège conducteur électrique, climatisation bi-zone, sièges chauffants,… Pour bénéficier du système de navigation sophistiqué, il faudra en revanche débourser 2.500 €. Les concurrentes sont principalement germaniques : Audi A6 4.2 V8 (350 ch, 63.870 €), BMW 540i (boîte 6 manuelle, 306 ch, 54.650 €). Conclusion Impressionnante, cette Volvo l'est par ses performances, qu'elle semble être capable de produire sans effort apparent, mais elle l'est aussi par son niveau de sécurité, tant actif que passif, avec sa transmission intégrale et sa pléthore d'airbags. Une familiale sûre, parfaitement équipée et confortable, qui donne envie de voyager loin, si le budget essence le permet, pour profiter encore de la sonorité délicieuse du V8. Une réussite que cette entrée de la marque suédoise dans le clan des grosses berlines V8 !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Volvo.

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